Migrants, crack, mineurs isolés... Paris promet «les feux de l’enfer» dans certains quartiers
En amont du rendez-vous électoral des municipales de 2020, le premier adjoint au maire de Paris a annoncé un plan d'action pour les quartiers populaires. Celui-ci cible particulièrement le nord-est de la capitale.
Dans un entretien accordé au Parisien publié ce 15 avril, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, a dévoilé les grandes lignes de son plan d'action «pour améliorer les choses», particulièrement dans des quartiers du nord-est parisien. «Pour lutter contre le sentiment d’impunité», la mairie se dit prête à «déclencher les feux de l’enfer», selon des propos du premier adjoint rapportés par Le Monde et 20 Minutes, en faisant par exemple partir de force des gérants posant d’énormes difficultés. Un revirement sécuritaire qui ne doit rien au hasard alors que les appétits s’aiguisent pour prendre la place d'Anne Hidalgo en 2020.
«Il faut d’abord rappeler qu’on investit massivement dans les quartiers populaires depuis 2001» souligne en préambule l'ancien adjoint chargé du Budget et de la transformation des politiques publiques, ne tardant pas à dresser un constat sans appel concernant les difficultés rencontrées dans certains quartiers depuis 2015. «Les réfugiés, le retour du crack, les mineurs isolés marocains à risque… Après une large consultation et de nombreux échanges sur le terrain, nous avons ciblé des mesures fortes, originales, déployables rapidement», affirme Emmanuel Grégoire, se montrant apparemment déterminé sur le plan sécuritaire.
Entre autres mesures détaillées, le premier adjoint annonce le déploiement d’agents de sécurité dans certains arrondissements ou encore une présence accrue de la police municipale.
Soucieux de ne pas focaliser uniquement sur les aspects les plus problématiques, Emmanuel Grégoire affirme aussi vouloir «valoriser les quartiers qui ne sont évoqués que de manière négative», en annonçant notamment une grande fête populaire le 29 juin autour du bassin de la Villette, «un grand événement culturel francilien du niveau du 14 juillet à la tour Eiffel».
La mairie de Paris affiche également sa volonté de lutter «contre les nuisances» en n'écartant pas «une voie juridique radicale» dans certains cas : «l’expropriation quand les problèmes sont très importants, notamment en cas de troubles de voisinage».
En octobre 2018, après avoir sillonné le quartier de Stalingrad dans le Xe arrondissement de Paris, Anne Hidalgo annonçait par ailleurs avoir prévu un million d'euros supplémentaire au budget afin d'assurer davantage de maraudes et de places en hébergement pour les toxicomanes souffrant souvent d'importants troubles psychiatriques.