France

Détecter les candidats radicalisés aux municipales ? «Irréaliste», répond Aurore Bergé

Des députés LR vont proposer une loi pour détecter les candidats radicalisés islamistes aux élections municipales de mars. La porte-parole de LREM Aurore Bergé estime que c'est «absolument irréaliste» et tacle le parti de droite.

Après la proposition de loi pour interdire les listes communautaires, la droite veut détecter les candidats radicalisés islamistes aux élections municipales. Les députés LR Robin Reda et Alain Ramadier vont déposer une proposition de loi reprenant cette idée de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France. Le président du groupe Les républicains à l'Assemblée Damien Abad a annoncé ce 3 décembre qu'il soutiendrait ce texte.

Réponse de la porte-parole de La république en marche, Aurore Bergé : c'est «absolument irréaliste». «Beaucoup d'idées fleurissent à l'approche des élections municipales», a-t-elle noté sur Cnews ce 4 décembre, remarquant : «[Avec] 33 000 communes dans notre pays, on va avoir des centaines de milliers de listes qui vont pouvoir se présenter.» Aurore Bergé a ajouté «avoir du mal à comprendre comment on pourra avoir de la détection, sur quels critères elle s'établira».

«Confusion» sur les fichés S ?

Le parti de la majorité, représenté par Aurore Bergé, en a profité pour attaquer la droite sur la question des fiches S. «Il y a toujours eu une grande confusion, notamment des Républicains, sur les fichiers : ce n'est pas parce que vous êtes fichés S que vous êtes radicalisés ou que vous allez passer à l'acte, et essayer d'entretenir ce flou, c'est créer de la confusion, créer de la peur, et ce n'est pas comme ça qu'on se bat», a-t-elle dénoncé.

«Se battre pied à pied contre le communautarisme, la radicalisation, ça passe par avoir nous-même des candidats extrêmement clairs sur nos valeurs et la République», a-t-elle conclu.

Une proposition de Valérie Pécresse

Avant les députés LR, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et fondatrice du mouvement Libres ! avait fait part de sa volonté qu'une loi puisse rendre inéligibles les candidats radicalisés islamistes aux municipales. «Je considère, depuis le début, que la principale et très grave menace qui pèse sur les élections municipales est celle de l'entrisme sur les listes de candidats radicalisés islamistes, et pire, la conduite d'une liste par une personne radicalisée islamiste, qui serait en position de devenir maire de sa commune», avait-elle expliqué fin novembre.

Ce débat fait suite à la proposition de loi des Républicains – portée par le sénateur Bruno Retailleau – visant à interdire les listes communautaires aux élections municipales. Devant les maires, le 19 novembre, Emmanuel Macron s'était prononcé contre. «Il ne s'agit pas de proclamer l'interdiction pour régler le problème», avait-il déclaré, soulignant la difficulté de les identifier. «Un sujet est venu : celui des listes communautaires [...] comment définirait-on les listes communautaires ? Qui en serait le juge ? Selon quels critères ?», avait-il fait valoir. «Qui peut penser d'ailleurs que de telles listes se présenteront à visage découvert, avec spontanéité et clarté ?», s'était-il par ailleurs interrogé.

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