«Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des Gilets jaunes». Le 15 janvier dernier, en prononçant cette phrase, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner affichait son soutien aux forces de l'ordre, intensément mobilisées depuis près de 10 semaines, alors que la mobilisation des Gilets jaunes se poursuit et tend même à s'intensifier un peu partout en France.
Mais de très nombreuses images, circulant sur les réseaux sociaux ou diffusées par des médias, montrent clairement que des manifestants ont bel et bien été blessés par des membres des forces de l'ordre.
Un pompier père de trois enfants a été blessé à la tête suite à un tir de LBD dans le dos, à Bordeaux, le 12 janvier dernier. Opéré d'une hémorragie cérébrale, il se trouve toujours plongé en coma artificiel.
Le matraquage d'un homme par un membre des forces de l'ordre entouré de ses collègues a été filmé à Bordeaux, toujours lors de l'acte 9.
Xavier Léoty, reporter photographe pour Sud-Ouest et l'AFP à La Rochelle, a essuyé, de la part d'un policier, un tir de LBD au genou. En raison d'une rotule fracturée, il s'est vu prescrire une incapacité temporaire de travail de 45 jours.
Le 18 décembre, en marge d'une manifestation contre la tenue du G7 à laquelle participaient des Gilets jaune, un Gilet jaune a également reçu un tir de LBD, comme en atteste une vidéo abondamment relayée sur les réseaux sociaux.
Lors de l'acte 4, le 8 décembre dernier, un homme ne témoignant pourtant aucune agressivité ou hostilité, les bras tendus face à un cordon de membres des forces de l'ordre sur les Champs-Elysées, avait reçu un tir de LBD au niveau du torse.
Le même jour, non loin de là, des Gilets jaunes à genoux et mains sur la tête se faisaient charger par des CRS.
De leur côté, les forces de l'ordre font également l'objet de violences. Plus de 1 000 policiers ou gendarmes ont été blessés depuis le début de la mobilisation. A de nombreuses reprises, le ministre de l'Intérieur a dénoncé les cas de violences contre les forces de l'ordre. Il n'a en revanche toujours pas eu de mots de soutien pour les 93 blessés graves à déplorer depuis le début du mouvement le 17 novembre. En dehors de ces blessures lourdes, la place Beauvau faisait état, avant l'acte 9 du mouvement le 12 janvier, d'un bilan de 1 700 blessés parmi les manifestants.