Deux poids, deux mesures : YouTube instaure une nouvelle fonctionnalité discriminant RT

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YouTube labellise désormais les médias d'Etat sous leurs vidéos, mais avec une différence sémantique notable : RT France est ainsi «financée par le gouvernement russe», quand France 24 ou la BBC sont des «chaînes de service public».

Le 17 mai, YouTube a introduit une nouvelle fonctionnalité, en ajoutant un bandeau sous les vidéos des médias publics ou gouvernementaux. Ce «label de transparence», selon les termes de Google (à qui YouTube appartient), indique le financement de l’éditeur de la vidéo, et renvoie à la page Wikipédia qui lui est consacrée. Selon Google, le but est de permettre aux internautes de «mieux comprendre les sources des actualités qu’ils regardent».

Et Google de préciser qu'il ne s'agit en rien d'un commentaire de la part de YouTube sur la ligne éditoriale de l’éditeur ou de la vidéo, ni sur l’influence du gouvernement en question sur le contenu éditorial. En d'autres termes, il ne s'agirait que d'une information à caractère purement objectif.

Deux poids deux mesures

Pourtant à y regarder de plus près, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne, suivant le pays d'origine de son financement. Ainsi, RT, qui n'a jamais caché être financé par la Russie, dispose désormais d'un bandeau indiquant qu'elle est «entièrement ou partiellement financée par le gouvernement russe».

Deux poids, deux mesures : YouTube instaure une nouvelle fonctionnalité discriminant RT

Or la différence sémantique est notable concernant France 24 ou encore la BBC, dont le financement dépend respectivement de la France et du Royaume-Uni, qui sont elles qualifiées de «chaînes de service public» française et britannique.

Deux poids, deux mesures : YouTube instaure une nouvelle fonctionnalité discriminant RT

La présidente de RT France, Xenia Federova s'inquiète : «Nous sommes plus préoccupés par le deux poids, deux mesures qu'induit cette procédure. Nous avons constaté une inéquité dans l'application de ces bandeaux. Certains médias étant ainsi labellisés, tandis que d'autres, avec le même mode de financement, ne le sont pas. De plus, même parmi ceux qui sont labellisés, une hiérarchie persiste. Par exemple, le fait que BBC News soit qualifié de "service public", et non pas "financé par le gouvermenent", même s'il reçoit un financement substantiel directement du Royaume-Uni.»

Elle rappelle également que «RT France n'a jamais caché la source de son financement». Avant d'ajouter : «Nous étions, dès le début, très clairs et transparents sur le fait que RT France est financée par la Russie. Tout comme France 24 est financée par l'Etat français ou la BBC l'Etat britannique. Dans le même temps, le lancement de cette initiative en France juste avant les élections européennes pourrait semer la confusion pour le public en créant une opinion erronée selon laquelle les sources de financement provenant du secteur privé ou de grands groupes sont meilleures – plus légitimes, crédibles ou objectives – que d'autres, publiques. Le critère pour juger un média étant alors uniquement la source de financement et non la réalité de son travail ou la qualité des contenus. »

Wikipédia, source fiable ?

Une inquiétude d'autant plus légitime que les bandeaux en question renvoient vers la fiche Wikipédia des médias concernés. Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'objectivité de l'encyclopédie en ligne sur le sujet prête à débat. Concernant RT, Wikipédia donne en effet une définition générale qui fait froid dans le dos : «RT est généralement considéré par les médias et experts occidentaux comme un instrument de propagande au service du gouvernement russe et de sa politique étrangère, se livrant à la désinformation, proche de l'extrême droite sur internet, complotiste et antisémite.»

On notera que l'avis repose donc sur les médias, qui par définition sont les concurrents de RT, et celui d'obscurs «experts occidentaux». Le son de cloche est tout autre quand on s'intéresse à la fiche Wikipédia de la BBC qui dispose selon l'encyclopédie, «d’une réputation d’excellence culturelle».

Si l'intention de YouTube est louable – comprendre qui tient les cordons de la bourse dans le paysage médiatique permet effectivement d'en avoir une lecture plus avisée –, les mesures prises à l'heure actuelle par la plateforme risquent d'avoir l'effet opposé de celui recherché.

Lire aussi : D'où parlent les médias français ? Leurs propriétaires en question

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