France

Black Lives Matter : les rassemblements se multiplient aux Etats-Unis et en Europe

De nombreuses manifestations sont organisées mondialement dans la foulée du mouvement Black Lives Matter né aux Etats-Unis. Paris, notamment, est le théâtre de mobilisations contre le racisme et les violences policières.

Mercredi 10 juin

Emmanuel Macron a fustigé mercredi 10 juin «le racisme et la discrimination, ce fléau qui est une trahison de l'universalisme républicain» mais il a en même temps défendu les forces de l'ordre «dont l'écrasante majorité ne saurait être salie», a rapporté la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, citée par l'AFP.

Il ne faut céder ni aux amalgames réducteurs ni à une protection coupable

Le racisme est «une maladie qui touche toute la société», a déclaré le chef de l'Etat en Conseil des ministres, appelant «à être intraitable sur ce sujet» et à «renforcer les actions» contre le racisme et l'assignation à résidence. Evoquant les manifestations en mémoire de George Floyd et contre les violences policières, «il a tenu à refuser tout amalgame en soulignant que l'écrasante majorité des forces de l'ordre ne saurait être salie», a ajouté Sibeth Ndiaye.

Le président de la République a «appelé à la modernisation des techniques d'interpellation et d'intervention alors que nous connaissons un contexte de tensions fortes», a ajouté la porte-parole. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait annoncé le 8 juin la fin des techniques d'interpellation dites «d'étranglement».

«Il ne faut céder ni aux amalgames réducteurs ni à une protection coupable», a conclu Emmanuel Macron, a rapporté Sibeth Ndiaye.

Mardi 9 juin

Le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden a estimé que «l'heure de la justice raciale» était venue, dans une vidéo diffusée pendant la cérémonie d'obsèques de George Floyd.

«Nous ne pouvons plus nous détourner du racisme qui blesse notre âme», a ajouté l'ancien vice-président de Barack Obama.

Les funérailles de George Floyd ont débuté à Houston, au Texas, quinze jours après la mort de cet Américain noir asphyxié par un policier blanc et dont le calvaire a suscité des manifestations monstres dans tous les Etats-Unis.

«C'est l'heure de célébrer sa vie», a lancé Mia Wright, pasteur, dans l'église bondée Fountain of Praise, où ses proches se sont d'abord étreints devant son cercueil ouvert.  

Les avocats de la famille de Wissam El-Yamni, décédé en 2012 à Clermont-Ferrand après son interpellation dans des conditions controversées, ont demandé ce 9 juin devant la Cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) un complément d'information dans cette affaire qu'ils comparent à celle de George Floyd.

La chambre de l'instruction de la Cour d'appel où était examinée cette requête rendra sa décision le 15 juillet, a déclaré Jean-Louis Borie, l'un des avocats, à l'issue de l'audience qui s'est achevée à la mi-journée. «Cela veut dire que la Cour prendra le temps nécessaire pour examiner notre argumentaire. De toute façon nous sommes déterminés [...] à faire en sorte qu'il n'y ait pas de non-lieu dans ce dossier. Nous irons jusqu'au bout», a-t-il déclaré à la presse.

Une centaine de personnes s'étaient réunies en matinée devant la Cour en signe de soutien alors que le thème des violences policières a enflammé l'opinion mondiale, après le décès de George Floyd.

Edouard Philippe a appelé ce 9 juin au «respect et à la confiance» envers la police, mais aussi à «l'exigence», reconnaissant une «émotion très grande» dans le contexte de la vague internationale d'indignation antiraciste et le mouvement en France dénonçant des violences policières.

«Nous avons voulu dire ce message de confiance et de respect [...] dans un moment où l'émotion est très grande, très légitime, très partagée», a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'un déplacement à Evry (Essonne), où il a rencontré des policiers et des responsables d'une association citoyenne. «Nous leur devons respect et confiance», comme le fait «l'immense majorité des Français», mais «nous avons également un devoir d'exigence vis-à-vis d'elle», a-t-il ajouté.

