Acte 19 : où les Gilets jaunes seront-ils privés de manifestation ?
Des Champs-Elysées à l'hyper-centre de Bordeaux en passant par le Vieux-Port de Marseille, les autorités ont pris plusieurs arrêtés afin d'interdire les manifestations des Gilets jaunes dans les endroits sensibles. Cela empêchera-t-il la casse ?
Après les débordements et les violences des casseurs de l'acte 18, les autorités ont décidé d'interdire plusieurs endroits sensibles de différentes villes aux manifestations de Gilets jaunes pour l'acte 19 de la mobilisation, le 23 mars.
Saccagée le 16 mars, l'avenue des Champs-Elysées et ses abords seront interdits de manifestations. Le périmètre inclut également le Palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale. Hors de ces périmètres, «le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, pourra s’exercer librement», précise la préfecture de police mais «tout attroupement donnant lieu à des débordements sera immédiatement dispersé». Une manifestation déclarée est d'ailleurs prévue au départ de la place Denfert Rochereau.
A Toulouse, place forte de la contestation depuis le début du mouvement, les rassemblements seront interdits sur la place du Capitole alors qu'une manifestation non déclarée, selon l'AFP, est prévue à proximité. La préfecture de la région Occitanie a confirmé l'information sur Twitter.
⚠️⚠️🚫 #Interdiction de #manifestation ou de #rassemblement revendicatif du mouvement des « Gilets jaunes » sur la place du Capitole à #Toulouse le samedi 23 mars 2019 de 12h à 21h ▶️https://t.co/t8VDZjbQ6b
— Préfet de région Occitanie et de Haute-Garonne (@PrefetOccitanie) 22 mars 2019
A Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, la préfecture a interdit la manifestation nocturne du 23 mars.
Au vu des débordements et dégradations inadmissibles constatés lors des dernières manifestations nocturnes, @Prefet65 a pris ce jour, un arrêté d’interdiction de manifester du samedi 23 mars 18h00 au dimanche 24 mars 6h00 à #Tarbes.
— Préfet des Hautes-Pyrénées (@Prefet65) 21 mars 2019
Plus d'information sur https://t.co/uvFknlEhJupic.twitter.com/gutR0pGnyN
A Bordeaux, c'est son hyper-centre, incluant la place Pey-Berland, qui est concerné par un arrêté de la préfecture.
A Nice, Christian Estrosi avait annoncé le 20 mars que le gouvernement allait interdire l'acte 19 des Gilets jaunes dans certaines zones de la ville le 23 mars. Le maire Les Républicains (LR) avait précisé que la décision avait été prise «conformément [à sa] demande». Le timing était particulier étant donné que Xi Jinping, le président chinois, doit débuter le 24 mars sa visite en France sur la Côte d'Azur, en passant notamment par Nice. Le préfet des Alpes-Maritimes a publié des arrêtés le 22 mars pour assurer «un périmètre de protection».
A Metz, où il est prévu un rassemblement régional, les Gilets jaunes pourront manifester sur l'esplanade (un jardin situé à l'ouest du centre), d'après le Préfet de la Moselle. Toutefois, les rues du centre-ville seront interdites de Gilets jaunes afin de prévenir tout débordement.
En Bretagne : Rennes, Vannes, Saint-Brieuc et Langueux sont quatre villes concernées par l'interdiction de manifester dans les centres-villes.
⚠️En raison d'un nouvel appel à un rassemblement de #GiletsJaunes à #SaintBrieuc diffusé et non déclaré pour la journée du sam. 23 mars 2019 le @Prefet22 a pris des arrêtés d'interdiction de manifestation pour #saintbrieuc et #langueux Pour les consulter https://t.co/Rr3TdoraXlpic.twitter.com/eaC2hHQ1fi
— Préfet des Côtes-d'Armor (@Prefet22) 22 mars 2019
Les contrevenants à ces interdictions de manifester ou de se rassembler s'exposent à une amende portée à 135 euros depuis un décret publié le 21 mars.
Dans sa volonté d'afficher davantage de fermeté, outre ces interdictions et l'utilisation de nouveaux moyens techniques (drones, marqueurs chimiques), le gouvernement avait évoqué le 20 mars par la voie de son porte-parole, Benjamin Griveaux, le recours à la mission antiterroriste militaire Sentinelle à Paris.
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