«Nous verrons si l'équipe de France est en demi-finale ou pas», a lâché Agnès Buzyn lors d'une interview sur LCI le 4 juillet. La ministre des Solidarités et de la Santé évoquait en ces termes l'annonce du plan pauvreté qui était attendu «en théorie la semaine prochaine», c'est-à-dire le 10 juillet... Mais, a-t-elle aussitôt corrigé, la présentation du plan va «peut-être» dépendre des résultats de l'équipe de France à la Coupe du monde de football en Russie.
Effectivement, Emmanuel Macron avait annoncé qu'il se rendrait en Russie si l'équipe de France se qualifiait pour les demi-finales. Or ce match qui se jouera à Saint-Pétersbourg, est justement prévu pour le 10 juillet. Les mystères de l'agenda politique ont donc œuvré pour démêler cette drôle de coïncidence et un report de l'annonce du plan pauvreté est maintenant évoqué : rendez-vous à la rentrée, «peut-être».
Demi-finale ou pas, la décision serait déjà prise
Mais selon les informations de France Inter, le report serait déjà acté, qualification des Bleus ou pas... L'annonce des mesures attendra donc bien le mois de septembre à en croire la radio de service public.
D'après l'analyse politique de France Inter, Emmanuel Macron tiendrait surtout à ce que ces mesures constituent «un marqueur de sa politique, à un moment où il décroche dans les sondages». Il ne faudrait pas que l'annonce de ce plan pour les plus foyers les plus modestes passe inaperçu alors que le président de la République est souvent qualifié de président des riches par l'opposition, cette dernière ayant récemment critiqué le chef d'Etat pour sa vaisselle à l'Elysée, sa piscine à Brégançon et sa petite phrase concernant le «pognon de dingue» que coûteraient les minima sociaux.
France Inter avance également que l'entourage d'Emmanuel Macron lui aurait conseiller de se consacrer à ce sujet qu'est la pauvreté «en un temps où les Français seraient plus réceptifs». Un conseiller confie ainsi à la radio publique : «Il faut parler à un moment où l'opinion comprendra les enjeux du problème et l'action que compte déployer le président de la République.»
Esther Benbassa, sénatrice Europe Ecologie Les Verts de Paris a ainsi résumé la situation sur son compte Twitter, en parlant d'Emmanuel Macron : «Non, je n'irai pas au Congrès. Il fera le beau à Versailles. Il plastronnera ensuite à Moscou. Si les Bleus gagnent, bien sûr : il ne s'intéresse qu'aux gagnants. En attendant, il a repoussé l'annonce du plan pauvreté. Les pauvres peuvent attendre. Tout Emmanuel Macron est là.»
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