L'arrestation de Redoine Faïd relance le débat sur... la burqa
Bruno Retailleau demande un durcissement de la législation sur le voile intégral. C'est l'arrestation de Redoine Faïd, qui se cachait sous une burqa, qui le conduit à relancer ce débat, il souhaite que la loi déjà existante soit réellement appliquée.
Un sujet d'actualité peut parfois dévoiler des facettes inattendues. Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, a réclamé de nouveau ce 4 octobre un durcissement de la loi sur le voile intégral après avoir appris que le braqueur évadé Redoine Faïd se cachait en burqa quand il était dans la rue.
«Cela veut dire qu'il y a des lieux en France où la loi sur le port du voile intégral est si peu appliquée ou si peu contraignante que l'homme le plus recherché de France se sent en sécurité quand il est couvert par un vêtement pourtant interdit pas la loi», a relevé le sénateur LR dans un communiqué de son mouvement Force républicaine. De fait, le fugitif passait inaperçu dans une tenue pourtant prohibée par la loi. Etrange paradoxe pour le chef de file des Républicains au Sénat.
«Afin de renforcer les moyens de répression contre le port du voile intégral dans l'espace public, Force Républicaine a proposé il y a quelques semaines de transformer cette infraction en délit et de supprimer les aides sociales des familles concernées en cas de récidive», a rappelé Bruno Retailleau.
Le braqueur Redoine Faïd, interpellé mercredi à Creil après trois mois de cavale, utilisait une burqa pour se déplacer, un détail vestimentaire qui a précipité son arrestation, a révélé le procureur François Molins.
«Stupéfié» par le «discours quasiment apocalyptique» de Gérard Collomb en quittant son ministère, Bruno Retailleau a souligné sur Europe 1 qu'il pense «comme Gérard Collomb que le séparatisme, le communautarisme est en train de gagner du terrain, il faut tirer le signal d’alarme». «Il appartient maintenant au gouvernement de prendre la mesure de ce risque de séparatisme et de violence communautaire en prenant ces mesures qui s'imposent et en le faisant rapidement», a conclu le sénateur LR dans son communiqué.
Dans son discours d'adieux mercredi, Gérard Collomb a insisté sur la situation «très dégradée» des quartiers difficiles. «Le terme de reconquête républicaine prend dans ces quartiers tout son sens. Il faut assurer la sécurité dans ces quartiers mais il faut fondamentalement les changer», a-t-il mis en garde.