Grand débat national : La République en marche formule des propositions... cosmétiques ?
Le patron de La République en marche Stanislas Guerini a dévoilé quelques propositions pour sortir de la crise sociale et politique. Deux bémols : les mesures restent peu ambitieuses et l'exécutif ne les aurait pas validées.
Si le grand débat national doit se clore le 15 mars, La République en marche (LREM) a devancé les conclusions de celui-ci en proposant le 9 mars ses propres mesures pour sortir de la crise des Gilets jaunes, émanation populaire d'une volonté de justice sociale, fiscale voire démocratique. Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a ainsi dévoilé plusieurs pistes, qui relèvent davantage d'une correction cosmétique de la politique actuelle.
La mesure phare du parti macronien consiste à réindexer les retraites sur l'inflation. Le gouvernement avait décidé de limiter à 0,3% la revalorisation des pensions en 2019, bien en-deçà de l'inflation qui s'est établie à 1,8% en 2018, afin d'économiser 1,8 milliard d'euros. Cette mesure, couplée à la hausse de la CSG, avait provoqué la colère des retraités.
LREM met également sur la table la création d'une «proposition de loi citoyenne». «Dès qu’un sujet mobilise un certain seuil de citoyens, un million par exemple, un projet de loi est élaboré par une conférence de consensus de citoyens tirés au sort, avant d’être examiné par l’Assemblée», a précisé Stanislas Guerini au Parisien.
Le mouvement propose aussi «une meilleure prise en compte du vote blanc», sans dévoiler les contours de celle-ci.
Si un rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune n'est pas à l'ordre du jour, LREM propose en revanche, «pour plus de justice fiscale», un «alourdissement de l'impôt sur la fortune immobilière», qui a remplacé l'ISF.
Enfin, le parti prône la «suppression du cumul d'un mandat politique parlementaire et d'une activité professionnelle rémunérée».
Pas de baisse de la TVA sur les produits de première nécessité donc, ni de remise en l'état de l'ISF en vigueur avant la période macroniste, ni de rejet total d'une future taxe carbone ou de mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne...
Si les mesures restent ainsi en demi-teinte, l'exécutif aurait, d'après certains commentateurs, été pris de court par ces annonces publiques. BFM TV évoque ainsi, le 9 mars, une «initiative individuelle» de LREM. Cela signifie-t-il que La République en marche essaierait de s'émanciper de la verticalité du pouvoir macronien ? Rien n'est moins sûr, LREM n'ayant pas cherché à modifier en profondeur le cap politique.
Bastien Gouly
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