«Purge» anti-police : scènes de violence dans plusieurs villes de France (EN CONTINU)
Des scènes de violence ont été rapportées par la presse, notamment à Lyon et dans l'Essonne, dès le début de la soirée du 31 octobre. Des appels à attaquer les forces de l'ordre ont été relayés sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Un adolescent de 15 ans a été «sérieusement» blessé par un tir de gomme-cogne dans la soiré du 31 octobre au 1er novembre à Rennes alors qu'il lançait des projectiles en direction des policiers, a indiqué le parquet. Sa famille devrait déposer plainte, selon le parquet.
L’adolescent a été blessé à la tempe et s'est vu prescrire 30 jours d'interruption temporaire de travail (ITT) par un médecin légiste, selon le parquet. Il souffre de «blessures importantes», notamment d'un hématome et d'une fracture, mais l’œil n'est pas atteint, a précisé le parquet, en soulignant que son pronostic vital n'était pas engagé.
Interdits de course-poursuite, les policiers vont-ils lancer leur mouvement #PasDeVague ?
— RT France (@RTenfrancais) 30 octobre 2018
➡️ https://t.co/pzsavVOy8Ipic.twitter.com/oZLoc8w8RkLe parquet de Rennes a ouvert deux enquêtes distinctes sur ces faits, intervenus dans le quartier sensible de Villejean. L'une pour faire la lumière sur les violences commises contre les policiers, l'autre pour déterminer si l'usage de l'arme est conforme aux conditions légales du recours à la force par les policiers.
Deux interpellations ont eu lieu durant la nuit d'Halloween à Rennes, dont celle de cet adolescent. Treize voitures et une vingtaines de poubelles ont été incendiées dans différents quartiers de l'agglomération, entre 18H00 et 02H00 du matin, selon la préfecture. Un camion de pompiers a été caillassé sans faire de blessé.
Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a déploré dans un message sur Twitter «le naufrage» de l'Etat régalien à la suite des violences commises dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. «Nous ne pouvons nous résigner à un tel laxisme dans notre République. Soutien total à nos forces de l'ordre qui font face à ces actes sauvages», a-t-il écrit.
#Purge : une fois de plus, de terribles scènes de violences gratuites dans nos villes, le naufrage de notre Etat régalien. Nous ne pouvons nous résigner à un tel laxisme dans notre République. Soutien total à nos forces de l'ordre qui font face à ces actes sauvages.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 1 novembre 2018De son côté, la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a réclamé des «sanctions exemplaires». «A la loi des bandes nous devons opposer la loi intransigeante de la République», a-t-elle fait valoir sur son compte Twitter.
Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de violences urbaines commises « pour #Halloween » à Lyon, Etampes, Rennes ou Montgeron. A la loi des bandes nous devons opposer la loi intransigeante de la République. Je réclame des sanctions exemplaires! https://t.co/DG5j3BvmQa
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 1 novembre 2018Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a réagi aux violences et débordements qui ont eu lieu dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, lors d'un déplacement dans une caserne de pompiers à Paris avec son secrétaire d'Etat Laurent Nunez : «Ce sont des faits totalement anormaux, scandaleux, qui se sont déroulés à l'occasion d'une fête, Halloween.» Christophe Castaner a également évoqué le nombre d'une centaine d'arrestations, affirmant que 15 000 forces de l'ordre et de la sécurité avaient été mobilisées la veille au soir : «Ca nous a permis d'arrêter plus d'une centaine de personnes.»
La fête, ce n’est pas la casse.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 novembre 2018
Les policiers ne sont pas des cibles. La purge, ce n’est pas une blague.
Nous ne laisserons rien passer.
Je salue et soutiens nos forces de sécurité et secours qui étaient mobilisées cette nuit pour notre sécurité. pic.twitter.com/dGYrmgROh4Au lendemain de la nuit d'Halloween, le site d'informations Lyonmag fait le bilan. Selon ses informations, au moins 12 personnes auraient été interpellées, dont 10 mineurs, lors des affrontements. Aucun blessé grave ne serait cependant à déplorer.
