Revers pour Hidalgo : la justice demande le réaffichage de publicités anti-IVG dans les gares
L'organisation anti-PMA et anti-IVG Alliance Vita, dont des affiches avaient été retirées, salue «une victoire pour la liberté d’expression». La maire de Paris appelle à «user de toutes les voies de droit possibles» pour mettre fin à la campagne.
Dans un communiqué de presse publié le 4 janvier, l'association Alliance Vita, qui milite notamment contre l'avortement, l'IVG ou la PMA, «salue la décision de justice demandant que soient replacées les affiches censurées de sa campagne "La société progressera"». Quelques jours plus tôt, une campagne d’affichage de l’organisation lancée dans des gares parisiennes, avait fait réagir la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avait obtenu le retrait immédiat de la campagne publicitaire, «avec l'accord de la SNCF Gares & Connexions».
#Alerte
— Tugdual Derville (@TDerville) January 4, 2020
L’audience de référé a lieu en ce moment même au tribunal judiciaire de Paris pour obtenir que soit affichée à nouveau la campagne #LaSociétéProgressera d’@allianceVITA par #Mediatransports qui l’a censurée en contradiction avec le contrat dûment signé.
A suivre. pic.twitter.com/IvCJ4ioVzK
L'association salue une victoire contre la «police de la pensée»
Mais le tribunal saisi en référé en a décidé autrement puisqu'il demande, selon le communiqué d'Alliance Vita «à la régie Mediatransports de replacer les deux affiches (de soutien à la paternité et à la maternité) qu’elle avait retirées jeudi 2 janvier sans préavis, et sans même alerter l’association».
«Cette décision de justice est certes une victoire pour Alliance VITA et les causes qu’elle défend avec dignité ; c’est aussi, et surtout, une victoire pour la liberté d’expression contre toute police de la pensée», s'est réjoui le délégué général de l'organisation, Tugdual Derville.
Filiale du groupe publicitaire Publicis, Mediatransports, régie en charge de l'affichage dans les gares ferroviaires, a de son côté annoncé son intention de faire appel de la décision, selon l'AFP.
Un bras de fer engagé
«Très grand étonnement face à cette décision de référé ordonnant la poursuite de la campagne anti-PMA et anti-IVG. J’encourage Mediatransports à user de toutes les voies de droit possibles pour qu’il soit mis définitivement fin à cette campagne», a réagi la maire de Paris sur Twitter le 4 janvier.
Très grand étonnement face à cette décision de référé ordonnant la poursuite de la campagne anti-PMA et anti-IVG. J’encourage #Mediatransports à user de toutes les voies de droit possibles pour qu’il soit mis définitivement fin à cette campagne.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 4, 2020
Le 2 janvier, Mediatransports avait expliqué le retrait de la campagne de publicité : «Deux visuels relatifs à la protection de la maternité et à la protection de la paternité peuvent être entendus comme des messages militants excédant le principe de neutralité qui s'impose dans les transports publics.»
Sur ses affiches, Alliance Vita choisissait comme slogan «la société progressera» et ajoutait, selon les cas «à condition de respecter la paternité», «la maternité» ou encore «la différence».
Je suis profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA à la Gare du Nord et dans plusieurs autres lieux de la capitale. Je demande à @ExterionMediaFR et #Mediatransports que ces affiches soient retirées immédiatement. pic.twitter.com/7dA6p26Q1B
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 2, 2020
L'organisation a par ailleurs demandé à un second réseau d'affichage, Exterion Media qui a, selon les termes d'Alliance Vita, «cru devoir céder aux injonctions de Madame Hidalgo, maire de Paris, en retirant vendredi 3 janvier des rues de la capitale la totalité des trois visuels de la même campagne, de les réinstaller immédiatement, en application d’un contrat dûment signé, faute de quoi l’association lancera une seconde action en référé».