France

«Mépris» du gouvernement : le nationaliste corse Talamoni claque la porte des réunions avec Matignon

Le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a annoncé qu'il refusait de rencontrer le Premier ministre le 2 juillet pour conclure un cycle de réunions sur l'avenir de l'île, dénonçant le «mépris» du gouvernement.

Jean-Guy Talamoni claque la porte des réunions avec Matignon. «A défaut d'un signal fort, public – peu probable en l'état – indiquant que Paris entend rompre avec [sa] politique méprisante pour négocier loyalement avec la Corse, je ne me rendrai pas [à la rencontre avec Edouard Philippe prévue le 2 juillet]», a écrit le 24 juin le nationaliste corse dans une lettre au Premier ministre français.

L'élu indépendantiste avait déjà fait part à plusieurs reprises de sa déception sur ce dialogue ouvert avec le gouvernement, avec l'ambition de dédier un article à la Corse dans sa réforme constitutionnelle. Ceux-ci ont notamment été déçus par une visite au mois de mars d'Emmanuel Macron, qui avait écarté plusieurs de leurs revendications.

Le président de l'Assemblée insulaire a regretté que le cycle de réunions entre le gouvernement et la majorité nationaliste élue dans l'île, qui devait être conclu par la rencontre du 2 juillet, ait tourné court.

«Nos différentes demandes ont été traitées par le mépris et [...] Paris a fait ce qu'il avait déjà décidé de faire avant même l'ouverture des débats», écrit-il dans cette lettre qu'il a postée sur Twitter le 24 juin.

Par ailleurs, Jean-Guy Talamoni souligne : «Ces derniers mois ont été l'occasion d'un terrible gâchis et d'un véritable déni de démocratie. Gâchis car tous les éléments étaient réunis dans l'île pour un règlement définitif de la question corse, avec notamment, en juin 2014, la décision du FLNC [Front de libération nationale corse] de sortie de la clandestinité.»

«[Les électeurs ont donné lors des élections territoriales fin 2017] une majorité absolue à une liste se réclamant du mouvement national corse [mais] Paris n'a voulu en tenir aucun compte», ajoute-t-il. «Etant l'un des responsables d'un petit pays [...] soumis jusqu'à aujourd'hui au dédain et à l'arbitraire, je n'ai que peu de moyens pour combattre l'injustice qui continue à être faite à mon peuple», accuse également Jean-Guy Talamoni.

«Je ne peux vous empêcher de considérer mon pays comme un territoire soumis à votre bon vouloir, mais j'ai encore un pouvoir : celui de dire non», assure-t-il.

En mars, Jean-Guy Talamoni avait notamment réclamé du gouvernement davantage de garanties en matière de fiscalité du patrimoine, de protection du foncier et de reconnaissance de la langue corse.

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