Des antiracistes demandent le retrait d'une fresque de l'Assemblée nationale

Des antiracistes demandent le retrait d'une fresque de l'Assemblée nationale© © Hervé di Rosa
Fresque contesté par les militants antiracistes de l'artiste Hervé di Rosa, en commémoration de l’abolition de l'esclavage.
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Des militants se mobilisent contre une fresque de l'artiste Hervé di Rosa, peinte en 1991 sur les murs du Palais-Bourbon, au motif qu'elle représenterait les noirs de manière «déshumanisante» et «humiliante». L'artiste dénonce une censure.

Une fresque de l'Assemblée nationale commémorant l’abolition de l'esclavage en France en 1794 fait actuellement polémique, ses détracteurs y voyant une peinture «raciste», «insultante», «déshumanisante» et «humiliante». Ils exigent que soit enlevé ce qu'ils qualifient de «fresque de la honte». 

Cette œuvre du Palais-Bourbon n'est pourtant pas récente. Elle a été réalisée en 1991 par l'artiste Hervé di Rosa et représente deux visages d'hommes noirs aux visages et lèvres surdimensionnées, aux yeux ronds, brisant leurs chaînes.

Cette fresque a choqué Mame-Fatou Niang, une enseignante-chercheur et réalisatrice du documentaire Mariannes noires lorsqu'elle l'a découverte en mars 2018. Avec l'écrivain Julien Suaudeau, elle co-écrit une tribune diffusée dans la presse. Les deux enseignants lancent également une pétition adressée au président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui le 10 avril, cumule plus de 2 000 signatures. Ils y blâment «deux visages de Noirs, yeux exorbités, lèvres surdimensionnées, dents carnassières, dans une imagerie empruntant à la fois aux publicités Banania et à Tintin au Congo». 

Ils appellent les députés qui passent tous les jours devant la fresque à la contester. Depuis, le visuel de la fresque a été retiré du site de l'Assemblée nationale.

De larges bouches rouges dans toute l'œuvre de l'artiste

L'artiste Hervé di Rosa a réagi à cette polémique dans la presse. Dans Le Monde, il déplore l'indignation de personnes qu'il estime être «de son côté», rappelant qu'il y a peu, son style artistique empreint de culture populaire énervait les gens de «droite». 

Toute volonté de censure d’un geste artistique et poétique est inacceptable

«Quelle que soit leur couleur, leur sexe ou leurs caractéristiques physiques, mes personnages ont de grosses lèvres rouges», se défend-il, estimant qu'il était «terrifiant d’exciter le racisme, qui existe vraiment, en s’arrêtant à un simple code formel». «Pour moi, quel que soit le prétexte, toute volonté de censure d’un geste artistique et poétique est inacceptable», dénonce-t-il.

Des internautes ont également volé au secours de l'artiste en publiant une série d’œuvres dans lesquels hommes et femmes blancs et noirs sont affublés des mêmes bouches proéminentes.

La satire : une idée contestée pour commémorer un drame 

Mais ces arguments ne trouvent pas grâce aux yeux des détracteurs de la fresque. «Ces lèvres surdimensionnées sont certes la signature de la "dyromythologie", l’univers fantastique que di Rosa a forgé au croisement des mondes de l’enfance, de la BD et de la science-fiction. Néanmoins, il faut être singulièrement ignorant – ou mal intentionné – pour ne pas voir l’offense qu’elles constituent dans ce contexte», estime Mame-Fatou Niang.

Les mécontents déplorent le style «pop, déréalisant» dont l'aspect «satirique», est jugé peu adapté à la solennité inhérente à une telle commémoration. «Ça me donne une idée qui me ferait vivre les prochaines années : refaire de façon satirique et ironique les monuments aux morts des deux guerres», grince ainsi un internaute.



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