Dans la soirée du 2 janvier, des Gilets jaunes se sont réunis aux abords de la place de la Concorde à Paris, au pied des Champs-Elysées. Dans l'après-midi, Eric Drouet, l'une des figures des Gilets jaunes, avait appelé dans une vidéo sur Facebook à mener une «action» : «Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les "Champs" [...] On va tous y aller sans gilets».
Se conformant à ces consignes, les manifestants n'ont pas revêtu leurs gilets jaunes. «On ne vient pas manifester, on ne vient pas bloquer, on reste sur les trottoirs, sur les passages piétons, mais par contre, on va où on veut», avait également déclaré Eric Drouet.
À cette occasion, des CRS ont été déployés rue Royale, près de la place de la Concorde.
Eric Drouet a été interpellé par les forces de l'ordre, comme l'a constaté notre reporter.
L'AFP a appris auprès du parquet de Paris que le Gilet jaune avait été arrêté et placé en garde à vue pour organisation de manifestation sans déclaration préalable.
Rapidement après l'interpellation d'Eric Drouet, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur Twitter «un abus de pouvoir». «Une police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement Gilet jaune», s'est insurgé le leader de la France Insoumise, qui avait rendu le 31 décembre un hommage à Eric Drouet.
A droite de l'échiquier politique, les messages d'indignations à l'égard de cette arrestation ont également afflué. Nicolas Dupont-Aignan a ainsi dénoncé un pouvoir «sévère envers ses opposants politiques mais laxiste envers les racailles, les fichés S, les violeurs». Marine Le Pen a également réagi.
Le Gilet jaune originaire de Melun avait déjà été arrêté lors de la manifestation du 22 décembre (acte 6 de la mobilisation) à Paris, puis placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 5 juin pour «port d'arme prohibé de catégorie D» et pour «participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations». Selon l'AFP, citant une source proche du dossier, il aurait été «retrouvé porteur d'une sorte de matraque» lors de la mobilisation du 22 décembre.
Dans une interview accordée à RT France le 26 décembre, il avait assuré que le mouvement se poursuivrait les samedis à venir.