Incendie devant les locaux du Parisien : Twitter s'enflamme puis se rétracte

L'incendie d'origine vraisemblablement accidentelle survenu devant les locaux du quotidien local Le Parisien a suscité dans un premier temps la vive émotion de plusieurs personnalités qui y ont vu, à tort, une atteinte à la liberté de la presse.
Après s'être indignées un peu vite sur Twitter de l'incendie ayant touché plusieurs voitures devant les locaux du quotidien le Parisien, de nombreuses personnalités se sont discrètement rétractées. Car peu après le sinistre, survenu dans le XVe arrondissement de la capitale, la piste de l'incendie criminel a été écartée.
Plusieurs véhicules en feu devant le siège du Parisien : Selon les premiers éléments pas de lien avec la mobilisation des gilets jaunes, piste accidentelle privilégiée.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 29 décembre 2018
Un vehicule prend feu, ensuite, les autres par propagation un peu avant 19H. pic.twitter.com/X5PwtqOnZj
Irresponsable et scandaleux
La journaliste Catherine Gasté, grand reporter au Parisien, a été l'une des premières à dénoncer l'incendie sur le réseau social : «Irresponsable et scandaleux», s'est-elle indignée avant de supprimer son tweet, repris tel quel par de nombreuses personnalités, dont le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, agrémenté d'un commentaire évoquant la «haine des libertés». «Je n’ai pas écrit Gilets jaunes», a temporisé plus tard la journaliste sur Twitter, répondant aux critiques qui lui reprochaient son emportement.
La journaliste Catherine Gasté @catherinegaste a finalement retiré son tweet.https://t.co/5hVBWxhNNbpic.twitter.com/VOvTVI6JNb
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 30 décembre 2018
Mea culpa !
L'essayiste Raphaël Glucksmann a quant à lui préféré commenter l'événement au moyen d'une considération générale sur la «dérive inquiétante» de l'hostilité aux journalistes. «Si l’incendie devant le Parisien est accidentel, mea culpa !», s'est-il excusé.
Si l’incendie devant le Parisien est accidentel, mea culpa!
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 29 décembre 2018
Il n’en reste pas moins que prendre les journalistes pour cible, comme c’est de plus en plus le cas, est le signe d’une dérive inquiétante. https://t.co/4jGLwbIitl
Cette surréaction émotionnelle et infondée n'a semble-t-il pas été du goût de la journaliste Aude Lancelin, qui a tancé ceux qui voulaient y voir l'«incendie du Reichstag des Gilets jaunes».
Ils ont prié ce soir pour que le Parisien de Bernard Arnault, prétendument en flammes, soit l'incendie du Reichstag des #GiletsJaunes. Las... Ils présenteront leurs excuses, on l'espère, pour ces fake news éhontées, ces insultes odieuses, ces pleurnicheries lamentables. #ActeVIIpic.twitter.com/1cXOOGzWFJ
— Aude Lancelin (@alancelin) 29 décembre 2018
Autre suppression de tweet remarquée, celle du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a appelé à la vigilance en évoquant, non sans détails, la piste accidentelle dans un premier temps... avant de n'évoquer, après correction, qu'une «enquête en cours» visant à déterminer l'origine de l'incendie.
1ère version du tweet de la team @CCastaner ⬇️
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 29 décembre 2018
"surchauffe moteur"... je répète : "surchauffe moteur"
Tweet suppriméhttps://t.co/BynXIEM8p5pic.twitter.com/8QsidV8I8H
Les réactions de joie exprimées dans les commentaires de groupes de sympathisants des Gilets jaunes sur Facebook devant la perspective d'un incendie criminel ont également suscité l'indignation de Twitter.
Incendie du Parisien: avant d'apprendre que c'était accidentel, plusieurs gilets jaunes (pas tous) applaudissaient sur les groupes Facebook. pic.twitter.com/N7kK0ddf0t
— Vincent Glad (@vincentglad) 29 décembre 2018