Le 26 mai, plus de 47 millions de Français inscrits sur les listes électorales sont appelés à choisir parmi les 34 listes en compétition dans l'hexagone. Comment arbitrer entre elles ? Que proposent les 2686 candidats en lice ?
Le débat sur RT France
Quelle vision de l'UE ? Quelles préoccupations des Français ? Quel coût de l'Union européenne pour la France ? Autant de questions abordées lors des débats exceptionnels en direct organisés par RT France réunissant candidats et soutiens de diverses listes.
Animés par les journalistes Stéphanie de Muru et Magali Forestier, les débats évoquent les préoccupations des Français à l’occasion de ce scrutin et les programmes des candidats. Retrouvez tous les épisodes en replay sur la page dédiée.
Ecologie
Ces élections européennes auront créé un précédent : l’écologie a fait une entrée fracassante dans la quasi totalité des programmes des partis en lice. La protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique sont désormais devenus la préoccupation n°1 ou 2 des Français à partié avec l’immigration. Une étude européenne de YouGov publié le 13 mai place même l’environnement à la première place, à 29%, loin devant l’immigration à 20%.
«L’écologie, c’est le thème qui mobilise : il y a les marches pour le climat, l’affaire du siècle… Les Français sont mobilisés, et leur intérêt pour l’environnement a beaucoup évolué, les Verts ont gagné les têtes à défaut des urnes. Donc pour les partis, ils faut mettre du vert partout !», ironise ainsi Alexis Poulin, fondateur du média le Monde moderne, et spécialiste des questions européennes. «Les écologistes ne sont pas majoritaires mais leur idées le deviennent !», note de son côté Marine Calmet, chargée de plaidoyer à l’ONG de protection de l’environnement Nature Rights, également militante Europe Ecologie Les Verts (EELV).
Et sans surprise, toutes les listes ont verdi leur programme. «Tous les partis étudiés par notre ONG parlent du climat, un des sujets phares, qui fait consensus», explique Neil Makaroff, conseiller politique spécialiste des questions européennes auprès du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère 22 associations telles que Greenpeace, les Amis de la terre, Bizi ou France nature environnement. La fédération a passé en revue les intentions environnementales des six listes principales : Les Républicains (LR), La République en marche (LREM), EELV, le Rassemblement national (RN), La France insoumise (LFI)et Place publique/Parti socialiste (PS).
Immigration
Le thème de l'immigration et les questions relatives à l'islam qui préoccupent les Etats membres de l'Union européenne n'ont pas échappé aux listes de droite en France. Ces sujets figurent sur plusieurs programmes en vue des élections européennes du 26 mai, mais six listes se distinguent particulièrement pour en avoir fait un axe central de leur discours politique.
Les listes du Rassemblement national (RN), de Debout la France (DLF), des Patriotes, de la Ligne claire de Renaud Camus, des identitaires de «La Reconquête» et des royalistes mettent l'accent sur ces problématiques dans leurs programmes respectifs. Du RN à la Ligne claire menée par Renaud Camus en passant par les royalistes, plusieurs listes se distinguent par leur opposition très nette aux politiques migratoires développées à l'échelon européen, alors que la dernière mandature a été marquée par la crise des migrants à partir de 2015. Toutefois, leurs propositions sont variées.
OTAN et armée européenne
Si elle n'est pas directement liée à l'UE, la question de l'appartenance à l'OTAN occupe une place de choix dans la campagne française pour les élections européennes : de nombreuses listes abordent ce sujet qui dépasse les clivages traditionnels.
Structure belliqueuse et obsolète héritée de la Guerre froide pour les uns, creuset de savoir-faire militaires et vecteur de sécurité dans le monde pour les autres, l'Alliance atlantique continue à occuper une place dans le débat public français, et le scrutin européen de 2019 ne fait pas exception.
Avec le rafraîchissement des relations entre Washington et certains autres pays de l'organisation militaire à son sujet, l'appartenance à l'OTAN fait toujours débat parmi les forces politiques françaises. Ainsi, sur les 34 listes concourant en France au scrutin européen du 26 mai, 10, dont celle de La France insoumise (LFI), du PCF et de l'UPR, veulent que la France sorte de l'Alliance atlantique.
Certaines listes, en outre, proposent de développer une armée européenne... parallèlement à l'OTAN, ou à sa place.
Ingérence russe, l'inévitable controverse en période pré-électorale
Immanquablement invitée en période pré-électorale, la menace d'ingérence russe devenue célèbre a fait l'objet d'une récente enquête du New York Times, selon laquelle «la Russie vise les élections européennes». En outre, à l'approche du scrutin, l'épouvantail russe occupe une place de choix dans le paysage médiatique français, notamment après que la majorité présidentielle a multiplié les références à ce sujet. Systématiquement utilisé en amont des processus électoraux occidentaux, sur quoi repose le discours anxiogène à ce sujet ?
Abstention
En dépit des appels insistant d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen à aller voter, c'est bien l'abstention qui pourrait sortir vainqueur du scrutin en France, selon les sondages. Une habitude dans le pays, mais aussi sur le reste du Vieux continent.
A l'instar de la plupart des cycles électoraux de ces derniers mois, les élections européennes revêtent une importance capitale pour l'Union européenne. Particulièrement après le tremblement de terre du Brexit dont le Vieux continent est encore loin d'avoir digéré toutes les secousses. Le bloc européen se trouve de nouveau – et de façon plus pressante encore – confronté à un choix décisif concernant son avenir : emprunter la voie d'une intégration plus poussée de ses Etats membres ou changer de cap vers une Europe des nations.
C'est en tout cas l'analyse qu'en tire le président français Emmanuel Macron, européiste convaincu, qui ne ménage pas ses efforts pour souligner l'importance du scrutin. Prenant le relais médiatique d'une Nathalie Loiseau (tête de liste du mouvement Renaissance qu'il soutient) à la dérive, le chef d'Etat déploie une énergie considérable pour parvenir à mobiliser les électeurs. Et pour cause, le grand vainqueur du scrutin pourrait bien être l'abstention, si l'on se fie aux derniers sondages qui estiment qu'elle se situera entre 55% et 59%.
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