Factures, VTC, collaborateurs... Ségolène Royal épinglée par une enquête
Selon Radio France, l'ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal profite allègrement de l'enveloppe allouée à sa fonction d'ambassadrice des pôles. L'intéressée dénonce des «insinuations calomnieuses».
Que fait vraiment Ségolène Royal à la tête de l'ambassade des pôles ? A-t-elle détourné des moyens alloués par le Quai d’Orsay pour servir son agenda personnel ? Le doute subsiste après la publication, ce 15 novembre, d'une enquête de la Cellule investigation de Radio France sur l'ancienne candidate à l'élection présidentielle en 2007.
L'agenda singulier de l’ambassadrice Ségolène Royal
— France Inter (@franceinter) November 15, 2019
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Les journalistes se sont penchés sur l'ambassadrice chargée de la négociation internationale sur les pôles Arctique et Antarctique après avoir constaté que, depuis le début de sa prise de fonction en septembre 2017, elle ne se serait rendue à aucune réunion organisée dans le cadre du Conseil de l'Arctique, à l'inverse de son prédécesseur, Michel Rocard, qui a occupé ce poste pendant sept ans.
Mélange des genres ?
Selon Radio France, Ségolène Royal a multiplié les déplacements en province... mais pas forcément dans le cadre de ses missions. Par exemple, elle inaugure des projets lancés quand elle était ministre de l'Environnement, comme une chaufferie dans le Loir-et-Cher ou encore une aire de covoiturage dans l'Ain. Des événements dont les liens avec sa fonction d'ambassadrice des pôles restent à établir.
Et quand l'ancienne ministre de l'Environnement de 2014 à 2017 voyage, elle est rarement seule. Son assistante personnelle, son conseiller en communication et un chargé de mission, tous rémunérés par le ministère des Affaires étrangères – donc avec de l'argent public – sont régulièrement du voyage. Radio France explique que les trois collaborateurs ont participé à des inaugurations, ou encore des séances de dédicace de son livre.
Laponie : quand Ségolène Royal veut absolument faire du chien de traîneau.https://t.co/NDsD2mpB1g
— Cellule investigation de Radio France (@InvestigationRF) November 15, 2019
Par @SylvainTronchetpic.twitter.com/0K96VX0mFw
Cité par Radio France, un collaborateur explique : «À sa décharge, elle a toujours été habituée à avoir un staff autour d'elle. Et puis statutairement, ce n'est pas une diplomate lambda, ça paraît compliqué de la voir prendre le métro toute seule pour aller à ses rendez-vous. Mais bon, malgré tout, une ambassadrice ne devrait pas faire ça».
En outre, l'enquête dévoile aussi que Ségolène Royal bénéficie d'une enveloppe bien supérieure à celle de son prédécesseur. «D’après des échanges de mails que la cellule investigation de Radio France a pu consulter, elle a négocié de pouvoir disposer de trois collaborateurs à disposition, un de plus que Michel Rocard, et surtout, d’une enveloppe de 100 000 euros de frais de mission, soit près de trois fois celle de Michel Rocard», écrit Radio France.
«Tout est faux»
Aux journalistes, Ségolène Royal a d'abord déclaré : «Vos insinuations sont diffamatoires». Avant de tweeter ce 15 novembre : «Les activités bénévoles et associatives de mes proches ont lieu exclusivement sur leur temps libre. Pourquoi tant d’acharnement ? Je dérange encore ? Rien n’arrêtera mes actions et mes engagements écologiques».
Ces insinuations sont calomnieuses et diffamatoires . Les activités bénévoles et associatives de mes proches ont lieu exclusivement sur leur temps libre. Pourquoi tant d’acharnement ? Je dérange encore ? Rien n’arrêtera mes actions et mes engagements écologiques. https://t.co/s7h0sc5mBL
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) November 15, 2019
Au micro de RMC, elle a ajouté : «Tout est faux [...] Qu’on m’attaque moi, j’ai l’habitude. Au moment où, comme par hasard, j’apparais dans les sondages la mieux placée pour relever le défi de la gauche à l’élection présidentielle. Comme par hasard, les attaques, les agressions, les calomnies c’est quand même étrange».
🚨 "C'est une calomnie !! C'est dégueulasse !! Je ne me laisserai pas faire !!!" @RoyalSegolene réagit pour la première fois aux accusations dont elle est la cible #GGRMCpic.twitter.com/Lo3znhcnWk
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) November 15, 2019
L'intéressée a néanmoins déclaré «se réserver le droit de porter plainte».
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