Blocages dans les prisons après l'agression de deux surveillants par un détenu radicalisé

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Plusieurs syndicats appellent à la grève et au blocage d'établissements pénitentiaires en soutien au deux surveillants grièvement blessés par un détenu islamiste radicalisé qui les a attaqués au couteau la veille dans la prison de Condé-sur-Sarthe.

Après qu'un détenu islamiste radicalisé dans la prison de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, a grièvement blessé deux surveillants au visage et au thorax le 5 mars, plusieurs syndicats pénitentiaires appellent au blocage d'établissements à partir de ce 6 mars, en soutien à leurs collègues blessés par ce que le gouvernement a qualifié d'«acte terroriste».

Selon l'AFP, au moins 18 prisons sur les 188 que comptent le territoire français étaient bloquées à 9h du matin, dont celle de Condé-sur-Sarthe.  Outre Condé-sur-Sarthe, le mouvement touche notamment les prisons de Melun, Tarascon, Gradignan, Borgo. Il y a également eu dans d'autres établissements des retards de prise de service.

Au moins 200 surveillants de la prison de Fleury-Mérogis, dans le département de l'Essonne, se sont réunis tôt dans la matinée afin de bloquer leur établissement.

«A peu près 80% des établissements sont mobilisés», a affirmé à l'AFP Yoan Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO (majoritaire) : «Les revendications portent sur la sécurité et les salaires. Il faut une revalorisation salariale car la grosse problématique, c'est qu'on n'arrive pas à recruter. Le problème, c'est que le métier n'est pas attractif. Donc il faut attirer des gens et éviter le départ des agents, par exemple vers la police municipale».

Le Syndicat pénitentiaire des surveillants dit exiger «des décisions politiques concrètes, avec la création d’établissements adaptés à cette nouvelle génération de criminels pour garantir la sécurité des personnels.» Le syndicat CGT pénitentiaire, cité par BFM-TV, estime que «trop, c'est trop !» et appelle «l’ensemble des établissements à entrer dans l’action».

Trop, c'est trop !

«On doit arrêter de risquer notre vie tous les jours», explique à BFM-TV Emmanuel Baudin, secrétaire général de l'organisation syndicale FO. «Des attaques comme celles-ci, on en subit au quotidien : ce n'est plus tenable», ajoute-t-il, insistant notamment sur l'insécurité dans les prisons face à laquelle les surveillants estiment ne plus pouvoir se défendre. Il critique notamment l'article 57 de la loi pénitentiaire qui, depuis 2009, impose des restrictions aux fouilles intégrales sur les détenus au nom de la préservation de la dignité humaine. Celles-ci ne sont possibles que s'il existe une présomption d'infraction. Or, «il est très compliqué de faire le tri et de dire qui doit être suspecté ou non», explique Emmanuel Baudin.

La question de la sécurité et des conditions de travail dans les établissements pénitentiaires s'invite régulièrement dans l'actualité. Après l'agression à l'arme blanche de trois gardiens par un islamiste emprisonné à la prison de Vendin-le-Vieil le 11 janvier 2018, les surveillants pénitentiaires avaient organisé des blocages un peu partout dans le pays pour dénoncer, entre autres, le «laxisme» gouvernemental et réclamer plus de sécurité. Jusqu'à 115 prisons sur les 188 que compte le pays avaient été bloquées par les gardiens.

Lire aussi : «Acte terroriste» : ce que l'on sait de l'attaque au couteau de deux gardiens de prison dans l'Orne

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