Trois hommes, dont deux détenus, mis en examen pour un projet d'attentat
- Avec AFP
Selon plusieurs sources concordantes citées par l'AFP, un projet attentat impliquant trois personnes a été déjoué. Les profils des hommes sont similaires : des détenus ou anciens détenus radicalisés. L'un d'entre eux était allé en Syrie.
Trois hommes, dont deux étaient déjà détenus, ont été mis en examen le 26 juillet pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et écroués pour un projet d'attentat déjoué, a appris l'AFP le 31 juillet de sources concordantes. Agés de 27, 31 et 42 ans, ces suspects, dont l'un déjà condamné à de la prison ferme pour avoir séjourné six mois en Syrie en 2014 auprès d'un groupe affilié à Al-Qaïda, n'avaient pas déterminé de cible précise mais avaient notamment évoqué la possibilité de s'en prendre à un surveillant pénitentiaire, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
Des profils de détenus radicalisés
L'un d'eux était détenu à la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir) et l'autre à Saint-Maur (Indre). «C’était un projet, nous n’étions pas sur un niveau de risque particulièrement élevé», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, en déplacement dans le Gard, ajoutant que «le renseignement a bien fonctionné». En garde à vue, les trois suspects ont contesté avoir pour projet de commettre un attentat, selon la source proche du dossier.
Selon le Parisien, le «cerveau» du groupe est l'homme de 27 ans, un converti à l'islam déjà condamné pour «apologie du terrorisme». Ayant dû changer d'établissement pénitentiaire au moins trois fois en raison d'incidents comme des appels à la prière, il a rencontré l'un des suspects à la prison de Châteaudun et l'autre dans celle de Toulon, rapporte le quotidien.
L'homme condamné pour avoir séjourné en Syrie avait écopé de six ans de prison ferme début 2016, sans période de sûreté. En annonçant cette peine, le président du tribunal avait dit vouloir concilier la «nécessaire répression» pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes, et la «volonté de réinsertion» manifestée par le prévenu.
Ces derniers mois, deux agressions de surveillants pénitentiaires ont eu lieu au Havre (Seine-Maritime) par un détenu condamné pour des faits de terrorisme et à Condé-sur-Sarthe (Orne) par un détenu radicalisé, montrant la difficulté à trouver comment contenir les risques de passage à l'acte et de «contagion» de l'idéologie djihadiste. Sur quelque 71 000 détenus en France, environ 500 personnes sont incarcérées (en attente de jugement ou déjà condamnées) pour des faits de terrorisme islamiste et environ 1 100 prisonniers de droit commun sont suivis pour radicalisation, un chiffre stable depuis dix-huit mois.