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Black Lives Matter : un samedi de marches pacifiques dans plusieurs grandes villes américaines

Les manifestations contre les violences policières et le racisme se poursuivent aux Etats-Unis, près de deux semaines après la mort de George Floyd. Certaines grandes métropoles ont levé leur couvre-feu instauré en réaction à des émeutes et pillages.

Washington D.C., Philadelphie, New York : des dizaines de milliers d'Américains ont manifesté le 6 juin dans une atmosphère apaisée contre le racisme et les violences policières, lors d'une journée marquée par une nouvelle cérémonie à la mémoire de George Floyd, cet Afro-Américain de 46 ans asphyxié sous le genou d'un policier blanc à Minneapolis, le 25 mai dernier. Son agonie filmée a déclenché une vague de colère historique aux Etats-Unis, et même dans certains pays étrangers.

Genoux à terre

Plus d'une dizaine de collectifs, dont plusieurs se sont formés spontanément sur les réseaux sociaux après la mort de George Floyd, avaient appelé à se rendre dans les rues de la capitale. Sous un soleil de plomb, s'arrêtant parfois pour poser un genou à terre, une foule dense a envahi les rues de Washington D.C., aux abords de la Maison Blanche, du Capitole ou encore du mémorial de Lincoln. C'est devant cet imposant monument, face à près de 250 000 personnes, que le pasteur d'Atlanta Martin Luther King avait clamé «I have a dream» dans un discours devenu une référence de la lutte des droits civiques, le 28 août 1963. 

Sur l'imposant grillage dressé devant la résidence de Donald Trump ont été accrochés les portraits de George Floyd, Michael Brown, Trayvon Martin, Breonna Taylor, des Afro-Américains morts aux mains de la police américaine au cours de ces dernières années. Présente sur place, la maire de Washington D.C., Muriel Bowser, cible des tweets moqueurs du président américain, a jugé qu'il était temps de dire «au suivant» en novembre, en référence à l'élection présidentielle prévue dans 150 jours.

Depuis la Maison Blanche, Donald Trump a tweeté que la foule avait été «beaucoup moins importante que prévu à Washington», après avoir de nouveau prôné un peu plus tôt «la loi et l'ordre».

Washington, Seattle et Los Angeles lèvent leur couvre-feu

En prévision des nouvelles manifestations, le chef de la police de Seattle a annoncé l'interdiction du recours au gaz lacrymogène pour trente jours.

La police de Minneapolis a également déclaré qu'elle interdisait dorénavant les «prises d'étranglement», technique dangereuse notamment utilisée en 2014 à New York sur Eric Garner, autre homme noir décédé aux mains de la police. Son message suppliant, «je ne peux pas respirer», a également été prononcé par George Floyd avant sa mort. Mais les marches vont désormais au-delà de ce seul cas, et entendent dénoncer le racisme et les violences policières tout en réclamant un changement systémique.

Ces derniers jours, les manifestations sont restées pacifiques, et plusieurs villes, dont la capitale, Seattle et Los Angeles, ont désormais levé leur couvre-feu. A New York, il a été maintenu jusqu'au soir du dimanche 8 juin.