France

Rassemblement en soutien à Julian Assange à Paris devant le siège du Monde (IMAGES)

Un rassemblement en soutien à Julian Assange s'est tenu devant le siège du journal Le Monde le 13 avril pour réclamer la libération du lanceur d'alerte et demander aux médias ayant utilisé les informations de Wikileaks de le soutenir.

Entre 150 et 250 personnes se sont rassemblées à Paris le 13 avril pour exprimer leur solidarité avec le lanceur d'alerte Julian Assange, arrêté le 11 avril par la police britannique après sept années passées à Londres dans l'ambassade d'Equateur, où il avait obtenu l'asile sous la présidence de Rafael Correa. La justice britannique a demandé son arrestation, à la suite de la révocation de son asile par Quito, au motif qu'il n'avait pas respecté les conditions de sa liberté sous caution en 2012, ce qu'il conteste.

Réunis devant le siège du journal Le Monde, les participants ont vivement dénoncé l'attitude de nombreux médias qui se sont «largement servis des informations révélées par Wikileaks», à l'image de l'organisateur du rassemblement Viktor Dedaj, également animateur du site legransoir.info. Particulièrement remonté, celui-ci a directement interpellé les journalistes du quotidien du soir : «Où sont-ils les Décodeurs du Monde, les soi-disant types qui sont censés toute la journée débusquer les fake news qui circuleraient uniquement sur les sites alternatifs ?»

Des Gilets jaunes étaient présents après avoir participé, le même jour, à l'acte 22 du mouvement de protestation. 

Très préoccupés par le sort qui attend le lanceur d'alerte, des manifestants interrogés par RT France ont souligné qu'il était selon eux, le symbole de la liberté d'information. C'est le cas de Valérie, infirmière à l'hôpital public et Gilet jaune de la première heure, pour qui les lanceurs d'alerte représentent «quelque chose de primordial dans une démocratie». «Grâce à [Julian Assange] on est informés de problèmes graves», estime la citoyenne, qui aimerait que le gouvernement français soutienne davantage les lanceurs d'alerte. 

Pour Annie-France, retraitée, Julian Assange est un pacifiste qui considère que «pour qu'il y ait la paix, il faut que les gens soient informés de tout ce qui est secret, de tout ce que certains pouvoirs cachent».

La publication de milliers de documents confidentiels de l'armée américaine par Wikileaks a placé Julian Assange dans le viseurs des Etats-Unis. La police britannique a confirmé qu'il faisait l'objet d'une «demande d'extradition américaine», comme de nombreuses spéculations l'affirmaient depuis des mois.

La département américain de la justice a dans la foulée annoncé le motif de l'inculpation du lanceur d'alerte. Plutôt que de le poursuivre pour la publication de documents classifiés voire pour espionnage, la cour fédérale de Virginie, en charge de l'affaire, a inculpé Julian Assange pour association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique». L'Australien est accusé d'avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Bradley Manning – ancien soldat américain mobilisé en Irak, devenu depuis Chelsea Manning après une opération de changement de sexe – à obtenir un mot de passe lui ayant permis d'accéder à des milliers de documents classés secret-défense, un délit passible d'une peine maximale de cinq ans de prison.

Mais la bataille judiciaire ne fait que commencer, Julian Assange ayant l'intention de «contester et combattre» la demande d'extradition, selon son avocate Jennifer Robinson, pour qui l'arrestation du lanceur d'alerte «crée un dangereux précédent pour les organes de presse et les journalistes» dans le monde.

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