Lundi 9 décembre
Le Medef reproche au gouvernement son «manque de clarté»
Au micro de France Info, le vice-président et porte-parole du Medef, Fabrice Le Saché, a reproché au gouvernement son «manque de clarté» sur la réforme des retraites. Il a aussi regretté ce 9 décembre le «manque de visibilité» du gouvernement.
Dans le détail, Fabrice Le Saché a dit : «Le manque de clarté du gouvernement conduit, de fait, à mobiliser les gens, parce qu'ils ne savent pas. Ils n'ont pas de visibilité».
Aurore Bergé, porte-parole de LREM, estime sur BFMTV et RMC au sujet de la mobilisation d'envergure contre la réforme des retraites : «Ils sont main dans la main entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, la CGT, c'est un choix politique.»
«J'ai toujours pensé que l'extrême gauche et l'extrême droite se rejoignaient toujours et la preuve en est apportée aujourd'hui», a poursuivi la députée des Yvelines.
«Marine Le Pen a apporté son soutien clair à la grève et à l'appel à la mobilisation, Jean-Luc Mélenchon a donné un brevet d'humanisme à Marine Le Pen en disant qu'il se satisfaisait qu'elle les rejoigne dans le combat», a encore dénoncé Aurore Bergé.
Les forces de l'ordre tentent de débloquer le dépôt de bus de Paris Est.
Un «lundi noir» se dessine, ce 9 décembre, du fait de l'affluence escomptée en gares et stations. La SNCF prévoit d'assurer «entre 15% à 20%» de son trafic habituel, soit un TGV et un Transilien (RER SNCF et trains de banlieue) sur cinq, trois liaisons TER sur 10 (essentiellement assurées par bus), un train Intercités sur cinq et un trafic international «très perturbé».
Sept des 25 «centres bus» de la RATP étaient bloqués ce 9 décembre au matin par des grévistes, seul un tiers des bus circulant en conséquence contre la moitié prévue la veille au soir par la régie autonome, a fait savoir un porte-parole. Parmi les dépôts bloqués figurent celui de Lagny, dans l'est parisien, celui d'Asnières ou encore celui d'Aubervilliers, selon cette même source.
Le trafic RATP reste «extrêmement perturbé» comme anticipé : neuf lignes de métro sur 16 sont totalement fermées, la ligne 11 fonctionnant finalement de 6h30 à 9h30 en dépit de la fermeture de quatre stations ayant une correspondance.
Plus de 500 kilomètres de bouchons ont été enregistrés autour de 7h30 sur les routes d'Ile-de-France en raison de la grève dans les transports en commun liée à la mobilisation contre la réforme des retraites, selon le site d'information routière Sytadin. Peu après 7h30, ce site dépendant de la Direction des routes Île-de-France (DiRIF) recensait 522 kilomètres d'embouteillages sur les routes franciliennes, avec une situation aggravée par la pluie. La moyenne habituelle à cette heure est entre 200 et 250 km.
Dimanche 8 décembre
Selon un sondage Ifop pour le JDD publié ce 7 décembre, 53% des Français auraient une opinion positive du mouvement de grève qui a débuté le 5 décembre. Selon cette enquête d'opinion réalisée le 6 et 7 décembre, 33% des personnes interrogées soutiennent les grévistes, un chiffre en hausse de 6 points par rapport au sondage publié par cette même source le 1er décembre. 20% (+1 point) des individus interrogés affirment éprouver de la sympathie pour le mouvement, soit un total de 53% d'opinions positives.
Dans un entretien publié dans le Journal du Dimanche ce 8 décembre, le secrétaire générale de la CGT, Philippe Martinez, a assuré que les opposants à la réforme des retraites voulue par le gouvernement «tiendron[t] jusqu'au retrait». Il s'est également félicité du «très beau succès» des manifestations menées dans tout le pays le 5 décembre : «Les contacts qui avaient été pris depuis deux mois dans différentes entreprises publiques et privées montraient que le mouvement allait être fort : il l'a été encore plus que ce qu'on attendait. Quand on expliquait à Édouard Philippe qu'il y avait de la colère, il affichait un petit sourire. Ces derniers jours, il n'a pas dû sourire.» «En 1995, au début de la première manifestation, le Premier ministre Alain Juppé avait dit que jamais il ne retirerait son projet. Les choses évoluent vite. Et la colère est grande. Le gouvernement devrait être attentif», a-t-il également prévenu.