En France, le député européen d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot s'est étonné du silence du président de la République sur la question du racisme, l'accusant d'être dans un «déni de la réalité» du pays.

«Ce qui m'étonne, me sidère dans le contexte, c'est que le président de la République reste silencieux alors que nous avons un racisme qui est un poison qui ronge la société», a déclaré sur LCI chef de file des écologistes, évoquant les humiliations subies par des noirs, des maghrébins, des handicapés, des femmes ou encore des homosexuels.

«Il est incontestablement dans le déni de la réalité de ce pays», a dénoncé Yannick Jadot, pour qui «faire du racisme simplement une affaire de police est une faute politique».

Plusieurs organisations en France, dont le syndicat CGT et la Ligue des droits de l'Homme (LDH), demanderont le 10 juin au Conseil d'Etat de trancher sur l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, synonyme selon elles d'une «interdiction générale et absolue des manifestations».

L'audience de référé (en urgence) qui démarrera à 9h30 se tiendra alors que les manifestations se multiplient en France pour saluer la mémoire de l'Américain George Floyd et pour dénoncer les violences policières et le racisme. Le 2 juin, un rassemblement interdit par la préfecture de police avait rassemblé quelque 20 000 personnes devant le tribunal judiciaire de Paris. 

Invité sur RMC/BFMTV, Christophe Castaner a rappelé que les manifestations organisées contre le racisme et les violences policières de l'après-midi du 9 juin étaient interdites en raison de la crise sanitaire. Mais, en même temps, le ministre de l'Intérieur a fait savoir que les manifestants ne seraient pas poursuivis.

Il n'y aura pas de sanction et de procès-verbal

«Les manifestations ne sont pas [autorisées] dans les faits car il y a un décret du premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais je crois que l'émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent», a jugé Christophe Castaner, cité notamment par Le Figaro. «Il n'y aura pas de sanction et de procès-verbal», a déclaré le ministre de l'Intérieur, qui appelle simplement les manifestants à «respecter les règles barrières».

Les obsèques de George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc lors de son interpellation à Minneapolis le 25 mai, sont prévues ce 9 juin.

En France, le parti présidentiel (LREM) a fait savoir qu'il allait s'associer aux huit minutes quarante six secondes d'hommage international à George Floyd, alors que ses obsèques ont lieu ce 9 juin aux Etats-Unis.

Le procureur de la ville de Los Angeles a annoncé  qu'il n'engagerait pas de poursuites criminelles contre les milliers de manifestants arrêtés ces derniers jours pour avoir enfreint le couvre-feu, dès lors qu'ils n'ont commis ni vol ni vandalisme ni violence.

En lieu et place des poursuites habituelles, les services du procureur Mike Feuer disent avoir élaboré une «approche non punitive», en dehors des tribunaux, pour traiter les infractions liées aux récentes manifestations dénonçant la mort de George Floyd, en majorité «des violations du couvre-feu et refus d'obtempérer à l'ordre de dispersion».

En France, la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme  (LICRA) appelle «chacun à cesser toute activité durant 8'46" le mardi 9 juin à 18h, jour [des] obsèques [de George Floyd]». «Nos devoirs envers l’Humanité nous obligent plus que jamais à dire non au racisme et demander justice», déclare-t-elle sur Twitter.

Lundi 8 juin

Devant l’église The Fountain of Praise de Houston, des centaines de personnes sont attendues pour se recueillir devant la dépouille de George Floyd à la veille de ses funérailles. Seul un quart de la capacité de l’église sera utilisé par la famille de George Floyd accompagnée de diverses personnalités, dont le maire de Houston Sylvester Turner et l’ancien boxeur Floyd Mayweather.

A Minneapolis, Derek Chauvin, accusé du meurtre de George Floyd, y comparaît ce 8 juin pour la première fois, par vidéo, depuis la prison de haute sécurité où il est incarcéré.