Dans un message sur Twitter, le maire de Béziers Robert Ménard a estimé que ces événements préfiguraient de ce qui allait se passer dans les années à venir «si le pouvoir [demeurait] aussi laxiste». «La purge de la nuit dernière n'est qu'une répétition», a-t-il prévenu.
La "#Purge" est la préfiguration de ce qui va arriver dans les années à venir si le pouvoir demeure aussi laxiste. La purge de la nuit dernière n'est qu'une répétition...https://t.co/JTdHgPnoU5
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 1 novembre 2018Dans la soirée du 31 octobre, le député de l'Essonne et président de Debout la France, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, avait apporté son soutien aux forces de l'ordre suite aux violences dans son département. «Tous les prétextes sont bons pour la racaille. La France s'ensauvage, l'Etat reste impuissant», avait-il fait valoir sur son compte Twitter.
En Essonne, à Lyon... les violences se multiplient en cette soirée d'#Halloween !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 31 octobre 2018
Tous les prétextes sont bons pour la racaille. La France s'ensauvage, l'Etat reste impuissant. Soutien à nos forces de l'ordre ce soir. #purgehttps://t.co/rHkrwAGFaISept personnes ont été interpellées dans la nuit à Lyon après des scènes de violence urbaine dans le centre ville, d'après la préfecture du Rhône.
Ces sept personnes, dont les identités n'ont pas été précisées, ont été arrêtées près de la place Bellecour où ont eu lieu des «bousculades» et des «jets de projectiles sur la vitrine d'un fleuriste», a précisé la préfecture, qui a réfuté toute action «organisée».
«La situation est maîtrisée sur le département», a-t-elle affirmé.
Selon le Huffington Post, aux alentours de 23h le 31 octobre, les pompiers du Rhône avaient effectué dans la soirée 24 interventions, majoritairement pour des feux de poubelles et de voitures à Lyon et dans les communes environnantes. La préfecture, d'après le site, a déclaré que sept véhicules incendiés avaient été signalés dans le département.
La Dépêche a noté quelques incidents «sans gravité» à Toulouse. Quatre incendies de voitures et un feu de poubelle ont été recensés dans cette ville peu après 22h30.
Selon Le Progrès, les pompiers sont intervenus place Bellecour à Lyon où du mobilier urbain aurait été incendié.
Heurts entre la police et des groupes hostiles dans le centre de Lyon https://t.co/4VN7LdqRNa#Lyon#Rhônepic.twitter.com/CqRFSEuSwk
— Le Progrès (@Le_Progres) 31 octobre 2018Le journal précise en outre que des incendies ont été déclenchés sur la voie publique à Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Meyzieu et Givors. Ces quatre communes sont situées dans le Rhône.
A Vigneux-sur-Seine, dans l'Essonne, des policiers ont été victimes d’un caillassage, sans faire de blessé, selon Le Parisien.
Des violences ont éclaté, selon plusieurs médias, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages appelant à une «purge» des policiers pour Halloween.
Pour éviter un tel scénario, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait pourtant pris les devants : «J'ai demandé une mobilisation très attentive, renforcée à tous les préfets de France pour que nous puissions avoir une soirée festive, car Halloween est une soirée festive», avait-il fait savoir le 31 octobre.
Depuis ce 27 octobre, plusieurs documents circulent sur les réseaux sociaux. L'un d'eux, intitulé «Les règles de la purge de Corbeil-Essonnes», appelle notamment à attaquer les forces de l'ordre «au mortier, feux d'artifice, pétards, pierres». Ces appels s'inspirent d'une série de films américains, The Purge, dans laquelle aux Etats-Unis, tous les crimes sont autorisés le temps d'une nuit.