En comparant le port du voile par une enfant à celui d'un serre-tête, un député LREM divise son camp

En comparant le port du voile par une enfant à celui d'un serre-tête, un député LREM divise son camp© GUILLAUME SOUVANT Source: AFP
Le député LREM Aurélien Taché (image d'illustration).
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En comparant à la télévision le port du voile islamique à celui du serre-tête chez une fille «de 11 ou 12 ans», Aurélien Taché a provoqué une polémique au sein de la classe politique, mettant même à jour un clivage au sein de son propre parti.

Le débat suscité par ses propos est allé jusqu'à diviser son parti. Interrogé par la journaliste Zineb El Rhazoui, qui voulait connaître son avis sur le port du voile islamique chez les jeunes filles «de 11 ou 12 ans», lors d'un débat de l'émission C l'hebdo sur France 5 le 2 mars, le député La République en marche (LREM) Aurélien Taché a livré des propos remarqués sur les réseaux sociaux (à partir de 7'03 dans la vidéo ci-dessous).

«Vous me demandez encore une fois de faire des jugements de valeur sur les familles françaises», déclare d'abord l'élu, qui explique s’efforcer de «faire la loi, pas la morale». Le député LREM estime ensuite ne pas avoir à porter de «jugements moraux», ni à donner son avis sur cette question en tant que responsable politique, à la condition toutefois que les «enfants ne soient pas maltraités».

«Je suis député, vous ne me parlez pas de mes enfants à moi, vous ne me parlez pas de la fille que moi je vais élever», élude encore le député, devant l'insistance de la journaliste à connaître son avis personnel. «Est-ce que vous me poseriez la question sur une famille catholique, et une jeune fille à qui on met un serre-tête ou autre ? Bien sûr que non», finit-il par lui rétorquer. 


Et Aurélien Taché de clore son argumentation : «La loi n'est pas là pour imposer une morale et les responsables politiques ne sont pas là pour imposer une morale». 

Critiqué au sein même de son camp

Une fois relayée sur les réseaux sociaux, la comparaison entre des petites filles musulmanes voilées et des petites filles catholiques arborant un serre-tête a suscité les réactions indignées d’internautes et de personnalités politiques... y compris au sein de la majorité présidentielle.

«Aucune femme dans le monde ne sera lapidée parce qu'elle ne porte pas un serre-tête», a commenté au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Elle a toutefois souligné que l'élu avait «le droit d'exprimer son opinion et sa ligne personnelle».

Fouquier-Tinville d’Operette

Parmi les élus macronistes, la députée de l'Oise Agnès Thill a demandé des excuses à son collègue, le qualifiant au passage de «Fouquier-Tinville d’Opérette», en référence à l'accusateur public du Tribunal révolutionnaire sous la Terreur. 

De même, le député LREM du Cher François Cormier-Bouligeon a déclaré qu'Aurélien Taché «fai[sait] honte à ses collègues avec ses propos stupides», non sans au passage saluer l'attitude de Zineb El Rhazoui lors de l'échange télévisé.

«Tu crois vraiment qu’elles sont libres de choisir ?», lui a également lancé la députée de Paris Anne-Christine Lang.

Dans un autre tweet, cette dernière a ensuite caricaturé le raisonnement de son collègue par l'absurde en l'appliquant... à l'excision. 

Certains collègues du député ont tout de même salué son principe affiché de ne pas vouloir exprimer de jugement moraux, sans pour autant faire mention de l'exemple polémique. 

Selon l'AFP, un débat est prévu le 4 mars au sein du parti présidentiel pour aborder cette question de «manière informelle».

Aurélien Taché tient à s'«excuser si [ses] paroles ont pu blesser»

Dans un tweet du 3 mars, Aurélien Taché est revenu sur cette polémique, déclarant : «Je tiens à m’excuser si mes paroles ont pu blesser».

Dans un communiqué, il déclare que l'«exemple» du serre-tête a été «mal compris». «Il ne s'agissait évidemment pas de dire que cet accessoire revêtait une signification religieuse [...] mais seulement de dire qu'il ne saurait y avoir de confusion entre Loi et morale et que l'Etat n'a pas à s'immiscer dans l'éducation familiale, quand bien même elle comporterait une dimension religieuse», écrit l'élu LREM.

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