Intrusion au ministère de Griveaux : le procès reporté pour défaut de procédure
Prévu ce 29 mai, le procès de quatre Gilets jaunes, accusés d’avoir forcé l’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, a finalement été reporté. En cause : l’existence d’un défaut de procédure pointé par les avocats de la défense.
Appelés à comparaître ce 29 mai devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir forcé, au moyen d'un chariot élévateur, l’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, le 5 janvier dernier, quatre Gilets jaunes, trois hommes âgés de 22 à 35 ans et une femme de 47 ans, ont vu leur procès reporté. Le tribunal correctionnel de Paris a fait droit aux arguments des avocats de la défense, qui contestaient la régularité de la procédure car ils n’avaient pas pu s’entretenir avec leurs clients à l’issue de leur garde à vue. A peine le procès renvoyé – pour la troisième fois – le paquet a rapidement fait savoir qu’il entendait réclamer la tenue d’un nouveau procès.
Les Gilets jaunes accusés d'avoir forcé la porte d'un ministère à Paris avec chariot élévateur comparaissent au TGI. Certains cachent leur visage. À l'intérieur de la 14e chambre, une accusée nous dit être "très stressée" pic.twitter.com/KgyN1zQeSz
— Antoine B (@AntoineLaBoite) 29 mai 2019
«Cette procédure est une anomalie symptomatique du traitement réservé aux Gilets jaunes», a plaidé un des avocats de la défense tout en estimant que la comparution immédiate ne s'était pas déroulée dans des conditions normales. Il a en outre fustigé une «justice spectacle».
"Cette procédure est une anomalie symptomatique du traitement réservé aux GJ" plaide un avocat qui estime que la comparution immediate ne s'est pas déroulée comme elle l'aurait dû, résultant en une "désorganisation de la défense". Il déplore le choix d'une "justice spectacle"
— Antoine B (@AntoineLaBoite) 29 mai 2019
Devant le tribunal, l'un des prévenus a expliqué qu’il ne savait pas que l’entrée dégradée était celle d’un ministère. Il s’est dit par ailleurs prêt à payer pour les actes dont il est l’auteur. De son côté, son avocat, Maître Abitbol, a tenu à rappeler qu’aucune personne n’a été blessée lors de l’incident.
Le jeune en question s'est dit prêt à payer pour ces actes qu'il a reconnus. Mais la porte de l'hôtel particulier abritant le ministère des relations avec le Parlement, était effectivement très chère.
— Antoine B (@AntoineLaBoite) 29 mai 2019
«Ce n'est pas moi qui ai été attaqué, c'est la République» et «la maison de France», avait réagi Benjamin Griveaux après les faits. «C'est inacceptable et j'espère que les vidéos permettront d'identifier et de poursuivre les auteurs, et qu'ils seront très très durement condamnés», avait-il ajouté, accusant les auteurs d'être les «ennemis de la démocratie».
Une telle intrusion dans un ministère est très rare. La dernière en date remonte à 1999 avec le saccage par des agriculteurs du bureau de Dominique Voynet au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Quatre agriculteurs avaient été condamnés chacun à payer une amende de plus de 1500 euros. Un cinquième avait pour sa part été relaxé.
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