France

Plusieurs milliers de manifestants à Paris pour dire «STOP à l'islamophobie»

A l'appel de plusieurs organisations et personnalités, comme le NPA et le CCIF, plusieurs milliers de manifestants disent «STOP à l'islamophobie», à Paris ce 10 novembre. L'appel à manifester a mis en lumière des dissensions à gauche.

Dimanche 10 novembre

Jean-Luc Mélenchon s'est félicité de cette journée : «Magnifique journée d'unité républicaine conclue par une magnifique Marseillaise. Les diviseurs et les haineux de La République en Marche et du FN sont en échec. La France est notre bien commun.»

À l'unisson, Yassine Belattar et les manifestants entonnent La Marseillaise à la fin de cette marche contre l'islamophobie.

La foule est toujours rassemblée sur la place de la Nation à Paris (XIIe) pour les prises de parole des participants à la marche contre l'islamophobie.

La marche contre l'islamophobie a rassemblé 13 500 personnes à Paris, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont l'AFP.

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a tweeté : «Avis aux manifestants : l’islamisme a tué beaucoup plus de musulmans en France (Merah, Nice...) que l’islamophobie (qui n’en a fait aucun) ! Ceci révèle l’étendue de votre arnaque !»

«Laissez-nous vivre ensemble !», scandent des femmes voilées à la manifestation, en brandissant leur carte d'identité.

«Vous avez beaucoup de chance que les musulmans aiment plus la France que la France n'aime les musulmans...», déclare Yassine Belattar à la marche contre l'islamophobie.

Les manifestants sont arrivés place de la Nation. Parmi eux, des militants de Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon.

Certains entonnent La Marseillaise.

Les manifestants arrivent au bout du lieu final, place de la Nation. Le co-organisateur Marwan Muhammad appelle au rassemblement là-bas.

A notre micro, le député LFI Eric Coquerel explique qu'«en France, il y a une montée d'un certain racisme, véhiculé par le Rassemblement national [RN]». Pour l'élu, le discours du RN est «repris jusqu'au plus haut de l'Etat», en citant le ministre Jean-Michel Blanquer pour sa position sur le voile. 

La parlementaire LFI Clémentine Autain assure pour sa part qu'«on est dans un climat dangereux qui fait une fixette délirante sur les musulmans».

Un militant du mouvement écologiste Extinction Rebellion est présent à la manifestation contre l'islamophobie à Paris.

Le journaliste et militant Taha Bouhafs «chauffe la foule sur le toit du camion sono à la marche contre l'islamophobie».

Journaliste chez Europe 1, Yann Quercia, a filmé le discours d'un individu présenté comme l'ex-directeur du CCIF Marwan Muhammad, qui affirme : «On dit Allahu akbar [Dieu est le plus grand] parce qu on en a marre que des médias fassent passer cette expression religieuse pour une déclaration de guerre.» Le tweet a ensuite été supprimé.

La secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, chargée de l'Egalité entre les femmes et les homme, a réagi contre la manifestation : «Cette marche "contre l’islamophobie" [...] est en fait surtout une marche contre la laïcité. Aucune loi en France n’est liberticide contre les musulmans c’est une manipulation dangereuse que de faire croire cela.»

Selon France Bleu, environ 200 personnes sont rassemblées devant la porte d’Aix pour la manifestation contre l’islamophobie à Marseille.

«Les seuls qui manquent [à gauche] c'est le PS [...] on les laisse aux islamophobes...» déclare l'élu PCF de Saint-Denis (93) Madjid Messaoudene à la marche contre l'islamophobie.

L'AFP comptabilise plusieurs milliers de personnes dans le cortège.

Une pancarte liste des personnalités médiatiques de gauche et de droite qui seraient des «racailles» et des «xénophobes».

Présente, Clémentine Autain, députée de La France insoumise (LFI) a tweeté : «Un message clair aujourd’hui à la manifestation du 10 novembre à Paris : le rejet, la haine, la stigmatisation des musulmans, ça suffit !»

