France

Benalla affirme que ses passeports diplomatiques lui ont été rendus en octobre 2018 (EN CONTINU)

Alexandre Benalla se retrouve de nouveau sur le grill de la commission d'enquête du Sénat concernant le rôle exact qu'il a joué à l'Elysée, à la lumière des récentes révélations sur l'utilisation de passeports diplomatiques.

Lundi 21 janvier

Le président de commission sénatoriale sur l'affaire Benalla a estimé qu'il y avait «beaucoup d'invraisemblances» et de «contradictions» dans le dossier, estimant que la question d'une éventuelle «protection» de l'ex-collaborateur de l'Elysée n'était pas «totalement résolue».

«Négligence ou protection, ce n'est pas totalement résolu aujourd'hui», a réagi Philippe Bas (LR) à l'issue de l'audition de l'ex-chargé de mission d'Emmanuel Macron.

Après Alexandre Benalla, c'est au tour de Vincent Crase, chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale qui avait pris part aux violences du 1er mai 2018, d'être interrogé par la commission d'enquête du Sénat.

En savoir plus : Vincent Crase auditionné par la commission d'enquête du Sénat

L'audition d'Alexandre Benalla est terminée.

«Ne vous énervez pas Monsieur le co-rapporteur !» : Alexandre Benalla semble perdre ses nerfs devant les questions insistantes de Jean-Pierre Sueur sur ses activités en Afrique depuis qu'il a quitté ses fonctions à l'Elysée.

Alexandre Benalla refuse de dire s'il s'est rendu à l'Elysée après son licenciement.

Le président de la commission d'enquête tance Alexandre Benalla : pourquoi ne voit-il aucun problème à évoquer les faits du 1er mai 2018 – pour s'en défendre – alors qu'il refuse de répondre aux questions concernant ses passeports diplomatiques, puisqu'une information judiciaire est ouverte dans les deux cas ?

L'audition d'Alexandre Benalla tourne désormais en rond, l'intéressé se réfugiant constamment derrière l'information judiciaire en cours le concernant.

Alexandre Benalla répète qu'il a continué à voyager avec son passeport diplomatique notamment au Tchad, après son départ de l'Elysée.

«Je n'ai plus de contact avec qui que ce soit à la présidence de la République ou à La République en marche depuis le 24 décembre», affirme Alexandre Benalla.

«Je ne détiens aucun secret sur qui que ce soit», affirme l'ancien chargé de mission
auprès du cabinet du président de la République française. Il dit n'exercer «aucun chantage». «J'essaie d'expliquer un certain nombre de dysfonctionnements [...] mais il ne faut pas en déduire que tout ça est dû [...] à un secret que je détiendrais», détaille-t-il.

Les questions continuent de tourner autour de l'affaire des quatre passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla.

Alexandre Benalla dit avoir informé la présidence de la République de ses déplacements à l'étranger.

Le déplacement d'Alexandre Benalla au Tchad est désormais au cœur des débats.

«Je n'ai absolument rien à cacher quant à l'obtention et l'utilisation de ces passeports», fait savoir Alexandre Benalla. Il justifie ses nombreux refus de répondre aux questions des sénateurs : «Toutes les déclarations que je peux faire devant vous sous serment peuvent être retenues contre moi par la justice ultérieurement».

Philippe Bas rétorque : «Nous vous demandons de parler des actes accomplis par les services de l'administration. Les enquêtes, judiciaire et parlementaire, ne sont pas en concurrence.»

L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron insiste : «Je vais réitérer mon propos une troisième fois : la justice étant saisie et étant respectueux des institutions, je répondrai aux questions des magistrats instructeurs.»

«Ce n'est pas très respectueux vis-à-vis des institutions que de ne pas répondre aux questions d'une commission d’enquête parlementaire» : Philippe Bas fustige le comportement d'Alexandre Benalla.

Pourquoi Alexandre Benalla a-t-il demandé le renouvellement d'un passeport diplomatique après avoir quitté ses fonctions ? «Les conditions d'attribution, d'obtention de ce passeport concernent l'information judiciaire en cours, je ne répondrai pas à votre question», répond l'homme âgé de 27 ans, se réfugiant derrière sa mise en examen dans l'affaire.

Alexandre Benalla est interrogé sur le téléphone crypté Teorem dont il bénéficiait à l'Elysée et qu'il a conservé après son licenciement. «Cet outil permet d'avoir un certain nombre de conversations de manière sécurisée», explique-t-il. «J'ai déménagé en six mois plus de quatre fois, ce téléphone ne m'a jamais été redemandé», poursuit l'ancien chargé de mission qui affirme ne plus l'avoir utilisé depuis juillet 2018. Le téléphone a ensuite été désactivé le 4 octobre.

