Libération offre une tribune à des femmes musulmanes qui défendent le hijab de sport
Le journal Libération a relayé l'appel d'un collectif de sept femmes se revendiquant comme musulmanes et promouvant le voile. Prônant la commercialisation du hijab de running, elles s'en prennent à «l'islamophobie quotidienne».
«Les femmes choisissant de porter le voile sont les premières combattantes de la liberté de conscience», affirme un collectif de sept femmes musulmanes et soutenant le port du voile. Leur tribune, publiée le 1er mars dans le journal Libération, s'intitule «Nous demandons à Decathlon de ne pas céder aux intimidations».
Elles déclarent notamment : «Nous, femmes musulmanes, subissons une islamophobie quotidienne, et le renoncement de Decathlon à commercialiser le hijab de running illustre une nouvelle défaite de la tolérance dans la société française.»
Elles contestent donc le rétropédalage de l'enseigne sportive et commerciale qui, le 26 février, avait renoncé à commercialiser son hijab de sport, après une journée de controverse en France sur le port d'un tel vêtement dans l'espace public. D'aucuns voyaient notamment une ambition purement commerciale de Decathlon, jouant sur la fibre communautariste, au détriment des droits des femmes.
Les signataires demandent à Decathlon «de ne pas céder aux intimidations». En outre, en tentant de s'appuyer sur la loi 1905 et la laïcité, elles revendiquent «d’accéder à tous les emplois, y compris ceux de la fonction publique». La Constitution fait une interprétation de la laïcité qui semble en effet exclure le port du voile pour les fonctionnaires : «Dans l'exercice de ses fonctions, il [le fonctionnaire] est tenu à l'obligation de neutralité. Le fonctionnaire exerce ses fonctions dans le respect du principe de laïcité. A ce titre, il s'abstient notamment de manifester, dans l'exercice de ses fonctions, ses opinions religieuses.»
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