France

Combien coûte la présidence de la République chaque année ?

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel sur le coût de la présidence de la République. En une hausse de 6,6% par rapport à 2017, le budget 2018 était déficitaire de 5,6 millions d'euros conduisant à une réduction des fonds propres de 19%.

C’est dans un climat assez tendu que la Cour des comptes rendait, le 17 juillet, son rapport annuel sur «les comptes et la gestion des services de la présidence de la République» pour l’exercice 2018. En effet, il y a quelques jours, le désormais ancien ministre François de Rugy était poussé à la démission après des révélations de Mediapart sur le train de vie de l’élu de Loire-Atlantique.

Un budget largement dépassé

Ressort du document de 37 pages que les dépenses de la présidence de la République ont dépassé le budget prévu de 5,6 millions d’euros (108,8 millions d’euros contre les 103 millions d’euros anticipés). Ce chiffre représente également une hausse de 6,6% par rapport aux dépenses de 2017 (102,1 millions d’euros). La Cour des comptes note que «la perte de l’exercice […]a conduit à une diminution des fonds propres», qui s’élèvent, au 31 décembre 2018 à 15,85 millions d’euros (-19%).

La juridiction détaille par ailleurs les postes de dépenses budgétaires ayant augmentés : le personnel (+7,2%), le fonctionnement (+9,9%) et les déplacements présidentiels (+13,2%). Elle explique ce dernier chiffre par des «des décalages comptables» citant «le cas notamment des factures de transports aériens» qui ont augmenté de 4 millions d’euros.

Pour les données strictement comptables, la Cour des comptes relève que, s’agissant des charges, «l’exécution de 2018 s’est traduite, à la différence de celle de 2017, par une augmentation qui concerne principalement les achats de marchandises, les prestations informatiques, les frais d’études et de recherche, les transports et déplacements, missions et réceptions, les redevances, brevets et licences et les charges de personnel». Elle justifie ces augmentations par «une hausse des besoins concernant le service télécommunication et informatique lié à l’assistance utilisateurs, des redevances d’installation de son "data centre", un accroissement de l’activité du Palais (hors réception), de besoins nouveaux en numérique (logiciels et maintenances informatiques, sécurité numérique)», précisant que la hausse des dépenses liés «aux déplacements et aux frais de mission» était le fait d’une «augmentation des frais de transport».

Le flop des produits dérivés

L’institution affirme que la masse salariale a augmenté de 4,2%, passant de 67,9 millions d’euros en 2017 à 70,7 millions en 2018, mais contrebalance en indiquant que «le poste correspondant aux rémunérations d'intermédiaires et honoraires a fortement baissé (-61 %) en raison de la diminution des dépenses de protection fonctionnelle». Pour ce qui est des recettes, la vente de produits dérivés de la présidence de la République n’a rapporté que 27 833 euros à l’Elysée en 2018.

Lors de ses différentes vacances, à Honfleur (Calvados) ou à La Mongie (Hautes-Pyrénées) par exemple, le couple présidentiel a coûté 100 000 euros aux contribuables. Ces dépenses comprenaient les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration des agents de sécurité. Il est toutefois rappelé qu’Emmanuel et Brigitte Macron ont remboursé plus de 5 400 euros de frais de déplacements effectués à bord d’avions de la flotte républicaine à titre privé.

Enfin, les dépenses liées à la fonction de la Première dame s’élèvent à 279 144 euros pour ce qui est du personnel. Brigitte Macron bénéficie d’un directeur de cabinet, d’un chef de cabinet et de deux secrétaires. La Cour des comptes juge que ce montant est «comparable à 2017». Par ailleurs, lors des trois déplacements de celle-ci (sur sept) ayant fait l’objet de dépenses suivies dans les comptes de la présidence de la République, la juridiction estime à 848,43 euros le montant du transport, de l’hébergement et de la restauration. Il est aussi rappelé, qu’étant donné le nombre important de courriers que reçoit la Première dame (19 500 en 2018), «sept agents du service» sont affectés «à cette correspondance».

Alexis Le Meur

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