Même avec 20,32 de moyenne au bac, une bachelière polynésienne «laissée de côté» ? Parcoursup répond
Après avoir obtenu son bac avec brio, Ranitea Gobrait, jeune polynésienne, a expliqué avoir été «laissée de côté» par «les grandes prépas», notamment parisiennes, dans lesquelles elle avait postulé. Face à la polémique naissante, Parcoursup a réagi.
La brillante bachelière Ranitea Gobrait a obtenu son diplôme avec 20,32 de moyenne.
Toutefois, elle a affirmé ce 7 juillet qu'elle avait été refusée de tous les établissements parisiens dans lesquels elle avait postulé, et qu'elle était en liste d'attente dans le lycée toulousain Pierre-de-Fermat pour une classe prépa d'ingénieurs, selon l'AFP.
Les grandes prépas nous ont laissés de côté, nous les îles d’outre-mer
«Je trouve ça aberrant. Je ne suis pas la seule dans ce cas : il y a beaucoup de bons élèves qui subissent le fait d’être à Tahiti. Les grandes prépas nous ont laissés de côté, nous les îles d’outre-mer […] Je trouve que c’est dommage de nous fermer les portes comme ça, on devrait nous laisser notre chance !», s'est ainsi indignée celle qui est aussi championne de Polynésie du 800 mètres nage libre.
Alors qu'elle a obtenu 20 sur 20 en histoire, en maths, en physique-chimie, en anglais, en mandarin, en espagnol ou encore en natation, Ranitea a fait savoir qu'elle avait reçu une réponse négative de la part de toutes les classes préparatoires parisiennes qu'elle avait en ligne de mire. Son cas a créé une vive polémique autour de Parcoursup, la «nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur» selon l'expression officielle.
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Des députés fustigent des «failles» et exigent de la «transparence»
Le député de l'Essonne et président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, a vivement critiqué «les failles» du dispositif appelant à «revoir d’urgence la copie, pour qu’enfin le mérite et le travail prévalent dans la sélection !»
#Parcoursup n’en finit plus d’afficher ses failles !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) July 7, 2018
Bien que major, cette jeune bachelière ne pourra pas étudier dans une prépa parisienne.
Il faut d’urgence revoir la copie, pour qu’enfin le mérite et le travail prévalent dans la sélection !
https://t.co/KsvF2rEMIc
Jean-Christophe Lagarde, député Union des démocrates et indépendants (UDI) de Seine-Saint-Denis, a lui formulé une exigence en matière de «transparence sur les critères géographiques de Parcoursup».
Avec 20,23/20 de moyenne au Bac, cette jeune polynésienne est refusée par tous les établissements parisiens. Nous exigeons la transparence sur les critères géographiques de #ParcourSup !! https://t.co/vELAp6zyK3
— Jean-Christophe Lagarde (@jclagarde) July 7, 2018
Hervé Saulignac, député socialiste de l'Ardèche, a de son côté ironisé sur la «réussite» de Parcoursup.
#ParcoursSup est une réussite. Sur tout en Polynésie où la major du bac est sur liste d'attente pour une prépa maths sup https://t.co/wrdpyKmwNl via @LObs
— Herve Saulignac (@hsaulignac) July 7, 2018
Le député La République en marche (LREM) Philippe Folliot s'est également interrogé sur une discrimination des Outre-mer, questionnant ainsi : «Où sont les principes d’égalité de mérite et d’ascenseur social de l’école de la République ?»
Voilà qui montre tout le chemin à parcourir pour que les outre-mer « archipel France 🇫🇷 » ne soient pas discriminés. Où sont les principes d’égalité de mérite et d’ascenseur social de l’école de la république ? https://t.co/1LjlhI8tMv
— Philippe Folliot (@philippefolliot) 7 juillet 2018
Mis en cause, Parcoursup répond que la jeune fille a réfusé plusieurs propositions d'admission
Réagissant à l'emballement, Parcoursup a publié sur son compte Twitter officiel un communiqué dans lequel il affirme que «la bachelière a reçu et refusé plusieurs propositions d'admission, notamment dans des classes préparatoires aux grandes écoles qu'elle avait appelées de ses vœux à Paris».
— Parcoursup (@parcoursup_info) 7 juillet 2018
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