L'ancien tennisman Yannick Noah a regretté «le silence» des sportifs blancs, après la mort de George Floyd aux Etats-Unis qui a déclenché des manifestations à travers le monde pour protester contre les discriminations à l'encontre des Américains noirs.

«C'est bien que les jeunes s'en occupent mais moi ce qui me gêne c'est que ce sont tous des métis ou des noirs», a déclaré sur la chaîne de télévision France 2 l'ancien champion de tennis, interrogé sur les prises de position de ses compatriotes sportifs Gaël Monfils, Kylian Mbappé ou Jo-Wilfried Tsonga sur ce sujet.

Relancé sur la nécessité que «des sportifs blancs» s'engagent sur la question, l'ancien joueur de tennis reconverti dans la chanson a répondu : «Oui, parce que leur silence me gêne, ça va plus loin que ça.»

«Ce qui me rassure en tant que métis, c'est que assez rapidement on parle d'injustice [...] Oui, c'est un noir, ça arrive depuis toujours, mais là tout d'un coup, il y a aussi les jeunes blancs, une jeune génération qui réalisent qu'il s'agit de leur avenir à eux, ils ne veulent pas vivre dans ce monde-là», a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont manifesté le 7 juin à Montréal et dans d'autres villes du Québec contre le racisme et les violences policières, dénonçant aussi les discriminations raciales dans la province francophone du Canada.

Une foule importante – plus de 10 000 personnes selon des estimations non officielles citées par l'AFP – a défilé dans le centre de Montréal, en scandant «Black lives matter» (la vie des Noirs compte), «No justice no peace» (pas de justice pas de paix), «je ne peux pas respirer», ou «il faut que ça cesse».

La manifestation s'est déroulée dans le calme, mais, après le défilé, des manifestants se sont regroupés et certains se sont rendus près du quartier général de la police à Montréal, où celle-ci a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser, selon Radio Canada.

La police de Minneapolis va être «démantelée», ont déclaré les conseillers municipaux de cette ville américaine où est décédé George Floyd, ce qui a déclenché des manifestations dans le pays et dans le monde contre le racisme dans les forces de l'ordre.

«Nous nous sommes engagés à démanteler les services de police tels que nous les connaissons dans la ville de Minneapolis et à reconstruire avec notre population un nouveau modèle de sécurité publique qui assure vraiment la sûreté de notre population», a déclaré Lisa Bender, présidente du Conseil municipal, sur CNN.

Elle a précisé avoir l'intention de transférer les fonds alloués au budget de la police de la ville vers des projets s'appuyant sur la population. Le conseil municipal compte également examiner la façon de remplacer la police actuelle, a-t-elle ajouté.

«L'idée de ne pas avoir de police n'est certainement pas un projet à court terme», a-t-elle précisé. Selon elle, le conseil a conclu que la police de la ville n'était «pas réformable et [qu'il allait] mettre fin au système de maintien de l'ordre actuel».

Lors d'une action visant à dénoncer les violences policières et le racisme le 6 juin à Bruxelles (à la veille d'une manifestation ayant rassemblé au moins 10 000 personnes dans la capitale belge), une image de George Floyd – Afro-Américain tué le 25 mai lors de son interpellation par un policier blanc à Minneapolis – a été projetée sur une des statues de l'ancien roi des Belges Léopold II, connu pour la colonisation du Congo.

Ce 7 juin, dans le courant de l'après-midi, au moins 10 000 personnes se sont rassemblées pacifiquement en hommage à George Floyd pour dire non au racisme et aux violences policières, notamment sur la place Poelaert.

Des milliers de Belges ont ainsi répondu présent à la mobilisation afin de dénoncer le racisme sous toutes ses formes.