Ce 8 décembre au soir, Emmanuel Macron et Edouard Philippe réuniront les ministres concernés par le dossier de la réforme des retraites avant la présentation aux partenaires sociaux, le lendemain, par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux Retraites, des conclusions des consultations menées par l’exécutif. S'ensuivra l'annonce des détails de la réforme par Edouard Philippe le 11 décembre.
Samedi 7 décembre
Face aux grèves de la SNCF et de la RATP, le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari avait promu les cars Flixbus. Celui-ci s'était en effet dit, le 5 décembre, «ravi d’annoncer que Flixbus déploie dès demain [le 6 décembre] des bus entre Massy et Aulnay-sous-Bois pour répondre aux besoins des usagers franciliens et parisiens, durant ces jours de grèves».
Mais l'initiative est finalement morte dans l’œuf, faute de client.
Ainsi, ce 7 décembre, plusieurs médias, dont l'AFP, confirment que la liaison entre Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Paris-Bercy et Massy (Essonne), lancée à l'initiative du gouvernement, tournait à vide. L'expérience ne devrait donc pas être reconduite le 9 décembre, selon un porte-parole.
Tandis que le mouvement de grève se poursuit, des transporteurs routiers ont décidé de bloquer plusieurs axes le 7 décembre, pour protester contre l'augmentation de leurs taxes sur le gazole. Ils redoutent un handicap économique face à leurs concurrents étrangers.
En savoir plus : Blocages : au tour des routiers de protester... contre la hausse du gazole
Au-delà de la forte mobilisation des syndicats contre la réforme des retraites, quel est l’objectif du gouvernement ? Pourquoi s’obstine-t-il à vouloir imposer un système universel à points mettant tout le monde sur un même pied d’égalité ? L'économiste Jacques Sapir fait le point sur RT France.
Vendredi 6 décembre
L'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU et quatre organisations de jeunesse ont appelé à une nouvelle journée d'actions interprofessionnelle le 10 décembre. «Rendez-vous tous dans la rue le 10 décembre pour une nouvelle journée interprofessionnelle», a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT, au sortir de la réunion de l'intersyndicale, qui devrait se réunir après la nouvelle journée de mobilisation pour «décider de la suite». Elle a émis le souhait d'un parcours de manifestation parisienne d'Invalides à Denfert-Rochereau.
La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a annoncé ce 6 décembre qu'elle recevrait le 9 décembre tous les partenaires sociaux avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye. «Aujourd'hui nous continuons et nous terminons les concertations avec les partenaires sociaux, nous les recevrons tous au ministère des Solidarités et de la Santé [le 9 décembre] avec le haut-commissaire aux Retraites», a-t-elle déclaré sur Europe 1, expliquant que la «colère des Français» qui s'est exprimée la veille avait été «entendue».
Jeudi 5 décembre
Des échauffourées ont éclaté ce 5 décembre à Toulouse à la fin de la manifestation contre la réforme des retraites, faisant cinq blessés «légers» dont trois policiers, selon la préfecture, l'Observatoire des pratiques policières signalant pour sa part deux blessés par des tirs de LBD.
«C'est tout le système social qui est en train d'être détruit», a déclaré le Gilet jaune Maxime Nicolle au micro de RT France, à propos de la réforme des retraites que veut mettre en place le gouvernement.
Le Premier ministre Edouard Philippe a salué dans l'après-midi la bonne organisation des manifestions et rendu «hommage aux organisations syndicales», au premier jour d'une grève reconductible très suivie contre la réforme des retraites.
«Dans l'ensemble, les grèves et les manifestations se passent conformément à ce qui était prévu, je voudrais dire qu'il y a eu beaucoup de manifestations organisées en France, et que dans un très grand nombre de villes, elles se sont bien passées car elles ont été bien organisées», a souligné le chef du gouvernement à l'issue d'un déplacement au ministère des Transports, à Paris.
A Lyon aussi, la mobilisation contre la réforme des retraites a été entachée de heurts entre certains manifestants et les forces de l'ordre.
Notre reporter Lucas Léger fait état de scène de casse sur le boulevard Voltaire à Paris, alors que le cortège syndical termine sa marche vers la place de la Nation.
Les tensions étaient vives lors de la dispersion des manifestants.
