Devant de jeunes apprentis, Nathalie Loiseau traite ses adversaires... d'«apprentis»
Après une performance en demie-teinte lors du débat sur France 2 la veille, la candidate La République en marche aux élections européennes Nathalie Loiseau a assumé son style, tout en adressant une pique maladroite à ses concurrents.
«Je ne suis pas un bête de foire», s'est défendue vendredi Nathalie Loiseau, tête de liste de LREM et de ses alliés pour les européennes, lors d'un déplacement de campagne en Seine-Saint-Denis, au lendemain d'un premier débat télévisé.
Une semaine après son premier grand meeting aux airs de baptême du feu et après une prestation sur France 2 où elle a tenté de s'imposer dans une cacophonie à douze débatteurs, Nathalie Loiseau a entendu défendre son style : «Je ne suis pas une bête de foire et je n'ai pas l'intention de le devenir», a-t-elle déclaré.
Favorite dans les sondages, bien qu'au coude-à-coude avec la liste du Rassemblement national, Nathalie Loiseau a saisi l'occasion de sa visite dans un centre de formation des apprentis à Pantin, au nord-est de Paris, pour s'en prendre à ses concurrents. «Les Français, ils en ont un peu soupé des acteurs, des comédiens de la politique», a-t-elle lancé.
«Je veux bien que les autres partis mettent des apprentis, des stagiaires, des gens qui se font un nom dans leur parti politique en passant par l'Europe, moi je défends l'intérêt des Français en Europe, c'est un peu différent», a-t-elle ironisé... devant un public de jeunes apprentis, en visant ouvertement Jordan Bardella (RN), 23 ans, Manon Aubry (LFI), 29 ans, ou Raphaël Glucksmann (soutenu par le PS), issu de la société civile.
Celle qui est encore mal connue a par ailleurs juré «prendre du plaisir» dans cette campagne, qu'elle juge «intéressante, évidemment difficile» et «inutilement violente».
Devant les jeunes Compagnons du devoir, elle en a profité pour réclamer le triplement du budget du populaire programme d'échange étudiant Erasmus (une telle demande a en réalité déjà été faite en ce sens fin mars par le Parlement européen), et son développement pour les apprentis – ils ne sont aujourd'hui que 6 000 sur les 43 000 bénéficiaires du programme en France.