Dans la soirée, une centaine de casseurs se sont livré à des pillages avant d'être dispersés par la police. Taiyno Cherubin, l'un des organisateurs du rassemblement, cité par l'AFP, a condamné : «Nous n'avons rien à voir avec ces actions [...] Nous avions un message de paix, notre rassemblement était pacifique.»

Dimanche 7 juin

Une nouvelle manifestation réclamant la justice pour George Floyd a lieu à New York.

Une manifestation contre le racisme et pour réclamer justice pour George Floyd, autour du mot d'ordre «Black Lives Matter», rassemble plusieurs milliers de personnes à Bruxelles.

Estimant que le dernier rassemblement pour demander justice pour George Floyd avait rassemblé «beaucoup moins» de monde que prévu, le président américain Donald Trump retire la Garde nationale de Washington. Elle pourra être remobilisée «rapidement» si besoin.

Des manifestants se rassemblent à Londres ce 7 juin pour manifester contre les violences policières et les discriminations raciales, ainsi que pour rendre hommage à George Floyd, Afro-américain tué il y a deux semaines lors de son interpellation à Minneapolis.

Selon les estimations des policiers sur place, des milliers d'Espagnols se sont rassemblées à la mi-journée devant l'ambassade des Etats-Unis à Madrid, pour dénoncer la mort de George Floyd, répétant ses dernier mots «Je ne peux pas respirer», et chantant «Pas de paix sans justice», ou «Vous, les racistes, êtes les terroristes».

Face à un important cordon policier, ils se sont agenouillés pendant une minute de silence en signe de protestation contre les violences policières à l'encontre des noirs, un geste initié par le joueur de football américain Colin Kaepernick en 2016 dans un stade pendant que résonnait l'hymne national des Etats-Unis.

L'organisation Communauté noire, africaine et d'ascendance africaine d'Espagne (CNAAE) avait convoqué des manifestations dans une dizaine de villes du pays, de Pampelone au Pays basque jusqu'à l'archipel des Canaries au large des côtes d'Afrique.

A Barcelone, dans le nord du pays, des centaines de manifestants ont rempli la place Sant Jaume, où siège le gouvernement régional. Masqués et maintenant leurs distances, ils brandissaient des pancartes en anglais pour dénoncer le racisme en Espagne et en Europe. 

Comme le rapporte La Provence, des heurts ont eu lieu dans le centre-ville de Marseille après la manifestation contre le racisme et les violences policières qui a réuni plus de 3 000 personnes au cours de la journée. «Huit personnes ont été interpellées en fin de soirée à Marseille, essentiellement pour des jets de projectile en direction des forces de l'ordre», relate le quotidien régional.

De fait, plusieurs vidéos d'échauffourées ont été diffusées sur les réseaux sociaux dans la soirée.

«Les manifestants ripostent aux tirs de grenade de lacrymogènes par des tirs de feux d’artifice», a par exemple commenté le reporter militant Taha Bouhafs aux alentours de 22h, images à l'appui.

«Ce ne sont pas des manifestations contre le racisme mais des émeutes contre la police, contre l'État, contre la France !», a pour sa part commenté le sénateur RN des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, relayant une autre vidéo plus tard dans la soirée.

Les manifestations contre les violences policières et le racisme se poursuivent aux Etats-Unis, près de deux semaines après la mort de George Floyd. Certaines grandes métropoles ont levé leur couvre-feu instauré en réaction aux émeutes et pillages.

Samedi 6 juin

Quelques tensions ont eu lieu sur le Champ de Mars à Paris, alors que les forces de l'ordre tentaient de disperser les manifestants, selon notre reporter sur place. 

Selon le ministère de l'Intérieur, 23 300 personnes ont manifesté en France aujourd'hui, dont 5 500 à Paris. 

Des incidents ont éclaté à la fin de la manifestation à Metz, au cours desquels le procureur et quatre policiers ont été légèrement blessés. «En secouant la grande porte du palais de justice, des manifestants ont réussi à forcer la petite porte pour les piétons», a expliqué à l'AFP le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, qui explique avoir «reçu un caillou sur le nez» en venant constater les dégâts.

