Chantal Jouanno annonce son retrait du «grand débat national» après la polémique sur son salaire
Présidente de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno a été chargée d'organiser «le grand débat national» pour apaiser la crise des Gilets jaunes. Or, son salaire n'est pas passé inaperçu, la contraignant à se retirer de ce débat.
Chantal Jouanno a annoncé dans la soirée du 8 janvier qu'elle se retirait du «grand débat national», qu'elle avait été chargée d'organiser pour tenter d'apaiser la crise des Gilets jaunes, après la polémique suscitée par son salaire.
«J'ai décidé de me retirer du pilotage de ce débat», a déclaré l'ancienne ministre au journal de France 2, estimant que les débats issus du montant de salaire étaient «légitimes» mais que les «conditions de sérénité nécessaires pour ce débat» n'étaient pas assurées. «C'est une décision que j'ai prise parce que je crois en ce débat», a-t-elle poursuivi, précisant qu'elle ne quittait pas pour autant la présidence de la Commission nationale du débat public (CNDP).
En mars 2018, Chantal Jouanno avait été nommée présidente de la CNDP. Alors qu'elle était chargée d'organiser le «grand débat national» voulu par Emmanuel Macron, le salaire de 14 666,66 euros bruts mensuel pour 2019 de cette ancienne ministre des Sports a été largement commenté. Avant l'annonce de son retrait, la principale intéressée avait réagi sur l'antenne de France Info, expliquant, entre autres, que sa rétribution était fixée par les autorités : «C'est le salaire du président de la CNDP quel qu'il soit.» Répondant à la polémique engendrée, l'actuelle présidente de la CNDP a toutefois affirmé comprendre que son salaire puisse choquer.
Dans un premier temps repérée par le site d'actualités politiques la Lettre A, la rémunération de Chantal Jouanno a été épinglée par plusieurs médias, dont Marianne. Dans un article publié ce 7 janvier, le magazine a notamment relevé que ces 176 000 euros annuels représentaient une hausse de 4 093 euros par rapport à 2018.
Grand débat national : en attendant la lettre de Macron...
Si dans ses vœux 2019 du 31 décembre, le chef de l'Etat avait réussi à ne pas prononcer le nom du mouvement citoyen des Gilets jaunes, il a affirmé vouloir apporter des réponses aux Français mécontents de sa politique, à travers le «grand débat national» qu'il a promis.
L'exécutif a fait savoir qu'il préciserait les «thèmes du débat» dans un courrier adressé aux Français à la mi-janvier : «Le débat national qui s'ouvre doit nous permettre de parler vrai et je vous écrirai dans quelques jours pour vous en préciser les attentes», avait déclaré Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée.
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