- Son le ministère de l'Intérieur, 806 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites dans toute la France, dont 65 000 à Paris.
- Plus tôt, la CGT avait estimé le nombre de manifestants à plus de 1,5 million dans l'ensemble du pays, dont 250 000 à Paris.
La CGT annonce plus de 1,5 million de manifestants «répartis sur plus de 250 manifestations».
Selon notre reporter, il y a toujours de grosses tensions place de la Nation.
Le ministère de l'Intérieur estime à 700 000 le nombre de manifestants, d'après des chiffres communiqués à BFM TV.
Des tensions ont éclaté place de la Nation à Paris, comme le montrent des images rapportées par notre reporter Lucas Léger.
31 personnes ont été interpellées à Bordeaux, en marge de la manifestation contre la réforme des retraites qui a rassemblé au moins 20 000 personnes selon la préfecture, 53 000 selon la CGT, une mobilisation calme pour l'essentiel, mais ponctuée de quelques heurts.
Selon l'un de nos reporters, il y a eu de nombreux blessés à la suite d’affrontements avec les forces de l’ordre, place de la République. Une jeune fille a été grièvement blessée à l’œil.
Le Nombre jaune a évalué le montant de manifestants en France à 1 143 450.
Selon un nouveau décompte de l'AFP à partir de sources policières et préfectorales, à 18h, plus de 510 000 personnes ont manifesté dans 70 villes en France contre la réforme des retraites. Ces chiffres ne prenaient pas encore en compte l'importante manifestation parisienne.
La journaliste de RT International basée à Paris, Charlotte Dubenskij, rapporte avoir reçu un éclat au derrière, alors qu'elle couvrait la mobilisation contre la réforme des retraites à Paris.
A Paris, le 5 décembre, un manifestant a été filmé en train d'être interpellé et traîné au sol par plusieurs membres des forces de l'ordre.
Lors d'un point presse à Marseille, Jean-Luc Mélenchon s'est félicité que la CGT rejoigne la nouvelle mobilisation du 7 décembre (à l'initiative des transporteurs routiers), «avec un rendez-vous de masse possible».
«Le régime a commis une terrible erreur, c'est de croire qu'il pouvait endormir tout le monde», a expliqué le chef de file de La France insoumise (LFI) en constatant que le gouvernement avait «sous-estimé la détermination des Français à soutenir le régime de retraites». «Toutes les générations étaient présentes» dans le cortège, a-t-il noté, en se satisfaisant d'une participation «notoire» des cadres, rappelant que cette catégorie sociale n'était pas, dans le passé, engagée dans les mobilisations de la sorte.
Il faut qu'on soit «à la hauteur du grand bras de fer» avec le gouvernement, a-t-il ajouté. La réforme des retraites, «c'est la goutte d'eau importante qui a fait déborder le vase», a-t-il aussi noté.
Des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre ont éclaté dans les rues de Paris cet après-midi. La police a essuyé des jets de projectiles et a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.
Au moins 33 000 personnes à Toulouse, 25 000 à Marseille, 20 000 à Lyon, Montpellier et Bordeaux : plus de 450 000 personnes ont manifesté dans une cinquantaine de villes en France contre la réforme des retraites, selon les comptages transmis par la police ou les préfectures.
A Toulouse, «les manifestants reculent dans un nuage de gaz lacrymogènes».
Selon le site Lille Actu, 15 000 et 20 000 personnes ont été comptabilisées dans le cortège lillois par les syndicats ; 14 000, selon la police.
Le syndicat CGT dénombre 250 000 personnes à Paris.
Selon les «premières estimations» du site régional Lorraine Actu, «au moins» 5 000 manifestants étaient présents dans le cortège à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
D'après la SNCF, le trafic sera «encore très perturbé» le 6 décembre par la grève contre la réforme des retraites, a annoncé la direction, en précisant que 90% des TGV seront annulés, ainsi que 70% des liaisons TER.
La situation reste tendue place de la République et dans les environs.
Au sein de l'entreprise EDF, le 5 décembre à la mi-journée, la grève contre la réforme des retraites était suivie par 44% des salariés, selon la direction avec des pointes à plus de 80% dans certaines centrales nucléaires, selon la CGT.
Des militants de SOS Racisme participent à la manifestation «pour dénoncer les inégalités sociales et affirmer leur opposition à la réforme des retraites».
