Violences contre la police et les pompiers : même pendant le confinement, les guet-apens continuent
Pompiers et policiers ont été pris dans un guet-apens à Aulnay-sous-Bois et ont reçu des projectiles. D'autres policiers ont dû employer des gaz lacrymogènes pour disperser un barbecue de quartier en Seine-Maritime. Les contrôles continuent à Paris.
Selon un tweet de la préfecture de police publié le 18 mars, des violences visant des pompiers et des policiers nationaux ont éclaté la nuit précédente à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis : «Hier soir, Aulnay-sous-Bois (93), alors que les pompiers maîtrisent des incendies de poubelles, les policiers reçoivent des projectiles d'une foule. Ils interpellent des lanceurs. 6 GAV et... des verbalisations pour non respect du confinement»
#StopAuxViolences | Hier soir, Aulnay-sous-Bois (93), alors que les pompiers maîtrisent des incendies de poubelles, les policiers reçoivent des projectiles d'une foule. Ils interpellent des lanceurs.
— Préfecture de Police (@prefpolice) March 18, 2020
➡️ 6 GAV et...des verbalisations pour non respect du confinement#RestezChezVouspic.twitter.com/7SofRMPToC
Selon les informations du journal Le Parisien, ces violences se sont déroulées dans le secteur du quartier des 3 000 «où les sapeurs-pompiers ont été pris dans un guet-apens». Ceux-ci avaient été appelés pour un incendie de poubelle, présenté comme volontaire. Le journal francilien précise que la rue avait été plongée dans le noir : «Comme c'est le cas toutes les nuits, les compteurs électriques sont neutralisés par des individus», a précisé une source policière au quotidien.
Mais bientôt, alors que les pompiers s'évertuaient à maîtriser le feu qui avait pris dans une quinzaine de conteneurs, «une vingtaine de jeunes encapuchonnés» se seraient mis à caillasser les soldats du feu. Les effectifs des polices nationale et municipale appelées sur place auraient subi le même traitement, avec des jets de pavés et de barres de fer, notamment.
Les individus gardés à vue auraient toutefois été relâchés car les faits seraient «insuffisamment caractérisés», selon le parquet de Bobigny cité par Le Parisien. Aucune personne n'aurait été blessée lors de ces incidents.
Situation quelque peu différente dans la cité Puchot dans la soirée du 17 mars, à Elbeuf en Seine-Maritime, lorsque des policiers ont dû intervenir pour mettre fin à un barbecue de quartier malgré les mesures de confinement : des équipages de la brigade anti-criminalité (BAC), d’une compagnie départementale d’intervention (CDI) et de la brigade canine ont constaté qu’une cinquantaine de jeunes s’étaient réunis autour d’un barbecue géant accompagné d’un feu d’artifice, selon les informations de Paris Normandie. Les forces de l'ordre auraient été attaquées à l'aide des feux d'artifice sur place et auraient répliqué avec des gaz lacrymogène pour disperser les individus rassemblés. Là encore aucun blessé ne serait à déplorer.
Les incivilités aux contrôles se multiplient
Par ailleurs, de nombreuses autres vidéos d'incivilités circulent sur les réseaux sociaux qui montrent des individus résister aux contrôles de police, notamment en Ile-de-France. Le syndicat d'officiers de police Synergie a par exemple publié cette vidéo d'un contrôle difficile :
Il est illusoire de penser que certains individus des « quartiers sensibles » se plient au civisme en l’état de la législation actuelle. #COVID2019#confinementjour2@Place_Beauvau#policierspic.twitter.com/eFieQXhBGo
— Synergie-Officiers (@PoliceSynergie) March 18, 2020
Une autre vidéo captée par un reporter d'images montre des policiers nationaux contraints d'interpeller une femme en la sécurisant au sol, parce que, selon le journaliste sur place, elle n'aurait pas été en mesure de présenter une dérogation de sortie et aurait refusé de payer une amende :
Interpellation D’une femme par les forces de l’ordre car elle avait pas l’attestation et elle refuse l amande !!#confinementjour2#Confinementotal#COVID19#Parispic.twitter.com/QKEjnqcInf
— Amar Taoualit (@TaoualitAmar) March 18, 2020
Ces violences interviennent alors que la colère enfle au sein des forces de l'ordre qui ont demandé de moyens de protection au gouvernement pour mener à bien leur mission de contrôle des opérations de confinement voulues par le gouvernement. Sans masque, ni gants, ni gel hydroalcoolique, certains fonctionnaires ont commencé à faire valoir leur droit de retrait dès le deuxième jour de cette opération.