«Aujourd’hui nous faisons bloc contre la haine envers les musulmans», déclare le député LFI Eric Coquerel, présent dans le cortège.

Les organisateurs ciblent plusieurs personnalités, accusées d'être «islamophobes» : Eric Zemmour, Laurent Bouvet, Zineb El Rhazoui, ou encore Manuel Valls.

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, est présente parmi les manifestants.

«Non à la violence, non à la haine, non à l'islamophobie...» déclare Habdelhadi, manifestant à Paris.

Plusieurs centaines de manifestants défilent dans le cortège, selon notre reporter sur place.

Les députés de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière et Clémentine Autain sont arrivés dans le cortège, avec d'autres élus LFI.

«On est là...» scande le cortège de la manifestation contre l'islamophobie. En tête, notamment : l'élu de Saint-Denis Madjid Messaoudenele journaliste et militant Taha Bouhafs ou encore l'humoriste Yassine Bellatar.

L'ancien chef de file du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) (accusé par ses adversaires d'être proche des Frères musulmans), Marwan Muhammad est à leurs côtés.

Après avoir brandi une pancarte sur laquelle était écrit «Le blasphème est un droit républicain» au cœur du rassemblement contre l'islamophobie, une femme, vraisemblablement une Femen, s'est mise torse nu. 

«Ne bradons pas la laïcité», est-il écrit sur son torse. Après quelques dizaines de seconde, elle a été exfiltrée du cortège.

«Moi aujourd'hui je n'ai pas piscine...» déclare au micro de RT France la sénatrice EELV Esther Benbassa, sur sa présence à la manifestation contre l'islamophobie.

Interviewé par RT France, Jerôme Rodrigues est venu à la manifestation contre l'islamophobie en tant que «citoyen et ami des musulmans» mais pas en tant que Gilet jaune.

Le cortège contre l'islamophobie se prépare à défiler à Paris.

«OUI à la critique de la religion, NON à la haine du croyant», «Français & Musulmans.... Fiers de nos deux identités !!!», peut-on notamment lire sur des pancartes portées par des manifestants.

Quelques dizaines de personnes, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa et beaucoup de journalistes, sont pour l'instant réunis à la gare du Nord à Paris pour la manifestation.

Des manifestants répondent à l'appel d'une cinquantaine de personnalités à manifester, ce 10 novembre, à Paris pour dire «STOP à l'islamophobie» et à la «stigmatisation grandissante» des musulmans, après l'attaque d'une mosquée et de nouvelles tensions autour du voile islamique.

La manifestation doit démarrer à 13h de la gare du Nord pour arriver vers 16h place de la Nation, avant une dispersion prévue vers 18h. Une manifestation doit également se tenir à Toulouse.

Cet appel, publié dans Libération le 1er novembre, a commenté amplement par la presse, en raison des divisions qu'il a mises en lumière au sein de la gauche française. En effet, les termes utilisés (tels qu'«islamophobie») et l'identité de certains initiateurs ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'y associer – le Parti socialiste (PS), le Parti radical de gauche (PRG), le patron du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel... – et une autre à relativiser son soutien initial, comme l'eurodéputé Europe Ecologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot et le député La France insoumise (LFI) François Ruffin. Parmi les initiateurs de l'appel à manifester, figurent le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le Comité Adama, la plateforme L.E.S. Musulmans, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le journaliste et militant Taha Bouhafs ou encore l'élu de Saint-Denis Madjid Messaoudene.

Hors de la gauche, des voies ont pointé du doigt les organisateurs de cette mobilisation : entre autres exemples, la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a dénoncé une manifestation «organisée par les islamistes», tandis que le député Les Républicains (LR) Eric Ciotti a fait référence à une «mascarade et une trahison contre notre laïcité».

Lire aussi : Pourquoi la manifestation du 10 novembre contre l’islamophobie divise-t-elle ? (DEBAT)