Le gouvernement souhaite expérimenter la reconnaissance faciale dans les lieux publics
Cédric O a donné une interview au Parisien dans laquelle il est revenu sur le déploiement d’Alicem. Il a également proposé d’étudier la mise en place de la reconnaissance faciale dans les lieux publics.
Dans une interview au Parisien mise en ligne le 24 décembre, le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O est revenu sur le déploiement du programme Alicem (Authentification en ligne certifiée sur mobile) qui doit permettre une vérification sécurisé de son identité sur l’Internet. Mais pour l’ancien trésorier de La République en Marche il reste encore beaucoup de travail avant que l’application mobile ne soit opérationnelle.
«Pour l'instant, aucune date de déploiement plus large d'Alicem n'a été validée. Un travail de consultation est en cours par le Conseil National du Numérique ainsi qu'une mission parlementaire. Il nous faut toutefois continuer à tester l'application afin de pouvoir proposer aux Français une solution d'identité certifiée en ligne à l'horizon mi-2021. Celle-ci devra permettre de s'identifier de manière élevée, c'est-à-dire d'accéder à des usages qui nécessitent de certifier l'identité de la personne qui est devant l'écran ou le téléphone portable», a-t-il souligné auprès du quotidien régional.
Utilisant la reconnaissance faciale, cette application sera très proche du programme Alicem. Néanmoins, le secrétaire d’Etat a rappelé que rien ne forcera les utilisateurs à se servir de cette technologie régulièrement remise en cause par la Cnil. «Le jour où nous déploierons largement une solution d'identité numérique, nous proposerons nécessairement une alternative à la reconnaissance faciale pour s'enrôler. Il y aura probablement une manière "physique" de s'inscrire, en se déplaçant en guichet - dans votre mairie par exemple», a fait valoir le membre du gouvernement, toujours dans les colonnes du Parisien.
Selon lui, Alicem permet aujourd’hui d’accéder à plusieurs services publics comme les impôts ou encore son compte Ameli. Mais cet usage pourra être étendu. «A plus long terme, l'identité numérique donnera accès à de nombreux services de l'Etat, mais aussi privés, qui nécessitent une identification physique. Je pense à la santé ou au renouvellement des cartes d'identité, par exemple. Côté services privés, cela peut permettre de dématérialiser entièrement toute démarche qui nécessite une vérification d'âge : ouvrir un compte en banque, avoir accès à des services de jeux en ligne nécessitant une identification», a-t-il ajouté, toujours auprès du journal francilien.
Enfin, Cédric O n’a pas fermé la porte à une utilisation de la reconnaissance faciale dans les lieux publics : «Cette utilisation n'est aujourd'hui pas autorisée, car le RGPD interdit l'utilisation de la reconnaissance faciale sans le consentement des personnes qui y sont soumises. Je souhaite que nous puissions avoir un débat apaisé sur ce sujet, qui suscite trop de projections irrationnelles, dans un sens comme dans l'autre. Le gouvernement souhaite donc ouvrir une phase d'expérimentation, de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs. Cela doit nous permettre d'avoir des retours sur les différents cas d'usage et sur la performance réelle de cette technologie, ainsi que sur les questions qui se posent.»