Le Gilet jaune Eric Drouet porte plainte contre Christophe Castaner pour «dénonciation calomnieuse»
Le ministre de l'Intérieur, qui accuse le Gilet jaune d’avoir appelé à un «soulèvement sans précédent», souhaitait que la justice soit saisie. Eric Drouet, de son côté, va déposer plainte.
Invité de l'émission Les Grandes Gueules sur RMC le 30 janvier, Eric Drouet, figure de premier plan du mouvement des Gilets jaunes, a fait part de son intention de poursuivre en justice le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
«Les accusations que porte [Christophe Castaner] sont très graves [...] Nous, on a décidé aussi de porter plainte en justice pour dénonciation calomnieuse», a affirmé le manifestant.
⚡️ERIC DROUET / Le #GiletJaune dépose plainte contre Christophe #Castaner pour « dénonciation calomnieuse » pic.twitter.com/0Iu5g5BHsl
— Pure. (@PureTele) 30 janvier 2019
La veille, le 29 janvier, le ministre avait plaidé pour le lancement de poursuites contre Eric Drouet, qu'il accuse d'avoir appelé à «un soulèvement sans précédent par tous les moyens nécessaires» après la blessure à l'œil d'une autre figure du mouvement, Jérôme Rodrigues. Eric Drouet avait en fait expliqué que le communiqué appelant au «soulèvement» (retiré depuis) était l'œuvre collective du groupe Facebook «La France en colère !!!», fondé par lui-même. «Je ne l'ai lu qu'après. Le mot "soulèvement" était de trop», avait-il reconnu dès le 28 janvier, tout en appelant dans la foulée «au plus grand pacifisme» pour la prochaine journée d'action, le 2 février.
Mais les explications n'avaient guère convaincu Christophe Castaner. Le ministre de l'Intérieur avait taclé le Gilet jaune : «C'est un appel à l'insurrection. C'est quoi tous les moyens utiles et nécessaires auxquels pense [Eric Drouet] ? Les boules de pétanque jetées sur les policiers, c'est déjà fait. Les pavés, c'est déjà fait. Les cocktails Molotov, c'est déjà fait [...] Cette dernière déclaration relève à mon sens de l'infraction pénale. Nous ferons ce qu'on appelle un article 40 pour que le procureur décide s'il veut poursuivre ou pas. Vous vous rendez compte qu'il appelle à utiliser de nouvelles armes alors qu'aujourd'hui il y a des cocktails Molotov ?»
Quel sont les "moyens utiles et nécessaires" dont parle Monsieur Drouet ?
— Christophe Castaner (@CCastaner) 29 janvier 2019
Les boules de pétanque jetées sur les policiers, c'est déjà fait.
Les pavés, c'est déjà fait.
Les cocktails Molotov, c'est déjà fait. pic.twitter.com/j1gwWs2KZ5
«Soulèvement veut dire plein de choses. Nous, le soulèvement, on l'entend plus dans le sens que les gens se mobilisent pendant les manifestations», a expliqué Eric Drouet ce 30 janvier sur RMC.
Le chauffeur routier de 33 ans, qui s'est rapidement imposé comme l'une des figures médiatiques des Gilets jaunes, a été interpellé à deux reprises depuis le début du mouvement : l'une, le 2 janvier, pour organisation d'une manifestation non déclarée et l'autre, le 22 décembre, pour «port d’arme prohibé de catégorie D».