Voilà qui fera sans nul doute grincer des dents chez les membres de La République en marche : à peine sorti des rangs du parti présidentiel, le député Joachim Son-Forget a publié sur Twitter, lieu privilégié de ses prises de position plus ou moins décalées ces derniers jours, un message de soutien au RIC (référendum d'initiative citoyenne).
Représentant les Français de l'étranger de Suisse et du Liechtenstein, le parlementaire a livré sa vision de ce procédé permettant la démocratie directe, système dont la République helvétique est plus familière que la France : «Le RIC et la Suisse. Ça ne génère pas que des votes sur les minarets ou sur les vaches à cornes. Ça donne le pouvoir aux citoyens POINT (ha le bien fou d’être libre de dire ce que je pense). Parfois ça déconne, c’est lent, mais parlement et gouvernement travaillent ensuite avec», a-t-il écrit dans un message publié sur le réseau social ce 30 décembre.
Outre le fait que cette prise de position prend à rebours la ligne défendue par la majorité, qui se veut plutôt réticente au RIC, mesure dont de nombreux Gilets jaunes demandent la mise en pratique depuis plusieurs semaines et qu'une majorité de Français approuveraient, elle semble également sous-entendre que le parlementaire ne se sentait pas autorisé jusqu'à présent de se prononcer librement. Il faut dire que LREM sait faire régner la discipline dans ses rangs : l'exclusion encore récente du groupe parlementaire du député macroniste Sébastien Nadot, au motif que ce dernier avait voté contre le budget, en est l'illustration.
Répondant à un internaute qui lui reprochait ainsi de s'être tu pendant du temps où il siégeait sur les bancs de la majorité, et donc de s'être montré hypocrite en votant des textes de loi qu'il n'approuvait peut-être pas, Joachim Son-Forget a apporté une précision quant à sa démarche.
Il convient toutefois de noter que le fantasque député, qui multiplie depuis plusieurs jours les tweets amusants, les mèmes dans l'air du vent et les références propres à la culture des réseaux sociaux, ne renie pas son attachement à Emmanuel Macron. A l'occasion d'un autre échange avec un utilisateur de Twitter, il affirme qu'il «l'aime toujours» et qu'il pense même que sa démarche rend service au président de la République.
Dans le collimateur d'une lettre d'avertissement de son parti pour des propos qualifiés par certains de «sexistes» contre la sénatrice Esther Benbassa, le député a signé depuis le 27 décembre soir de nombreux tweets assez éloignés de la réserve attendue d'un député. Un peu avant minuit, il avait commencé par un selfie le montrant avec une peluche de blaireau, où il s'en prenait à ceux, dont ses collègues LREM, qui avaient critiqué ses propos envers Esther Benbassa.