A l'antenne d'Europe 1 ce 18 février, l'écrivain Bernard-Henri Lévy a réagi aux injures adressées à Alain Finkielkraut lors de son apparition aux abords du cortège parisien des Gilets jaunes, à l'occasion du quatorzième acte de la mobilisation le 16 février.
«On ne peut malheureusement pas dire que l'antisémitisme est aux marges du mouvement [...] c'est le cœur du mouvement», a estimé le philosophe à la chemise ouverte, précisant qu'il ne considérait pas le mouvement comme «intrinsèquement antisémite», mais qu'«il serait temps que [les Gilets jaunes] se manifestent fortement pour dire "pas en notre nom"». En effet, Bernard-Henri Lévy a déploré la rhétorique du «mais» dans les actuelles condamnations. «Il n'y a pas de mais», a-t-il déclaré.
«Barre-toi, sioniste de merde», «Bâtard», «La France elle est à nous !» : le 16 février, plusieurs manifestants apostrophaient violemment le philosophe Alain Finkielkraut en ces termes alors qu'il se trouvait à quelques mètres de la manifestation parisienne des Gilets jaunes. Relatant le flot d'insultes lancées à son encontre, l’académicien avait pour sa part livré une version des faits dans laquelle il a tenu à ne pas associer ses agresseurs aux «Gilets jaunes d'origine».
Alors que l'épisode a rapidement provoqué une avalanche de réactions, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a déploré qu'Alain Finkielkraut se soit fait huer «aux cris de "sale juif"». Mais le philosophe lui-même a assuré ne pas avoir été insulté de la sorte, selon la plateforme CheckNews de Libération.
Quoi qu'il en soit, le parquet de Paris a ouvert le 17 février une enquête sur les injures adressées à Alain Finkielkraut.