«On essaie de faire de moi un monstre» : Polanski nie les accusations de viol de Valentine Monnier
- Avec AFP
Dans une interview donnée à Paris Match et à paraître ce 12 décembre, Roman Polanski «nie absolument» l’accusation de viol de la part de l’ancien mannequin Valentine Monnier. Le réalisateur estime que l'«on essaie de faire de [lui] un monstre».
Le cinéaste Roman Polanski estime que l'«on essaie de faire de [lui] un monstre». C’est ce qu’il explique dans sa première interview depuis la nouvelle accusation de viol de la part de la Française Valentine Monnier, affirmant notamment que «cette histoire est aberrante». Dans cet entretien à paraître ce 12 décembre dans le magazine Paris Match dont il fait la une, le réalisateur de 86 ans «nie absolument», comme il l'avait déjà fait par l'intermédiaire de son avocat, les accusations de Valentine Monnier. Cette photographe française affirme que Roman Polanski l’a frappée et violée en 1975 à Gstaad en Suisse, alors qu'elle avait 18 ans. Expliquant se souvenir «à peine» de Valentine Monnier, le réalisateur franco-polonais confie «n'avoir évidemment aucun souvenir de ce qu'elle raconte, puisque c'est faux», selon des extraits de cette interview transmis par l'hebdomadaire à l'AFP.
C'est facile d'accuser quand tout est prescrit depuis des dizaines d'années
«Je le nie absolument», explique-t-il. «Son visage sur les photos publiées me dit quelque chose, pas plus. Elle raconte qu'une amie l'avait invitée à passer quelques jours chez moi, mais elle ne se souvient plus qui c'était ! C'est facile d'accuser quand tout est prescrit depuis des dizaines d'années, et lorsqu'on est certain qu'il ne peut y avoir de procédure judiciaire pour me disculper», poursuit le réalisateur. Dans un témoignage publié au début du mois de novembre dans le journal Le Parisien, peu de temps avant la sortie du nouveau film de Roman Polanski J'accuse, la photographe et ancien mannequin Valentine Monnier a affirmé que Roman Polanski l’avait «rouée de coups jusqu'à sa reddition» puis «violée en lui faisant subir toutes les vicissitudes» dans son chalet.
«Cette histoire est aberrante», se défend le réalisateur
«C'est délirant ! Je ne frappe pas les femmes ! Sans doute les accusations de viol ne font plus assez sensation, il fallait en ajouter une couche», se défend le cinéaste. «Elle raconte que je lui aurais demandé sur un télésiège : "Do you want to fuck ?" Pourquoi en anglais ? Elle prend à témoin trois de mes amis, présents au chalet : mon assistant Hercules Bellville, Gérard Brach et sa femme Elizabeth. Les deux premiers sont morts, c'est commode, ils ne peuvent plus confirmer ni réfuter les propos qu'elle leur prête. Quant à Madame Brach, le journal ne l'a pas trouvée», poursuit le cinéaste, qui affirme que «cette histoire est aberrante».
Il estime en effet que «depuis des années, on essaie de faire de [lui] un monstre», avant d’ajouter : «Je me suis habitué à la calomnie, ma peau s'est épaissie, endurcie comme une carapace. Mais pour mes enfants, pour Emmanuelle [Seigner, sa femme], c'est épouvantable.»
Les accusations de Valentine Monnier s'ajoutent à celles d'autres femmes ces dernières années à l’encontre de Roman Polanski, toujours poursuivi par la justice américaine pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977.
Lire aussi : Pour Roman Polanski, le mouvement #MeToo relève de l'«hystérie collective»