Invitée de la matinale de Public Sénat le 8 octobre, la maire PS de Paris Anne Hidalgo a reconnu l'ampleur des dégâts du trafic de stupéfiants à Paris, et a évoqué à plusieurs reprises la nécessité d'un véritable plan antidrogue, que le gouvernement avait promis de finaliser en juillet.
Il y a des quartiers qui sont complètement [...] pourris par la drogue
Affirmant haut et fort ne pas être «dans l’angélisme», la maire de la capitale a livré son constat sur la vente de drogue à grande échelle, particulièrement de crack, qui ravage certains quartiers du Xe, XVIIIe et XIXe arrondissement à Paris. «Bien sûr qu’il y a un problème. Vous savez, il y a des quartiers qui sont complètement [...] pourris par la drogue. Et pour moi, le sujet n’est pas tant de savoir s’il faut légaliser ou pas la consommation du cannabis, c’est de savoir s’il n’y a pas un plan contre la drogue qui doit être porté dans ce pays avec force car c’est une économie qui vient abîmer tout», a-t-elle observé.
Anne Hidalgo a plaidé pour davantage de sécurité : «Nous avons demandé [...] au préfet de police de rehausser les moyens [...] Ce plan antidrogue est absolument indispensable si on veut remettre de la République dans ces quartiers. Le problème à Paris est réel, […] il faut de la présence policière.» Elle a pressé l'Etat d'écouter les maires d'arrondissement confrontés au deal de drogue pour élaborer des solutions vraiment adaptées.
1,5 million pour le plan anti-crack d'Anne Hidalgo
Sur un tweet posté le même jour, elle a annoncé avoir sillonné le quartier de Stalingrad, dans le Xe arrondissement, pour informer commerçants et riverains de son plan anti-crack. Elle prévoit d'ajouter un million d'euros supplémentaire au budget pour assurer davantage de maraudes et de places en hébergement pour les toxicomanes souffrant souvent d'importants troubles psychiatriques.
Mais cela sera-t-il suffisant pour faire flancher les réseaux du supermarché du crack ? Les opposants d'Anne Hidalgo, comme le conseiller Les Républicains du XVIIIe Pierre Liscia ou Rachida Dati, la maire du VIIe, se sont souvent manifestés pour reprocher l'enlisement de la situation et suggérer des méthodes plus radicales comme l'injonction de soins, le placement en centre de désintoxication ou l'éloignement des clients de leurs dealers.
Supermarché du crack à Paris
Le trafic de crack affecte le nord-est de Paris. L'un de ses épicentres, le lieu-dit de «la colline», situé dans le XVIIIe arrondissement près de la porte de la Chapelle, voit accourir environ 700 clients par jour, qui créent des nuisances en se dispersant dans les arrondissements alentours. Les opérations policières ne donnant guère de résultats, Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris a préconisé l’ouverture de nouvelles salles de shoot et la mise en route d'un bus itinérant.
Lire aussi : Bientôt de nouvelles salles de shoot à Paris pour les toxicomanes ?