Blanquer souhaite que tous les enfants aient pu retourner à l'école «au moins une fois» en mai
Le souhait de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, de voir chaque enfant retourner à l'école avant «au moins une fois» fin mai, est-il réalisable ? Pour un enseignant interrogé sur RT France, ce n'est «pas sérieux».
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer souhaite que tous les enfants aient pu retrouver «au moins une fois» leur école d'ici fin mai à la faveur du déconfinement, explique-t-il dans une interview au Journal du dimanche.
«Près de 86%» des 50 500 écoles de France vont ouvrir à partir du 11 mai, selon le ministre. Elles accueilleront «plus de 1,5 million d'enfants», sur un total de 6,7 millions d'écoliers en maternelle et élémentaire. «Une grande partie des 14 % d’écoles restantes devraient rouvrir» avant fin mai, assure également Jean-Michel Blanquer, qui «souhaite que tous les enfants aient pu retrouver physiquement leur école au moins une fois d’ici à la fin du mois». Il reconnaît que cet objectif nécessitera des adaptations, en particulier quand «les locaux sont exigus». Il a ainsi proposé aux communes de mettre en place des activités de sport, santé, culture et civisme «en dehors de l’école».
La première priorité de l'école d'ici à l'été est d'ordre «psychologique», selon le ministre : «Accueillir les élèves, les écouter, voir comment ils vont». Au niveau pédagogique, après deux mois de confinement, «le but n’est pas de boucler les programmes coûte que coûte ; nous devons raisonner à cheval sur l'année prochaine», explique Jean-Michel Blanquer.
Un retour à l'école vraiment nécessaire ?
Nicolas Glière, professeur de français et administrateur du mouvement des Stylos rouges, a commenté cette décision de réouverture sur l'antenne de RT France ce 10 mai. La reprise de l'école en présentiel n'est selon lui «pas du tout nécessaire» avant septembre. «Il n'y a aucun intérêt à le faire. On fait le travail en distanciel, on le fait bien», assure ce professeur. Il estime en outre que le risque de tomber malade est une réelle menace pour les enfants comme pour les adultes avec ce retour.
Pour Nicolas Glière, le souhait du ministre que chaque enfant revienne au moins une fois à l'école n'est pas sérieux : «On met tout ce bazar en place, dangereux pour tout le monde, pour que des enfants viennent une demi-journée ou une journée sur un mois, de qui se moque-t-on ?»
En outre, «près de 50%» des enseignants retourneront travailler dans les écoles le 11 mai, ce qui permet, selon Jean-Michel Blanquer, «de bien accueillir les élèves qui reviennent». Les professeurs qui ne seront pas en classe «s’occuperont de l’enseignement à distance pour les élèves à la maison». «Sous différentes modalités, tout le monde sera donc au travail», assure le ministre. Par ailleurs, si un enfant était contaminé à l’école, la responsabilité juridique du maire ne serait pas engagée, affirme Jean-Michel Blanquer. «La responsabilité de décider de l’ouverture d’une école incombe à l'Etat», assure le ministre.