Quelque 800 manifestants, d'après le décompte de la préfecture, s'étaient élancés en début d'après-midi pour cette mobilisation contre les violences policières, d'abord dans le calme.

A Marseille, plusieurs milliers de personnes se sont élancées du Vieux-Port vers 19h00 pour remonter une partie de la Canebière.

Aux Etats-Unis, des milliers de manifestants convergent vers le centre de Washington pour protester contre le racisme et les brutalités policières. Sous un soleil de plomb, la foule commence à se masser dans la capitale fédérale américaine, dans les rues menant à la Maison Blanche mais aussi aux abords du mémorial de Lincoln.

A Paris, plusieurs centaines de manifestants défilent sur le Champ-de-Mars en direction de la tour Eiffel, scandant «No justice, no peace» («Pas de justice, pas de paix») et brandissant de nombreuses pancartes sur lesquelles sont écrits «Black Lives Matter», «I can't breathe» («Je ne peux pas respirer») ou encore «Who do you call when the police murder ?» («Qui appelez-vous lorsque la police tue ?»).

Le parcours des manifestants a été interrompu par les forces de l'ordre. Un face-à-face a lieu durant plusieurs minutes, sans débordement.

«A l'Assemblée nationale il y a la statue de ce gros fils de pute de Colbert qui a écrit le Code noir», s'est écrié l'un des porte-paroles de la Ligue de défense noire africaine, lors des manifestations à Paris en hommage à George Floyd.

A Paris, les manifestants ont quitté la place de la Concorde et se dirigent à présent vers l'Assemblée nationale devant laquelle ils comptent se mobiliser.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés sur l'Alexanderplatz à Berlin pour rendre hommage à George Floyd, s'opposer aux violences policières et au racisme.

A Bordeaux, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à la place de la Bourse, avant de prendre la direction du consulat des Etats-Unis.

Ils ont notamment scandé «Sans justice, pas de paix» et «Nous sommes tous Adama».

A Lyon, des centaines de manifestants se sont rassemblés sur le Quai Jean Moulin dans le centre-ville. Les protestataires ont notamment mis un genou à terre pendant plus de 8 minutes, en référence à la durée pendant laquelle le policier Derek Chauvin a appuyé avec son genou sur le cou de George Floyd jusqu'à le tuer, le 25 mai à Minneapolis aux Etats-Unis.

Les forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes visant à disperser ce rassemblement illégal en cette période de déconfinement.

Pour la troisième fois depuis le début de la semaine, une manifestation «Black Lives Matter» et «Justice pour Adama» se tient à Lille, dans le sillage des nombreuses mobilisations qui se sont déroulées aux Etats-Unis ces derniers jours.

Quelques dizaines de protestataires battent le pavé scandant «Pas de justice pas de paix !» ou «Urgence, urgence, la police assassine !».

Plusieurs dizaines de manifestants sont désormais présents sur la place de la Concorde. «Ils réclament justice pour Adama Traoré et George Floyd, décédés lors d'interpellations policières», relaie la journaliste de RT France Nadège Abderrazak présente sur place.

Les forces de l'ordre bloquent l'accès aux manifestants à l'église de la Madeleine, quelques mètres plus loin.

Le poing levé, les protestataires ont ensuite scandé «Amérique, le monde entier te regarde».

«Flics, porcs, assassins !», scandent les manifestants qui font face aux forces de l'ordre près de la place de la Concorde à Paris.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, accompagné du ministre responsable de la Famille, Ahmed Hussen, s'est joint à une mobilisation contre les violences policières à Ottawa. Justin Trudeau a notamment rendu hommage à George Floyd en posant un genou à terre.

Plusieurs dizaines de protestataires sont présents sur la place de la Concorde à Paris, selon notre envoyé spécial, Charles Baudry.

