France

Notre-Dame : Macron appelé à considérer le savoir-faire français, au-delà du «calendrier politique»

Annoncée par le président, la reconstruction de Notre-Dame pourrait aller vite en incluant le concours des plus grands talents de la planète. Evoquant le savoir-faire français, des experts du monde entier demandent à Macron de ne pas se précipiter.

«Une souscription nationale sera lancée, et bien au-delà de nos frontières, nous ferons appel aux plus grands talents qui viendront y contribuer, et nous rebâtirons Notre-Dame», déclarait Emmanuel Macron le soir du 15 avril, sur le parvis de la cathédrale tout juste ravagée par les flammes. Et, dès le lendemain, le président de la République exprimait sa volonté de reconstruire Notre-Dame de Paris dans un délai de cinq années.

Près de deux semaines plus tard, après l'accumulation de plusieurs polémiques au sujet de la reconstruction de l'édifice et de son financement, plus de 1 000 professionnels du patrimoine s'adressent au chef d'Etat français à travers une tribune parue ce 28 avril dans les colonnes du Figaro, intitulée «Monsieur le président, ne dessaisissez pas les experts du patrimoine !»

L’exécutif ne peut se passer d’écouter les experts, la France en forme parmi les meilleurs du monde.

De fait, la tribune ne manque pas d'épingler les récentes déclarations d'Emmanuel Macron, mettant en avant les enjeux de la reconstruction. «Nous savons que le calendrier politique demande d’agir vite [...] Néanmoins, ce qui va se passer à Notre-Dame dans les années à venir nous engage, tous, bien au-delà de ce calendrier. L’enjeu de ces travaux dépassera les mandats politiques comme les générations, et c’est à leur aune que nous serons jugés», peut-on lire dans le texte signé par 1170 conservateurs, architectes ou encore professeurs. Ces derniers insistent : «L’exécutif ne peut se passer d’écouter les experts, la France en forme parmi les meilleurs du monde [...] L’excellence des savoir-faire des artisans et entreprises de France, leur expérience, celles de ses architectes, l’expertise de ses conservateurs, de ses historiens sont mondialement reconnues.»

Entre autres regrets exprimés par les signataires du texte, ces derniers déplorent également l'abandon par les gouvernements précédents de l'excellence française en matière de protection du patrimoine. «Les crédits de paiements affectés à l’entretien des monuments historiques, hors grands projets, ont diminué [...] pourtant, les alertes se multiplient sur l’insuffisance criante de ces budgets, obligeant à privilégier des travaux d’urgence, tels ceux qui se déroulaient à Notre-Dame, plutôt qu’une approche véritablement planifiée», précise la tribune.

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