«Il faut juste à un moment me laisser tranquille ; je travaille, j'essaie de gagner ma vie par moi-même, de ne pas être à la charge de la société», déclare le natif d'Evreux.

«Le seul intérêt des médias est de connaître la couleur des chaussettes que je porte le mercredi ou le jeudi», tance l'ancien chargé de mission à l'Elysée. Il estime avoir été «harcelé» par la presse.

«Je connais beaucoup de gens», commente Alexandre Benalla, répétant plusieurs fois la même phrase.

Alexandre Benalla réaffirme «solennellement que le 19 septembre [ses] passeports étaient à l'Elysée». «Je les ai restitués à la demande de la présidence de la République et du ministère des Affaires étrangères [...] dans le courant du mois d'août 2018 avec un certain nombre d'éléments personnels. Ces passeports m'ont été rendus début octobre 2018», affirme l'ancien proche collaborateur d'Emmanuel Macron.

A l'époque, on lui a fait savoir «que ces passeports n'étaient pas désactivés». «Je reconnais là un manque de discernement de ma part», explique-t-il.

«J'ai pu donner une mauvaise image de moi», reconnaît Alexandre Benalla, ajoutant : «Derrière la carapace, il y a un homme, sa femme, son fils» Il fait également part d'une «situation professionnelle et personnelle assez troublée» qui ont fait qu'il a commis «un certain nombre d'erreurs».

Alexandre Benalla s'indigne, dans son propos liminaire, des qualifications employées pour le désigner après les violences du 1er mai 2018 pour lesquelles il est notamment mis en cause : un «tabasseur» de «mangeur de crêpes». Il estime également que la réalité a été «tronquée».

L'ancien ministre du gouvernement Villepin précise : «Nous ne refaisons pas l'audition de septembre». «Nous ne poserons pas de questions sur d'éventuelles infractions pénales commises par M. Benalla. Nous veillons au bon fonctionnement de l'Etat», poursuit Philippe Bas.

Philippe Bas, le président de la commission des lois du Sénat, rappelle en préambule le cadre dans lequel se déroule cette audition. 

Alexandre Benalla est arrivé dans la salle du Sénat où se déroule son audition par les sénateurs membres de la commission des lois réunie en commission d'enquête

Alexandre Benalla de nouveau auditionné par la commission d'enquête du Sénat

L'ancien chargé de mission à la présidence de la République Alexandre Benalla, véritable épine dans le pied du mandat d'Emmanuel Macron, est auditionné depuis 14h par la chambre haute du Parlement français. Est ensuite entendu Vincent Crase, chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale, qui avait également pris part aux violences du 1er mai.

«Nous allons poser toute question par rapport à tous les sujets qui concernent la sécurité du chef de l'Etat», avait au préalable déclaré le 20 janvier sur Europe 1 Jean-Pierre Sueur (parti socialiste), co-rapporteur avec Muriel Jourda (Les Républicains) de la commission d'enquête sénatoriale. Répondant à une inquiétude de certains commentateurs, le sénateur a estimé qu'il était «totalement faux» de dire que la commission sénatoriale ne pouvait pas interroger Alexandre Benalla en raison d'une procédure judiciaire en cours.

«Qu'il y ait des dysfonctionnements, c'est une évidence, on ne va pas tourner autour du pot. Il y a des dysfonctionnements, il faut les régler», avait quant à lui commenté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qualifiant ces dysfonctionnements d’«insupportables et incompréhensibles pour les Français».

Alexandre Benalla avait déjà été entendu le 19 septembre 2018 par cette commission créée pendant l'été, après sa mise en examen pour des violences sur des manifestants le 1er mai, alors qu'il n'était censé être «qu'observateur» au côté de la police.

Elément clé du dispositif sécuritaire mis en place autour d'Emmanuel Macron, l'homme âgé de 27 ans a de nouveau été mis en examen le 18 janvier, cette fois pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son limogeage par l'Elysée fin juillet. Le Canard Enchaîné a révélé qu'Alexandre Benalla disposait en outre d'un téléphone crypté Teorem, qu'il a conservé jusqu'au 5 octobre 2018. Soupçonnant également son ancien collègue d'avoir falsifié un document pour obtenir un passeport de service, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a annoncé avoir diligenté une enquête interne.

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