Coffre-fort de Benalla : le compagnon de l'ex-chef de la sécurité de Matignon impliqué ?
La disparition d'un coffre-fort du domicile d'Alexandre Benalla, juste avant une perquisition en juillet 2018, restait un mystère. D'après Libération, Chokri Wakrim se serait chargé de l'opération. Ce dernier «dément catégoriquement» ces allégations.
La révélation pourrait-elle ébranler l'étonnante assurance d'Alexandre Benalla, aussi bien face aux enquêteurs qu'aux parlementaires ? Libération affirme ce 14 février que Chokri Wakrim, le compagnon de l'ex-responsable du groupe de sécurité du Premier ministre, Marie-Elodie Poitout, serait impliqué dans la disparition d'un coffre-fort du domicile d'Alexandre Benalla en juillet 2018. D'après le quotidien, c'est Chokri Wakrim qui aurait sorti le coffre-fort de l'appartement de l'ex-conseiller de l'Elysée situé à Issy-les-Moulineaux, en proche banlieue parisienne.
Une allégation réfutée par l'avocat de Chokri Wakrim dans un courrier transmis par son avocat à l'AFP le 15 février. «[Chokri Wakrim] dément catégoriquement avoir un lien quelconque avec le "déplacement" d’un coffre-fort appartenant à Monsieur Alexandre Benalla et conteste fermement les allégations fausses contenues dans l'article [de Libération].» «Il mettra en œuvre toutes les procédures nécessaires afin de rétablir son honneur et sa réputation», poursuit le communiqué, qui indique que Chokri Wakrim «se tient, sereinement, à l’entière disposition de la Justice».
Au cours de l'été 2018, la disparition du coffre-fort avait soulevé de nombreuses questions, alimentées par le refus d'Alexandre Benalla de donner plus de précisions. Le 20 juillet, jour de son placement en garde à vue après les révélations du Monde, les enquêteurs tentent, sans succès, de procéder à une perquisition à son domicile. Le lendemain, la police constate la disparition de l'armoire forte qui aurait notamment renfermé les armes de l'ancien chargé de mission pour Emmanuel Macron, ainsi que, potentiellement, des éléments pouvant intéresser les enquêteurs.
Dès le début de la garde à vue, la police avait déploré son «manque de coopération». Alors qu'il cherchait lui-même à joindre Myriam, sa compagne, Alexandre Benalla aurait en effet refusé, «pour la protéger», de dire aux enquêteurs où elle se trouvait et comment la joindre. L'ancien chargé de mission pour l'Elysée aurait par ailleurs argué que seule sa compagne avait les clés de son domicile, celle-ci étant, d'après lui, «partie à l’étranger se reposer et fuir les journalistes».
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Révélations tous azimuts
Une partie du puzzle du réseau d'Alexandre Benalla serait-il en train de s'assembler ? Chokri Wakrim est également mentionné dans les affaires de l'ex-conseiller de l'Elysée avec un milliardaire russe, Iskander Makhmoudov. En décembre dernier, Mediapart révélait l'existence d'un versement de 294 000 euros, le 28 juin 2018, depuis un compte appartenant à Iskander Makhmoudov vers la société de conciergerie de Vincent Crase, dénommée Mars. Une partie des fonds a, selon Mediapart, transité via une société de sécurité privée, du nom de Velours, dont Alexandre Benalla a été conseiller entre 2013 et 2015. Le contrat avait pour objet la protection de biens immobiliers du magnat russe, dont Forbes estime la fortune à 6,7 milliards de dollars.
Jusqu'à quel point #Macron va-t-il laisser l'affaire #Benalla endommager son mandat ?
— RT France (@RTenfrancais) 21 janvier 2019
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Devant la commission d'enquête du Sénat, le 21 janvier, Alexandre Benalla avait pourtant affirmé, sous serment, qu'il n'avait jamais contribué ni à la négociation, ni à la conclusion du contrat entre Mars et Iskander Makhmoudov. Une thèse fragilisée par la publication, le 31 janvier dernier, dans des conditions que Mediapart n'a pas précisées, d'enregistrements audio où Vincent Crase et Alexandre Benalla discutent de l'opportunité de détruire des preuves.