Les pompiers en grève sont acclamés par les manifestants.
D'après l'AFP, les syndicats de police ont maintenu leur mouvement en bloquant des commissariats lors de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Devant le commissariat de Bobigny (Seine-Saint-Denis), une banderole portant l'inscription «Christophe [Castaner], service minimum jusqu'à nos retraites, ça va être long» a été déployée.
Lucas Léger, un de nos reporters, filme de nouveau les tensions ayant éclaté dans la mobilisation parisienne.
A Toulouse, un manifestant brandit une pancarte sur laquelle il est inscrit : «Collusion finance gouvernement média. Démocratie corrompue.»
Selon notre reporter sur place, des manifestants et les forces de l'ordre se jettent des projectiles et des grenades, place de République.
Au micro de nos reporters, des manifestants de tous horizons ont confié les raisons de leur mobilisation ce 5 décembre.
«Pour la journée du 6 décembre 2019, Air France prévoit d'assurer l'ensemble de ses vols long-courrier, plus de 90% de ses vols moyen-courrier [et] près de 70 % de ses vols domestiques», a fait savoir la compagnie Air France dans un communiqué.
Selon le syndicat enseignant SNES-FSU, la mobilisation est «historique» dans les collèges et lycées. Il y aurait eu «75% de grévistes ce matin», selon l'organisation.
Les membres des forces de l'ordre font usage de gaz lacrymogènes à Paris.
Selon un nouveau comptage de la police et des préfectures, 285 000 personnes ont manifesté dans une quarantaine de villes en début d'après-midi.
Le maire PS de Bourg-en-Bresse (Ain), Jean-François Debat, fait partie du cortège de manifestants dans sa ville. Il note qu'il y a «plusieurs milliers de personnes».
Un de nos journalistes filme les tensions à Paris.
Ludovic Serré, journaliste à La Croix, informe que des «petites barricades» sont installées à Paris.
Certains manifestants enflamment un feu tricolore boulevard de Magenta, selon un étudiant en journalisme.
Une remorque a été renversée et incendiée rue du Château-d'Eau à Paris.
Les pompiers interviennent pour éteindre l'incendie.
Michel, Gilet jaune, estime qu'avec cette manifestation, «on est en train de réaliser une réelle convergence».
Pierre Laurent, sénateur du Parti communiste déclare à notre micro : «Les communistes [font] partie de ceux qui ont créé ce système de retraite et la Sécurité sociale, donc on est là pour le défendre.»
Un pompier toulousain explique au micro de RT France les raisons de la mobilisation : «Il nous paraît inconcevable et inhumain qu'un sapeur-pompier doive travailler après 57 ans.»
Le cortège est également fourni de manifestants à Nantes avec à sa tête, les cheminots.
Selon un journaliste de La Croix, «un drone surveille la place de la République» à Paris.
Selon un de nos reporters sur place, la mobilisation est importante à Toulouse : syndicats et Gilets jaunes ont répondu présent.
A Lille, la maire PS Martine Aubry se scandalise de la réforme des retraites : «Aujourd'hui, on a peur des réformes qui cassent le pacte social».
France Bleu Champagne-Ardenne dévoile des images montrant des pompiers assurant« le show à la manifestation contre la réforme des retraites à Reims».
Le porte-parole du Parti communiste et élu parisien Ian Brossat évoque pour RT France une réforme «dégueulasse» à venir.
Selon la préfecture de Paris, les policiers et gendarmes ont procédé à 6476 contrôles et 65 interpellations.
Pour RT France, Véronique, militante écologiste, déclare être venue pour «réagir face à la casse de tous les acquis sociaux».
A Paris, des sapeurs-pompiers sont montés sur un échafaudage pour saluer la foule.
A Nantes, les manifestants vont se défouler sur une «piñata géante en tête de Macron», d'après des images d'Elsa Gambin, journaliste pour Vice.
Les Stylos rouges (collectif de personnels de l'Education nationale) sont dans le cortège de Paris.
A notre micro, une infirmière et adhérente de la CGT explique : «Aujourd'hui nous sommes venus défendre nos retraites que Macron est en train de détruire par sa réforme.»
Les manifestants s'apprêtent à battre le pavé à Paris.
Les syndicats ont averti que la grève dans les transports parisiens allait être reconduite «jusqu'à lundi».
