Une délégation française du PCF, avec une sénatrice, arrêtée en Turquie puis relâchée
Le Parti communiste français a annoncé que sa délégation, qui avait été envoyée en Turquie pour observer les élections présidentielles et législatives, avait été arrêtée. Ankara l'accuse de vouloir «manipuler les élections», selon le PCF.
Une délégation du Parti communiste français (PCF) composée de Christine Prunaud, sénatrice des Côtes d’Armor, de Hulliya Turan, secrétaire départementale du Bas-Rhin et de Pascal Torre, membre du secteur des Relations internationales au PCF, a été arrêtée le 24 juin à Agri en Turquie.
Les autorités turques ont empêché les observateurs français, membres du @pcf de surveiller les opérations de vote en #Turquie. Ils sont en garde à vue. Cc @PCF@PCF_monde@EmmanuelMacronhttps://t.co/GiN4yNR8I3
— Ozer OZTORUN (@OzerOZTORUN94) 24 juin 2018
Selon des messages relayés sur Twitter par le PCF, les membres de la délégation auraient été placés en garde à vue.
«Ils ont été arrêtés et empêchés de réaliser leur mission. Ils ont été auditionnés par un procureur qui leur a soustrait leurs passeports. Ils sont retenus au commissariat jusqu'à la fin des opérations de vote», a précisé à France Info le secrétaire général du Parti communiste, Pierre Laurent. Vers 17h, ils ont effectivement été relâchés. Ils ne feront pas l'objet de poursuites.
Selon le parti, qui a diffusé un communiqué sur son site internet, les trois personnes étaient observateurs des élections présidentielles et législatives turques qui ont lieu le même jour. Ils avaient été conviés par le HDP, principal parti pro-kurde.
«Le pouvoir turc veut ainsi étouffer toutes les voix qui dénoncent les fraudes massives à l'œuvre, notamment en véhiculant sur Twitter que "les membres de la délégation seraient de faux observateurs qui tenteraient de manipuler les élections"», a dénoncé le Parti communiste.
Le porte-parole du parti CHP (social-démocrate), Bülent Tezcan, avait auparavant déclaré en conférence de presse depuis le siège de son parti à Ankara que de «nombreuses plaintes» pour fraude leur étaient parvenues. Il a notamment énuméré des exemples de tentatives de bourrage d'urnes en faveur de l'AKP, le parti au pouvoir.