Qatar, Sarkozy, PSG... : les révélations fracassantes des Football Leaks

Qatar, Sarkozy, PSG... : les révélations fracassantes des Football Leaks© Benoit Tessier Source: Reuters
Nicolas Sarkozy entouré du directeur général délégué du PSG Jean-Claude Blanc et du président du club Nasser Al-Khelaïfi
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Coup de tonnerre dans le monde du ballon rond. Mediapart révèle plusieurs liens troubles et contournements des règles. Par exemple, le PSG aurait été aidé par Michel Platini pour maquiller des irrégularités sur le fair-play financier.

«Il n'y a aucun accord secret, tout a été fait dans la transparence», a affirmé auprès de l'AFP Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du Paris Saint-Germain (PSG), accusé d'avoir gonflé grâce à des «contrats fictifs» ses revenus «sous couvert de l'UEFA», selon les nouvelles révélations des Football Leaks, publiées le 2 novembre par le site Mediapart.

Un consortium de journalistes, dont fait partie Mediapart, a affirmé que le Qatar, propriétaire du PSG, aurait injecté, depuis 2011, 1,8 milliard d’euros dans le club de façon largement «frauduleuse», dont 1,35 milliard «via des contrats de sponsoring surévalués et le solde via des avances d'actionnaire». Un dopage financier normalement interdit depuis la réforme 2010 du président de l'UEFA de l'époque, Michel Platini. En effet, le fair-play financier (FPF) interdit à un club engagé en compétition européenne de dépenser plus que ce qu'il ne gagne en propre. Les sanctions peuvent aller du simple blâme jusqu'à l'exclusion des compétitions.

Le but était d'interdire les déficits des clubs afin de contrôler l'inflation des transferts et des salaires de joueurs. Mediapart ajoute que le FPF avait aussi pour objectif «d'empêcher les émirs, oligarques et autres milliardaires de fausser les compétitions en subventionnant les clubs à fonds perdu». Or, le Qatar met le paquet sur le PSG. Recrutements massifs de stars, salaires tout aussi conséquents, le PSG est rapidement en déficit. Pour combler celui-ci, le PSG signe des «contrats» en surfacturant ses sponsors, dont l'office de tourisme du Qatar.

Mais l'UEFA n'est pas dupe. Des négociations secrètes entre le PSG et l'UEFA permettront d'arranger cette surfacturation avec un «accord amiable». En effet, en coulisses, Mediapart fait savoir que tout est fait pour que cela soit enterré sans que les deux parties ne perdent la face. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi aurait notamment interpellé Michel Platini, «en lui lançant qu’il n’a pas intérêt à s’attaquer au Qatar à travers le PSG». Mediapart se demande si ce n'était pas une allusion à Laurent Platini, fils de Michel, embauché dans une filiale de Qatar Sport Investments.

L'UEFA, via trois de ses patrons, Michel Platini (président de l'instance entre 2007 et 2015), Gianni Infantino (secrétaire général entre 2009 et 2016) et Aleksander Ceferin (président depuis 2016), aurait ainsi «en connaissance de cause» aidé les clubs PSG et Manchester City à maquiller leurs propres irrégularités par tout un tas de combines et ce, également, «pour des raisons politiques». Le club français étant détenu par le Qatar, le club anglais, lui, ayant pour principal investisseur des fonds provenant des Emirats arabes unis.

In fine, après plusieurs rencontres et négociations, le PSG écopera de sanctions clémentes. Menacé dans un premier temps d'exclusion des compétitions sportives européennes, l'UEFA ne lui imposera en 2014 qu'une amende de 20 millions d'euros.

Mediapart évoque plusieurs autres événements qui laisseront encore à penser que l'UEFA a cédé sur tous les terrains face aux investisseurs qatariens et émiratis, «le business passant avant tout».

Sarkozy, impliqué dans l'affaire ?

Dans les révélations, on apprend en outre que l'ancien président français Nicolas Sarkozy aurait été, d'une part, le médiateur pour le rachat du PSG en 2011 entre les Qataris et les anciens propriétaires du club et, d'autre part, entre le Qatar et l'UEFA, via Michel Platini, afin de permettre au Qatar de décrocher l'organisation du Mondial en 2022. Ce que l'émirat obtiendra d'ailleurs.

En 2014, Nicolas Sarkozy aurait par ailleurs joué un rôle d'intermédiaire entre l'UEFA et Manchester City, appartenant majoritairement aux Emirats arabes unis, accusé de dopage financier et possiblement menacé d'exclusion aux compétitions. Après l'acceptation d'«un projet d’accord amiable très favorable au club», Gianni Infantino aurait envoyé un mail au président émirati du club anglais Khaldoon Al Mubarak, avec en copie, Nicolas Sarkozy. «Bien sûr, tout cela doit rester entre nous trois», aurait-il alors écrit. Selon le média en ligne, Khaldoon Al Mubarak aurait donc «sollicité l’assistance de Nicolas Sarkozy au sujet de la procédure engagée contre Manchester City par l’UEFA». L’attachée de presse de Nicolas Sarkozy a toutefois fait savoir à Mediapart qu'«en sa qualité d’avocat, Nicolas Sarkozy n’a eu aucune activité de conseil auprès des personnes que vous mentionnez».

Lire aussi : Football Leaks : ouverture d'une enquête en France pour blanchiment de fraudes fiscales

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