Unité nationale ? Ces politiques qui prônent une trêve après la tragédie de Notre-Dame de Paris

De part et d'autre de l'échiquier politique français, l'incendie de l'emblématique cathédrale n'a laissé personne indifférent. Les annulations d'événements liés à la campagne des élections européennes se succèdent.
«La classe politique semble à l'unisson pour faire une pause.», tweetait aux alentours de minuit, quelques heures après l'incendie qui a frappé Notre-Dame de Paris ce 15 avril, l'éditorialiste politique Renaud Pila, en évoquant l'annulation de certains meetings politiques au lendemain de la tragédie.
Trêve politique annoncée dans le cadre des européennes
Quelques heures plus tôt, une des figures de l'opposition politique, Jean-Luc Mélenchon, avait rapidement tweeté à ce sujet, affirmant que «24 heures de pause politique serait bienvenue» et estimant dans la même publication que le chef de l'Etat «ferait mieux de se taire». A peine une heure après ce premier tweet, le chef des Insoumis postait pourtant un nouveau message, dans lequel il mettait en avant sa réaction personnelle à la tragédie.
#Macron ferait mieux de se taire ce soir. L'incendie de Notre-Dame de Paris poignarde l'esprit de tous. 24h de pause politique serait bienvenue. #NotreDame
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 15 avril 2019
Je suis comme, sans doute, la totalité de tous ceux qui vivent dans ce pays et dans le monde qui voient ce spectacle sidérant, abominable.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 15 avril 2019
Tout va au grand corps qui est là et qui brûle sous nos yeux. #NotreDamepic.twitter.com/bUZb498wCa
Par ailleurs, la notion de trêve a tout particulièrement été mise en avant sur les réseaux sociaux par les candidats aux élections européennes. «La liste Renaissance se joint naturellement à ce moment d'union nationale» a par exemple tweeté Nathalie Loiseau, ex-ministre d'Emmanuel Macron, aujourd'hui candidate et tête de liste aux européennes, alors qu'elle annonçait la suspension de sa campagne «jusqu'à nouvel ordre».
Nous vivons un moment de tristesse profonde.
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) 16 avril 2019
La liste Renaissance se joint naturellement à ce moment d'union nationale. Nous suspendons la campagne jusqu'à nouvel ordre. #NotreDame
Le leader des Républicains dans ce scrutin, François-Xavier Bellamy, dans la foulée de l'annonce officielle de l'annulation de son premier meeting de campagne, a estimé sur LCI qu'«il y a[vait] dans le fait que nous nous sentions rassemblés dans la tristesse, quelque chose d’une espérance.»
Il y a, dans le fait que nous nous sentions rassemblés dans la tristesse, quelque chose d’une espérance. pic.twitter.com/nFLzm8Inpy
— Fx Bellamy (@fxbellamy) 16 avril 2019
Jordan Bardella, du Rassemblement national, a également estimé qu'après l'incendie de Notre-Dame que «le temps politique [devait] s’arrête[r] un instant», annonçant ainsi suspendre temporairement sa campagne.
C’est une partie de notre Histoire qui a brûlé et comme tous les Français nous avons le coeur qui saigne. #NotreDame est l’une des plus belles créations de l’humanité et ce drame mérite que le temps politique s’arrête un instant. Nous suspendons bien sûr notre campagne.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 16 avril 2019
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a également publié un communiqué de suspension de campagne, et a salué les annulations de campagne de ses rivaux. «Merci à Nathalie Loiseau et Jordan Bardella de faire le choix, à leur tour, de suspendre leur campagne» a-t-il tweeté.
Merci à @NathalieLoiseau@J_Bardella de faire le choix, à leur tour, de suspendre leur campagne.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 16 avril 2019
Les Français attendent l’unité nationale. Nous devons dépasser les clivages partisans, nous rassembler pour rebâtir #NotreDame
D'autres candidats ont rapidement tenu à afficher leur admiration et leur soutien aux combattants du feu mobilisés. Manon Aubry de la France insoumise a pour sa part expliqué être «de tout cœur avec les pompiers mobilisés sur place», le président de l'UPR François Asselineau a aussi tenu à «remerc[ier] les soldats du feu qui ont sauvé la structure et les deux tours».