Lors d'un point presse, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez exige «le retrait de ce projet, et la consolidation, l'amélioration du système actuel [de retraites]», qui est d'après lui, «le meilleur du monde».
Il ajouter que le système français est «envié dans le monde entier». «La CGT est pour l'amélioration du système actuel», martèle-t-il.
Selon un comptage de la police et des préfectures, il y aurait à mi-journée, près de 180 000 manifestants dans une trentaine de villes.
Emmanuel Macron est «calme et déterminé» face au mouvement de contestation de la réforme des retraites dont l«'architecture générale» sera annoncée en milieu de semaine prochaine par le Premier ministre, a indiqué l'Elysée.
«Le chef de l'Etat est calme et déterminé à mener cette réforme, dans l'écoute et la consultation», «il est attentif au respect de l'ordre public et aux désagrements subis par les Français», selon la présidence. «Le Haut Commissaire Jean-Paul Delevoye achèvera les consultations avec les partenaires sociaux en début de semaine et s'exprimera pour effectuer une synthèse de ces discussions, puis le Premier ministre s'exprimera vers le milieu de la semaine prochaine sur l'architecture générale de la réforme», a précisé l'Eysée.
La manifestation contre la réforme des retraites démarre à Paris.
De violents affrontements ont éclaté à Nantes entre casseurs et forces de l'ordre.
La Préfecture de police a emprunté des lanceurs d'eau aux pompiers pour assurer le maintien de l'ordre à Paris. Selon le syndicat policier France Police – Policiers en colère, il s'agit d'«une nouvelle arme potentiellement létale».
«Ces lances débiteraient à environ 11 bars de pression et seraient potentiellement létales à moins de 5 mètres. Les collègues chargés d’utiliser ce matériel n’ont reçu aucune formation et s’inquiètent des conséquences juridiques pesant sur eux en cas de blessé ou de mort», écrit le syndicat dans un message posté sur Facebook.
«En effet, des motopompes vont être intégrées au dispositif. Les engins seront raccordés à des bouches à incendie et utilisés sur ordre par des policiers formés à leur usage, leur but étant de repousser les manifestants hostiles», a confirmé auprès de 20 Minutes la préfecture de police.
De nombreux Gilets jaunes se sont également rassemblés sur la place de Clichy en soutien au mouvement de grève contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement.
Présente à la gare de l'Est à Paris, notre journaliste Katia Pecnik a assisté à l'assemblée générale des cheminots.
Notre reporter David Khalifa fait le point dans le cortège à Lyon.
Selon la direction de la SNCF, le taux de grévistes, mesuré le 5 décembre au matin à la SNCF, est de 55,6% en moyenne, avec 85,7% des conducteurs et 73,3% des contrôleurs en grève.
En outre, 57% des aiguilleurs étaient également en grève, le 5 décembre au matin, contre la réforme des retraites. Il s'agit d'un décompte des présents et absents devant travailler dans chacun des 400 établissements ou unités de la France entière, et non pas d'un sondage, a précisé la direction de la SNCF dans un communiqué.
Selon l'Elysée, le Premier ministre Edouard Philippe annoncera «en milieu de semaine prochaine l'architecture générale de la réforme» des retraites.
«Nous ne calerons pas» dans la mise en oeuvre de la réforme des retraites, a assuré le 5 décembre Gilles Le Gendre, chef de file des députés LREM, estimant qu'après deux ans de négociations «aucun syndicat ne pense sérieusement» que le gouvernement «renoncera».
«N'y voyez aucune provocation», a-t-il dit sur LCI, mais «nous sommes convaincus de notre capacité à démontrer que cette réforme apportera du mieux aux Français», a-t-il ensuite affirmé, en soulignant le besoin de «pédagogie» sur ce dossier «de fond, essentiel» et en rejetant les accusations d'«entêtement».
«Attendez de voir ce qui se passera quand précisément on abattra nos cartes; nous savons très bien ce que nous faisons, et les Français, le savent très bien», a-t-il insisté, en considérant que «les grévistes sont ultraminoritaires» dans le pays.
D'après les données du ministère de l'Education nationale et de le jeunesse, la mobilisation dans l'éducation est de 51,15% de grévistes dans le primaire, et 42,32% dans le secondaire.
Notre reporter à Lyon fait état de premiers affrontements sur place.
L'une des scènes a d'ailleurs été filmée par un journaliste de Lyon Mag.
