France

«Clé d’étranglement, plaquage ventral» : une tribune dénonce «l'impunité des violences policières»

Dans une tribune publiée dans l'Humanité, des familles de personnes blessées lors d'interpellations, des artistes et des élus de gauche, dénoncent «l’impunité des violences policières». Et appellent à l'interdiction de certaines pratiques.

Dans une tribune publiée le 31 janvier dans le journal L’Humanité, intitulée «Laissez-nous respirer !», des familles de personnes blessées lors de leur interpellation ou en manifestation, mais aussi des organisations, des élus et des personnalités, souhaitent alerter l’opinion publique sur «l’impunité» touchant, à leur sens, les «violences policières» en France. Partant, les auteurs du texte appellent à l’interdiction de certaines pratiques.

Les signataires comptent notamment la Ligue des droits de l’Homme, l'Union syndicale Solidaires, la CGT, l'Union nationale des étudiants de France (Unef), ou encore le comité Adama et le collectif Les mutilés pour l'exemple. Du côté des personnalités, on trouve, pêle-mêle, le député La France insoumise (LFI) Eric Coquerel, la militante Geneviève Legay, Abd-Al Malik (auteur, réalisateur), Mouloud Achour (journaliste, animateur télé), Arié Alimi (avocat), Ramzy Bedia (comédien et réalisateur), Bruno Gaccio (auteur) et IAM (groupe de rap).

Faisant référence à Cédric Chouviat, mort des suites d'un arrêt cardiaque après un contrôle de police, ils dénoncent «l’utilisation délibérée par les agents des forces de police de techniques extrêmement violentes et "potentiellement létales"». Ils pointent notamment du doigt «trois pratiques» exercées par les forces de l’ordre : la «clé d’étranglement, [le] plaquage ventral et [le] pliage», qui «ont pour but d’immobiliser une personne en lui comprimant le thorax et le cou pour entraver la respiration».

Les familles, organisations, élus et personnalités déplorent «un déni entretenu par une véritable culture du mensonge qui entraîne une culture du non-lieu». «C’est une violence judiciaire qui excuse, absout et prolonge les violences policières», estiment-ils notamment. Ne ciblant pas seulement la justice, ils s’attaquent à «tout un système auquel sont confrontées les victimes et leurs familles, qui révèle une impunité permanente des membres de forces de police qui blessent, mutilent et tuent».

En conséquence, les signataires réclament d’abord «l’interdiction totale de l’usage par les forces de l’ordre de toutes les techniques d’immobilisation susceptibles d’entraver les voies respiratoires», ensuite «l’interdiction totale» de ce qu'ils qualifient d'«armes de guerre en maintien de l’ordre» – soit les lanceurs de balles de défense (LBD), les «grenades [de désencerclement] GMD, GM2L et similaires». Enfin, ils demandent «la création d’un organe public indépendant de la police et de la gendarmerie pour enquêter sur les plaintes déposées contre les agents des forces de l’ordre», sous-entendant donc une absence de confiance en l'IGPN, ainsi que «la mise en place d’une réglementation qui associe la famille dès le constat de décès».

En outre, les familles de personnes blessées, organisations, élus et personnalités appellent à rejoindre le 14 mars à Paris «la marche de la Journée internationale contre les violences policières». Au 2 février, plus de 5 800 personnes ont signé la pétition disponible en ligne.

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