France

Trop peu, trop tard ? Malgré ses annonces, l'Elysée craint «une très grande violence» le 8 décembre

L'Elysée s'inquiète de la radicalisation du mouvement des Gilets jaunes et de possibles nouvelles violences lors du rassemblement du 8 décembre. Et ce, en dépit du recul de l'exécutif sur la hausse du carburant pour l'année 2019.

Le gouvernement ne croit visiblement pas que ses annonces, notamment l'abandon des hausses du carburant pour l'année 2019, auront un effet immédiat sur la mobilisation des Gilets jaunes. Dans la soirée du 5 décembre – peu après que l'Elysée soit intervenu pour corriger Matignon, qui avait avancé un simple moratoire sur la question – le palais présidentiel a dit craindre «une très grande violence» lors du prochain rassemblement, prévu le samedi 8 décembre.

«On constate une vraie radicalisation de certains Gilets jaunes, comme on a pu le voir dans les comparutions immédiates depuis [le 3 décembre] mais aussi dans leurs propos. Ils se radicalisent par la violence et politiquement», a soutenu en ce sens une source du ministère de l'Intérieur auprès de l'AFP, faisant état d'une «mobilisation de la part de l'ultradroite et de l'ultragauche».

Ce sont des putschistes. On est dans une tentative putschiste

Les services de renseignement vont encore plus loin, puisqu'ils auraient signalé à l'Elysée des «appels à tuer et à se munir d'armes à feu pour s'en prendre à des parlementaires, au gouvernement, à l'exécutif et aux forces de l'ordre», selon Le Figaro. Le quotidien précise qu'un important ministère a même reçu pour consigne d'interdire à ses personnels et aux ministres concernés de se rendre sur leur lieu de travail ce week-end. Un véritable climat insurrectionnel qui donne des sueurs froides à l'exécutif : «Ce sont des putschistes. On est dans une tentative putschiste», avance ainsi une source au palais présidentiel dans les colonnes du Figaro.

Lancés dès la fin du rassemblement du 1er décembre, les appels à un acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes sur les réseaux sociaux évoquent, pour certains, un renversement des institutions : «Dissolution de l'Assemblée nationale», «Manu, on arrive !», «Pot de départ de Macron !», ou encore «Tous à la Bastille». Et l'extension de la colère à d'autres secteurs ne va pas rassurer l'Elysée. Dopés par l'engouement suscité par les Gilets jaunes, ambulanciers, agriculteurs, lycéens et étudiants, ou encore routiers, sont en train de s'y greffer, multipliant les actions ces derniers jours.

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