Une polémique a enflé le 4 décembre sur les réseaux sociaux après que de nombreux internautes ont diffusé les images d'un amoncellement de pavés près d'un chantier sur les Champs-Elysées, à la veille d'une grève d'envergure marquée par de nombreux rassemblements, notamment dans la capitale.
Plusieurs internautes se sont offusqués que ces projectiles en puissance soient laissés sur place, alors que les forces de l'ordre prévoient la venue de plusieurs centaines de casseurs ce 5 décembre dans la capitale.
Contactée par Checknews le 4 décembre, la mairie de Paris a confirmé la présence de ces pavés et a précisé qu’ils allaient être immédiatement enlevés.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a accusé le 5 décembre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, de recourir à des «méthodes de psychopathe» pour maintenir l'ordre dans les manifestations dans la capitale.
L'ancien candidat à la présidentielle, s'exprimant sur BFMTV depuis Marseille, a appelé les manifestants contre la réforme des retraites à être «très prudents», jugeant que le préfet Lallement «est très dangereux et organise à chaque fois qu'il y a des manifestations des chocs, des brutalités, on frappe tout le monde».
Face à la «détermination populaire» et à «la bonhomie» des manifestants, «j'espère que le préfet Lallement ne va pas faire trop de bêtises cet après-midi à Paris, qu'il ne va pas comme d'habitude déployer ses méthodes de psychopathe pour enfermer les gens, les gazer, les bombarder, les matraquer», a-t-il ajouté.
M. Mélenchon s'est dit «très inquiet de voir qu'il a annoncé mille casseurs à Paris, il est capable de les compter mais pas de les arrêter, c'est vraiment un homme extrêmement étrange».
Dans le cadre de la grève intersyndicale du 5 décembre, plusieurs centaines de manifestants sont déjà présents à Nantes.
Gérard Filoche, fondateur de la Gauche démocratique et sociale, était l'invité de RT France pour décrypter la réforme des retraites.
«C'est la plus violente des attaques contre nos vies, Macron va probablement baisser nos retraites de 25%», a-t-il déclaré.
«La France n'a jamais été aussi riche et les richesses n'ont jamais été autant mal partagées», a-t-il ensuite expliqué, notamment pour déconstruire la réforme des retraites voulue par le gouvernement français, et prouver qu'il est même possible d'améliorer le système de retraite actuel.
Les forces de l'ordre sont intervenues jeudi matin à Rouen avec «quelques grenades» lacrymogènes pour évacuer un rond-point bloqué par des «Gilets jaunes» mobilisés contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
«Il y a eu trois interpellations» et «quelques grenades (lacrymogènes) ont été utilisées» peu avant 9h, après «plusieurs sommations» car «ça ne bougeait pas», a indiqué à l'AFP le service de presse de la préfecture, soulignant que le rond-point des vaches, bastion des «Gilets jaunes» lors du mouvement de la fin 2018-début 2019, était bloqué par des «Gilets jaunes» et non des syndicalistes.
Interrogé par l'AFP, Olivier Bruneau, l'un des porte-paroles des «Gilets jaunes» à Rouen, a dénoncé «gazage et matraquage» sur ce rond point.
L'Institut français d'opinion publique (IFOP) a publié ce matin sur Twitter un sondage intitulé : «Les Français et le mouvement de grève du 5 décembre», réalisé entre le 28 novembre et le 4 décembre
Le sondage révèle que 56% des personnes ayant répondu au sondage ont une opinion positive de la grève du 5 décembre.
D'un autre côté, 29% des personnes ayant répondu au sondage ont une opinion négative de la grève du 5 décembre.
Elisabeth Borne, ministre française de la Transition écologique et solidaire, s'est exprimée ce matin au micro de BFM-TV à propos de la grève intersyndicale du 5 décembre.
«Aujourd'hui, on ne pense pas qu'il y aura une amélioration sensible demain» au niveau des transports en commun, a-t-elle expliqué.
Avant d'assurer : «Les opérateurs, la RATP notamment, feront un point à 17h tous les jours sur le plan de transports du lendemain.»
Deux membres du Syndicat Universitaire de Montpellier (SCUM), qui tentaient de bloquer l’entrée du campus, ont été blessés légèrement à l’arme blanche, selon France 3 vers 7h du matin.
