La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann veut un «nouveau Front populaire» de la gauche

La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann veut un «nouveau Front populaire» de la gauche© RT France
Marie-Noëlle Lienemann le 13 octobre 2018 à Paris.
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La bataille européenne à gauche est lancée. Interrogée ce 13 octobre par RT France sur son départ du Parti socialiste, Marie-Noëlle Lienemann veut créer un rassemblement ouvert à toute la gauche qui dénoncerait «la dérive néolibérale» de l'UE.

Après Emmanuel Maurel, c'est une autre représentante de l'aile gauche du Parti socialiste (PS) qui a officiellement claqué la porte du parti le 13 octobre. Pour autant, le combat politique n'est pas terminé pour Marie-Noëlle Lienemann, après 47 ans de vie militante au sein du PS. Bien au contraire. Avec son alter ego, elle va prochainement lancer un nouveau parti à gauche «qui reste[ra] socialiste-écologiste, républicain», fustigeant ainsi «la dérive social-libérale» du PS. Elle prône de fait le «rassemblement très large» avec La France insoumise (LFI) en associant les syndicats et des citoyens, estimant d'ailleurs qu'il y a «plus de socialistes hors du parti que dans le parti».

En créant un nouveau mouvement – qui comportera le mot «socialiste», «République» et «écologiste» au sein d'un «nouveau Front populaire», et devrait, selon nos informations, tenir congrès en début d'année 2019 – Marie-Noëlle Lienemann veut ainsi «converger» vers LFI et mettre «en mouvement» toute la gauche, dès les élections européennes du 26 mai 2019.

Il y a des rendez-vous manqués permanents sur la question européenne, qui, quelque part, incarne le grand malaise du mouvement socialiste par rapport à la mondialisation libérale

En effet, la sénatrice de Paris trouve le PS «ambigu» sur la question européenne, alors qu'à ses yeux, «le projet européen est l'incarnation de la dérive néolibérale». «Il y a des rendez-vous manqués permanents sur la question européenne, qui, quelque part, incarne le grand malaise du mouvement socialiste par rapport à la mondialisation libérale», poursuit-elle. «Il est temps de renouer avec les classes populaires», ajoute-t-elle, en rappelant que les électeurs, notamment socialistes, avaient massivement voté «non» au traité constitutionnel européen de 2005. Elle reproche également au PS d'avoir dénoncé l'austérité pendant la campagne présidentielle de 2012 et promis de renégocier le traité «Merkozy», autrement dit le pacte budgétaire européen, ce que François Hollande et le PS n'ont pas fait, rappelle-t-elle. Elle dénonce d'ailleurs un PS qui «peut faire semblant» mais qui, selon elle, «se prépare» au retour de François Hollande.

Le socialisme républicain contre la social-démocratie

«[Le Premier secrétaire du PS] Olivier Faure est en train de faire des négociations au sein du Parti socialiste européen. J'ai l'intime conviction que la social-démocratie européenne s'est fourvoyée et n'a pas défendu celles et ceux qu'elle devait défendre», assène-t-elle. Elle souhaite dorénavant porter un «socialisme républicain», en promouvant l'égalité et le rôle de la puissance publique.

En revanche, Marie-Noëlle Lienemann ne cache pas son incompréhension quant à une grande partie de l'aile gauche du PS qui souhaite toujours rester dans le parti. Peut-être qu'ils ont peur de s'aventurer dans une énième création de parti à gauche – et a fortiori de la diviser – ou tout simplement de ne plus accéder à certains postes ? Avec les appels du pied d'Emmanuel Maurel et de Marie-Noëlle Lienemann, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, semble en tout cas tenir sa revanche sur un parti plus dépouillé que jamais. Le PS l'avait mis en minorité en 2008, après le congrès de Reims : dix ans plus tard, la dynamique à gauche est de son côté.

Lire aussi : Gérard Filoche veut créer un «grand parti démocratique, social et pluraliste» à gauche (ENTRETIEN)

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