«#JusticePourAnge » : interrogations sur la mort d'un homme après son interpellation
Le décès d'un homme à l'issue de son interpellation a suscité l'indignation de plusieurs personnalités médiatiques. La préfecture a saisi la brigade des stupéfiants tandis que des journalistes évoquent une possible overdose de cocaïne.
Plusieurs militants impliqués dans la défense des minorités, ainsi que des personnalités politiques ont appelé les autorités à la transparence autour du décès d'un homme originaire de Grigny, pris d'un malaise lors de son interpellation le 28 mars et finalement décédé le 30 mars à l'hôpital.
Après un contrôle policier #AngeDibeneshaMarifa a disparu 2 jours avant que sa famille n’apprenne son décès. Paix à son âme.
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 31 mars 2019
Les jeunes hommes noirs ou arabes ont 20 fois plus de risques d’être contrôlés et représentent 90% des décès entre les mains de la police. #JusticePourAngepic.twitter.com/9XocEPNKIO
«Mon fils a été emmené mercredi [27 mars] et ce n’est que vendredi [29 mars] que nous avons été informés [de son décès]», lançait dans un message vidéo devenu viral posté sur les réseaux sociaux, la mère d'Ange Dibenesha Marifa, jeune homme d'une trentaine d'années, interpellé en pleine nuit à hauteur de la porte d'Italie à Paris au volant de son véhicule puis conduit à l'hôpital. La vidéo, dans laquelle il est annoncé par ailleurs que l'homme est «en arrêt cardiaque» et que les médecins «veulent le débrancher» avait soulevé un vif émoi avant d'être supprimée sur demande de la mère de la victime. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.
Les réactions d'internautes et de personnalités médiatiques ont été nombreuses par la suite, comme celle du rappeur Youssoupha, qui a demandé «justice pour Ange» en lettres capitales sur son compte Twitter.
JUSTICE POUR ANGE
— Youssoupha (@youssouphamusik) 31 mars 2019
Le hastag #JusticePourAnge a depuis fait son apparition. Depuis, plusieurs personnalités demandent des explications sur les circonstances et le silence des autorités sur ce décès. «Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est-il passé ?», a ainsi demandé le député La France insoumise (LFI) Alexis Corbière sur Twitter.
Oui, toute la clarté est indispensable sur les conditions du décès de Ange. Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est il passé ? Des réponses sont impératives pour sa famille et pour nous tous. #JusticePourAngehttps://t.co/PJf1qrNyW4
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 31 mars 2019
L'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, Benoît Hamon a de son côté estimé qu'il relevait du «devoir» de l'Etat de répondre aux interrogations des proches de la victime et à celles de «la société».
Quand un jeune homme fait l'objet d'un contrôle de police, est placé en garde à vue et est rendu à sa famille 48h plus tard en état de mort cérébrale, les siens et la société ont le devoir de demander la lumière sur les faits et l'Etat a le devoir d'y repondre. #JusticePourAngehttps://t.co/ekSHDkdVUr
— Benoît Hamon (@benoithamon) 31 mars 2019
La préfecture détaille l'interpellation
Sous cette pression, les informations sur les circonstances du drame n'ont pas tardé à être portées à la connaissance du public.
La Préfecture de police de Paris a ainsi affirmé dans un communiqué que l'homme d'une trentaine d'années avait été interpellé lors d'un contrôle routier après avoir été contrôlé positif au test d'alcoolémie et que la police avait constaté qu'il faisait l'objet d'une annulation de son permis de conduire.
Toujours dans le même texte, il est expliqué qu'Ange Dibenesha Marifa avait été pris de convulsions après avoir avalé une «substance inconnue». L'homme a ensuite fait l'objet d'un massage cardiaque avant d'être emmené à l'hôpital où il est finalement décédé.
Selon les informations d'un journaliste du quotidien 20Minutes, l'homme aurait «avalé une boulette de cocaïne».
#JusticePourAnge : Selon nos informations, Ange Dibenesha aurait avalé une boulette de cocaïne. Après un massage cardiaque effectué par les pompiers, il a été transporté par le Samu à l'hôpital et n'a donc jamais été placé en garde à vue.
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 31 mars 2019
Un autre journaliste, mais de LCI, a expliqué qu'«un peu plus de 50g de cocaïne [avaient] été saisis» par la police au cours de ce contrôle et que l'autopsie devrait révéler la nature de la substance ingurgitée par l'homme.
[INFO @LCI] Au cours du contrôle de police, un peu plus de 50g de cocaïne ont été saisis. Il faudra attendre l'autopsie prévue demain pour déterminer avec certitude la substance ingurgitée par #AngeDibeneshaMarifahttps://t.co/EhpItGDBkK
— William Molinié (@WilliamMolinie) 31 mars 2019
La brigade des stupéfiants a été saisie de l'enquête et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) n'a pas ouvert de procédure dans l'immédiat.