L'incendie de la cathédrale #NotreDame de Paris est un coup immense à notre culture, à notre pays. Quelle immense tristesse... Nous sommes de tout cœur avec les pompiers mobilisés sur place.https://t.co/EA0ZkuBPGL
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) 15 avril 2019
Quel drame national que cet incendie de #NotreDame ! Patrimoine et symbole de la France dans le monde !
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) 15 avril 2019
Remercions les soldats du feu qui ont sauvé la structure et les deux tours.
Il faudra rebâtir Notre-Dame et la France 🇫🇷 ! C’est notre devoir !
Jean-Christophe Lagarde, tête de liste Les Européens, a quant à lui considéré la tragédie comme «un moment terrible» qu'il fallait saisir pour «rassembler les Français», appelant Emmanuel Macron à «lancer une souscription nationale pour la reconstruire».
#notredamedeparis Effroi et consternation devant l’incendie, en pleine semaine sainte,de ce bijou de notre patrimoine et de notre histoire. Il faut saisir ce moment terrible pour rassembler les français. @EmmanuelMacron doit lancer une souscription nationale pour la reconstruire.
— Jean-Christophe Lagarde (@jclagarde) 15 avril 2019
Le candidat du PCF Ian Brossat a choisi une citation d'Aragon, affirmant «former le vœu que demain nous nous retroussions les manches ensemble pour sauver Notre-Dame».
Je forme le vœu que demain nous nous retroussions les manches ensemble pour sauver #NotreDame
— Ian Brossat (@IanBrossat) 15 avril 2019
« Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat » (Aragon) pic.twitter.com/rUzdSv2G6s
Raphaël Glucksmann a de son côté opté pour une citation de Victor Hugo, commentant : «Une part de l’âme de notre nation brûle ce soir, et le cœur de Paris saigne. Immense tristesse.»
« Les plus grands produits de l'architecture sont moins des oeuvres individuelles que des oeuvres sociales, l'enfantement des peuples en travail. » écrit Hugo sur Notre-Dame.
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 15 avril 2019
Une part de l’âme de notre nation brûle ce soir, et le cœur de Paris saigne.
Immense tristesse.
Idem pour le candidat socialiste Benoît Hamon qui lui aussi à tenu à partager son «immense tristesse» depuis un balcon parisien.
Immense tristesse devant l'incendie qui dévore la cathédrale Notre Dame, joyau de la chrétienté, de Paris et du patrimoine national. pic.twitter.com/qs7m0CaQmS
— Benoît Hamon (@benoithamon) 15 avril 2019
Yannick Jadot, candidat EELV, a pour sa part exprimé sa sidération, invité à l'antenne de Public Sénat.
Notre force et notre énergie doivent être mobilisées pour reconstruire ce qui a été détruit. De tels moments d’émotion collective sont rares. pic.twitter.com/iwsq1c76mn
— Yannick Jadot (@yjadot) 16 avril 2019
L'eurodéputé vert, tout comme le candidat républicain, ne sont pas les seules personnalités politiques à avoir eu l'occasion d'exprimer leur sentiment lors d'une intervention télévisée. Au petit matin, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse, par ailleurs soutien officiel du candidat de sa famille politique François-Xavier Bellamy aux européennes, s'exprimait au micro d'Europe 1, annonçant une que «10 millions d'euros d'aide d'urgence» allaient être débloqués pour les travaux de reconstruction.
Cette cathédrale nous la rebâtirons tous ensemble.
En tout état de cause, les suspensions de campagne et l'approbation d'une union nationale offrent un moment de répit au chef de l'Etat dans un contexte politique délicat. Le soir même de l'incendie, lors de son allocution prononcée sur place, Emmanuel Macron avait lui-même souhaité réunir les Français autour de la tragédie. «Cette cathédrale nous la rebâtirons tous ensemble» a-t-il notamment déclaré, s'engageant à lancer une souscription nationale.
LIVE | Déclaration depuis le parvis de #NotreDame.https://t.co/Bs2p4cpftB
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2019