Marseille : évacuation d'un squat qui aurait hébergé jusqu'à 200 migrants
- Avec AFP
Le 8 octobre, plus d'une centaine de migrants ont été évacués par les policiers de la caserne Masséna, proche de la gare Saint-Charles à Marseille, qu'ils occupaient depuis de nombreux mois.
Une ancienne caserne militaire occupée depuis plusieurs mois par des migrants et qui aurait hébergé jusqu'à 200 personnes selon les associations, a été évacuée le 8 octobre au matin à Marseille, a constaté une journaliste de l'AFP.
Vers 7h, une quinzaine de cars de CRS s'étaient positionnés devant la caserne Masséna, près de la gare Saint-Charles. Une dizaine de squatteurs sont partis d'eux-mêmes, avec un sac à dos et un sac plastique à la main.
«On n'est pas des voleurs, on veut juste dormir tranquille !», a expliqué à l'AFP un jeune Ivoirien. «J'ai souffert pour venir en Europe et maintenant je souffre en Europe ! En Afrique, au moins on ne laisse personne dormir dehors», a poursuivi celui-ci.
Selon Amélie Dessaux, porte-parole du collectif citoyen du IIIe arrondissement, «la plupart sont demandeurs d'asile [et] sont en situation régulière». «Ils ne comprennent pas pourquoi on ne les laisse pas dormir, même dans un endroit aussi pourri, et se demandent bien où on va les emmener», a-t-elle ajouté.
Les policiers ont fait sortir, dans le calme, les personnes qui restaient dans le squat vers 9h, 124 selon la préfecture de police.
«La plupart sont partis avant, notamment des mineurs et une femme enceinte de huit mois qu'on a fait sortir hier», a expliqué à l'AFP Lise Maillard, attachée parlementaire du député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon.
94 migrants, escortés par la police, ont été emmenés en bus dans un gymnase du Nord de la ville où ils doivent être mis à l'abri «quelques jours» selon la préfecture de police. «Mais après on ira où ? On ne sait pas», se désespérait un jeune Guinéen.
«Chaque personne prise en charge bénéficiera d'un accueil lui assurant le gîte et le couvert, ainsi qu'un diagnostic social et administratif», a affirmé le 8 octobre dans un communiqué la préfecture de police, assurant que ce diagnostic permettrait «une orientation rapide dans un dispositif d'accueil adapté».
Lire aussi : La France veut héberger 86% des réfugiés d'ici 2020, contre 50% aujourd'hui