En Angleterre, plusieurs milliers de protestataires se sont rassemblés dans le centre-ville de Londres pour faire entendre leur opposition aux violences policières et aux discriminations raciales, suite au meurtre de George Floyd le 25 mai aux Etats-Unis.

A Paris, un important dispositif de sécurité a été déployé sur la place de la Concorde, comme en témoignent les images de la journaliste de RT France, Lilaafa Amouzou. Elle est présente sur place à quelques encablures de l'ambassade des Etats-Unis où une manifestation en hommage à George Floyd, contre le racisme et les violences policières, est prévue dès 15h.

A Tunis (Tunisie), un rassemblement d'une centaine de personnes est organisé en hommage à George Floyd et contre le racisme, comme l'a constaté le journaliste de RT France, Bacem Chebbi, présent sur place.

De nombreux protestataires brandissent des pancartes sur lesquelles sont notamment écrits «Black Lives Matter», «We are all born equals» («nous sommes tous nés égaux») ou «I can't breathe» («je ne peux pas respirer»).

En Tunisie, d'après le journaliste Blaise Lilia, «le racisme ordinaire touche surtout les migrants subsahariens et les Tunisiens originaires du sud de la Tunisie. Le pays est l'un des premiers à avoir aboli l'esclavage en 1846, et des associations dénoncent de plus en plus cette discrimination depuis la révolution».

En Australie, près de 20 000 personnes se sont rassemblées pacifiquement devant l'hôtel de ville de Sydney, afin de soutenir le mouvement Black Lives Matter, et dénoncer les mauvais traitements infligés à sa population autochtone, selon la journaliste de BBC World, Frances Mao.

Les manifestants ont ensuite posé un genou à terre en hommage à George Floyd, un homme noir de 46 ans décédé lors d'une interpellation le 25 mai aux Etats-Unis. Les protestataires ont également scandé son nom de nombreuses fois.

«Impressionnant dispositif policier place de la Concorde à Paris, près de l'ambassade des Etats-unis», a constaté dans la matinée le journaliste Thibault Malandrin, faisant référence au «rassemblement interdit par la préfecture de police».

La veille, le journaliste Remy Buisine avait filmé plusieurs préparatifs en ce sens. «L’ambassade des USA et de nombreux commerces se barricadent à Paris», avait-il commenté.

Après les différents appels à manifester dans la capitale française, «le préfet de police a pris la décision d'interdire les rassemblements revendicatifs le samedi 6 juin 2020 sur le Champ-de-Mars», explique un communiqué publié le 5 juin par la préfecture.

A l'instar des rassemblements qui se multiplient dans plusieurs «villes-monde» après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, des appels à manifester le 6 juin à Paris ont émergé sur les réseaux sociaux, malgré l'interdiction de tout rassemblement de ce type par la préfecture de police. «Ces rassemblements, pouvant rallier de nombreuses personnes, ne sont pas autorisés par le décret du 31 mai 2020 relatif à l'état d'urgence sanitaire, qui proscrit tout rassemblement dans l'espace public de plus de 10 personnes», a déclaré le préfet de police de Paris, Didier Lallement, dans un communiqué qui souligne par ailleurs que les organisateurs n'ont déposé «aucune déclaration préalable».

Les organisateurs appellent à «amplifier le mouvement international de solidarité contre l'impunité des forces de l'ordre», alors que les manifestations se sont multipliées outre-Atlantique depuis la fin mai.

A titre de prévention, plusieurs dispositifs de sécurité ont été mis en place dans la capitale française, notamment sur la place de la Concorde, aux abords de l'ambassade des Etats-Unis.

De fait, les appels à manifester ce 6 juin ne sont pas sans rappeler les récents débordements observés lors de la manifestation interdite organisée quatre jours plus tôt devant le tribunal à Paris pour demander «la justice et la vérité sur la mort d'Adama Traoré».