L'Etat met-il «délibérément en danger» la vie des migrants à la rue ?
Dans une tribune, quatorze associations rappellent à Emmanuel Macron sa promesse non tenue de ne plus voir personne dans la rue à la fin de l'année 2017. Elles se concentrent principalement sur le sort des migrants.
Médecins du monde, le Secours catholique et douze autres associations accusent ce 30 décembre l'Etat de «mise en danger délibérée» des migrants et appellent solennellement à un «changement de cap», dix-huit mois après l'engagement d'Emmanuel Macron de n'avoir plus personne à la rue fin 2017.
«Monsieur le président, votre engagement [...] a été vite oublié par votre gouvernement, votre majorité, vos services. Plus grave, par vous-même», écrivent les associations signataires, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche.
Au début de son mandat, le 27 juillet 2017, le chef de l'Etat avait promis de ne plus avoir «d'ici la fin de l'année des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois». Or, «un an après, des milliers de personnes, femmes, hommes, enfants, familles, se partagent les interstices des villes, s'abritent sous des échangeurs, sont échoués sur les trottoirs de Paris et de son immédiate périphérie», souligne le texte.
«Ces personnes à la rue ont toujours plus de difficultés à se nourrir, à se soigner, à trouver une information fiable pour faire valoir leurs droits élémentaires», déplorent les représentants de Médecins du Monde France, du Secours catholique-Caritas France, d'Emmaüs France, de la Ligue des droits de l'Homme, et de divers collectifs et associations venant en aide aux migrants.
«A Paris, en Ile-de-France, mais aussi à Grande-Synthe, sur le littoral nord, ailleurs», le sort des migrants «confine à une mise en danger délibérée» accusent les associations, qui exigent des réponses «à la hauteur de la situation d'urgence».