L'un des blessés a rapporté que des individus étaient arrivés «cagoulés et armés de couteaux en criant : "Dégagez la Gauche, retournez travailler !"»
L'un des étudiants a été blessé à la main, l'autre à la tête.
Invité sur le plateau de RT France, Christian Grolier, secrétaire général FO fonction publique, a livré son analyse sur la réforme des retraites.
«Sur le principe d'un régime universel par points, ce sera perdant-perdant pour tout le monde», a-t-il déclaré.
«Toute cette réforme n'est faite que pour faire des économies», dénonce-t-il ensuite.
Responsable national des cheminots pour le PCF, Thomas Portes était l'invité de RT France. Il a souligné que les actions du 5 décembre contre la réforme portée par Emmanuel Macron étaient motivées par le bien commun. «On manifeste pour l'intérêt général, c'est ça le mot d'ordre», a-t-il expliqué.
Les Réunionnais ont sorti les gilets jaunes et les percussions pour cette journée de lutte sociale dans la bonne humeur :
Les premiers blocages font déjà saturer le trafic routier aux abords des villes et des zones industrielles partout en France.
C'est notamment le cas à côté de Châlon-sur-Saône en Bourgogne :
Le port autonome de Strasbourg est également bloqué :
L'insoumise et candidate à la mairie de Paris, Danielle Simonnet a rejoint le blocage du dépôt RATP de Pleyel à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis :
Le dispositif sécuritaire annoncé pour cette journée de mobilisation interprofessionnelle a commencé à être mis en place dans la soirée du 4 décembre. Drones de surveillance dans le ciel, canons à eau et blindés légers de la gendarmerie au sol, seront déployés, sans compter une quinzaine de brigades motocyclistes de répression de l'action violente (BRAV).
Alors que jusqu'à 1 000 casseurs seraient attendus par la préfecture de police de Paris, les forces de l'ordre vont devoir composer avec les effectifs disponibles dans toute la France.
D'autant que le mécontentement est palpable également parmi les forces de l'ordre.
Une compagnie départementale d'intervention, près de Grenoble, s'est ainsi fait porter pâle presque intégralement le 4 décembre (27 policiers sur 29 de la CDI 38 sont en arrêt maladie) et la grogne monte chez les fonctionnaires de police qui négocient eux aussi leur régime spécial de retraite par la voix de ses syndicats majoritaires. Des actions reconductibles sont notamment envisagées dans les commissariats avec des fermetures pendant cinq heures en pleine journée.
Par ailleurs, selon les informations des associations de police, les membres de compagnies républicaines de sécurité (CRS) sont également touchés par ce phénomène, après plus d'une année de crise sociale.
Ce 5 décembre débute dans toute la France une grève qui s'annonce particulièrement suivie, à l'appel des syndicats, rejoints par plusieurs figures des Gilets jaunes. L'objet des protestations : la réforme des retraites voulue par le gouvernement qui entend instaurer un «système universel» par points, censé remplacer les 42 régimes existants (fonctionnaires, privés, régimes spéciaux, complémentaires). Les opposants à cette réforme, dont les revendications sont multiples, dénoncent une mesure qui précariserait les retraités.
Pour l'occasion, près de 250 cortèges sont organisés un peu partout en France. Dans les transports, 90% des TGV et 80% des TER devraient être annulés, et 11 lignes du métro parisien fermées. Des grèves illimitées sont prévues à la RATP et à la SNCF où on s'attend déjà à un mouvement dans la durée.
Dans le ciel, les compagnies aériennes devraient réduire de 20% leur programme de vols.
Il y aura aussi nombre d'école fermées. «70% des enseignants du primaire se sont déclarés en grève, et les taux dans le secondaire devraient être voisins, je n'ai jamais vu ça», a assuré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.
Policiers, éboueurs, avocats, retraités ou transporteurs routiers appellent aussi à des actions.
Une partie de la classe politique (Rassemblement national, France insoumise, PCF et PS) a affirmé son soutien au mouvement de grève, appelant parfois ses sympathisants à le rejoindre.
De son côté, Emmanuel Macron s'est montré inflexible, promettant le 4 décembre : «Je n'y renoncerai pas.» Il a en outre affirmé qu'il s'exprimerait devant les Français quand il le jugerait «opportun».
Le projet précis de réforme sera dévoilé mi-décembre pour un passage au Parlement début 2020.